Ça sent la coupe de Matthieu Simard

Ça sent la coupe de Matthieu Simard

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Libris québécis, le 23 mai 2012 (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans)
La note : 6 étoiles
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Du hockey pour se désennuyer

Matthieu Simard a eu l'idée heureuse en écrivant un roman inspiré du hockey. Peu d’auteurs ont abordé ce sujet dans la littérature pour adultes. L'auteur y a trouvé une fenêtre pour tromper l'ennui de ses protagonistes de vingt ans.

Le roman suit les matchs de la saison 2003-2004 des Canadiens de Montréal qui sont en quête de la fameuse coupe Stanley, emblème de la suprématie du club qui la remporte. Chacun d'eux, composant un chapitre de l'œuvre, inspire au héros des connotations avec la vie qu'il mène eu égard à sa vie amoureuse. Or, chaque jour qu'un match est disputé, ses amis se réunissent chez lui pour y assister devant un écran de télévision de 51 pouces. Le roman décrit un monde de gars intéressés par des choses de gars. Ils ne sont pas phallocrates, mais leurs amantes passent après leur amour du hockey. En fait, ça sent la prolongation de la pénible période de l'adolescence.

Cette mise en bouche sert de prétexte pour présenter l'univers des jeunes hommes de la vingtaine aux prises avec l'angoisse assujettie à la découverte de leur véritable personnalité. Comme dit le héros, je suis « un ennuyeux qui aime s'ennuyer, un angoissé qui aime souffrir. Mais pas trop. Je ne sais pas ce que je suis. » Ces jeunes mènent une vie vide de sens parce qu'ils n'ont pas encore trouvé les ressorts qui les feront bondir dans une existence significative. Et la plus grande difficulté naît de l'inaptitude à articuler leur vie autour d'un amour à partager. Faute de modèle auquel se référer, ils se contentent de fac-similés qui ne tournent à rien, mais qui font quand même mal.

C'est la réflexion que le héros confie à son journal. On peut être empathiques à ses souffrances, mais le roman démarre seulement à partir de la deuxième moitié. Et l'écriture est plutôt indigente. Elle colle à l'oralité pour soulever l'enthousiasme du lecteur avec la verve des protagonistes. Comme une multitude d'autres écrivains, Matthieu Simard vient d'ajouter une œuvre au thème de la détresse de la jeunesse. Au Québec, elle a tout de même connu beaucoup de succès.

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