C'était au temps des mammouths laineux de Serge Bouchard
Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances
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Fier et épris de liberté
Serge Bouchard est un anthropologue, écrivain et conférencier québécois. Ce livre est un recueil de textes écrits entre les années 2000 et 2011 sur différents sujets touchant de près la vie personnelle et la carrière de l’auteur. Je ne connaissais pas bien monsieur Bouchard, ne m’étant jamais intéressée de près ou de loin à ses travaux. J’ai découvert un homme à l’érudition impressionnante et un libre-penseur amoureux des grands espaces sauvages. De plus, monsieur Bouchard est un spécialiste des peuples autochtones de l’Amérique du Nord donc le lire est d’autant plus intéressant car il est aussi historien et raconteur hors pair.
Les textes sont variés et donne une bonne idée de la personnalité de l’auteur, de ses préoccupations existentielles et aussi de son parcours de vie peu banal. Il débute avec le texte donnant son titre au livre dans lequel il laisse percer sa nostalgie du passé, de son enfance et du temps où la technologie était moins ou pas du tout présente dans la vie des gens. J’ai toujours aimé lire ces réminiscences d’un temps révolu, ces cris du cœur d’hommes ou de femmes qui n’arrivent pas à aimer la révolution technologique envahissante. Monsieur Bouchard déteste Skype, Facebook, Twitter et même son ordinateur qui lui est pourtant bien utile. Enfin, il laisse éclater son exaspération devant tous ces gadgets qu’il considère inutiles et abrutissants. Il se laisse également aller aux confidences dans certains textes dont entre autres celui sur la mort de sa femme, très émouvant, et celui sur la vieillesse et le naufrage de sa mère que la mort semble avoir oubliée. Il raconte ses petits ennuis de santé, ses longs voyages dans le Nord québécois et son amour de la nature sauvage et des peuples amérindiens dont il connaît à fond la culture et le passé.
Certains textes sont un peu lourds cependant en particulier ceux empreints de philosophie. D’autres m’ont carrément déprimée comme celui sur la vieillesse de sa mère. Mais le lire est un pur bonheur enfin pour moi qui apprécie ces hommes forts, fiers et libres, parcourant courageusement la vie et surmontant les obstacles avec ténacité et une bravoure admirable.
Une personnalité québécoise à découvrir et surtout à aimer car ces hommes se font de plus en plus rares donc il faut apprécier des gens comme monsieur Bouchard qui me redonnent la fierté d’appartenir à cette belle nation qui est celle du Québec d’aujourd’hui.
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Les éditions
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C'Etait au Temps des Mammouths Laineux
de Bouchard, Serge
Boréal
ISBN : 9782764621103 ; 18,59 € ; 19/03/2012 ; 232 p. ; Broché
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Récit d'une vie bien remplie
Critique de Saumar (Montréal, Inscrite le 15 août 2009, 91 ans) - 24 juillet 2013
Dans ce recueil de chroniques composé de vingt-cinq textes différents, quelques-uns impressionnent, d’autres renseignent sur l’Histoire et d’autres encore saisissent par leur vraisemblance. Le plus instructif est le texte sur Christophe Colomb. Elle est si loin l’Histoire du Canada, étudiée dans le temps, qui embellissait la personnalité du découvreur. Quelques pages nous apprennent que l’anthropologue n’aime pas la nouvelle technologie. Ayant quelques difficultés à se brancher avec Skype, ils s’étaient pourtant entendus, avant le départ des siens en voyage! Ce qui lui fera dire: «l’ordinateur est une belle invention, (…) dommage d’avoir mis ça entre les mains des humains. (…) Dans notre monde où l’imagerie était faible, l’imaginaire était puissant ».
Certains textes m’ont touchée, ceux traitant de la vieillesse du corps, le lent déclin de la maladie et de la mort. Qu'elle est bouleversante la fin de vie de sa mère de quatre-vingt-douze ans, qui n’en finit plus de mourir; elle ne voit plus et n’entend plus. Une personne doit la transporter du fauteuil roulant au lit. Il lui reste que des souvenirs brumeux et elle se demande si la mort ne l’a pas oubliée. Ce récit rend triste puisqu’il nous renvoie à notre propre fin de vie. Il est rassurant tout de même que l’euthanasie soit passée à la dépénalisation pour des cas précis. Espérons qu’un jour, elle le sera pour la perte définitive de l’autonomie. Sombre aussi est l’histoire de Petit George, son ami innu. À l’âge de six ans, il fait partie de la décision politique, qui avait comme objectif, de faire disparaître la culture autochtone. Il était si apeuré sur le bateau qui l’amenait ailleurs. Pas facile de mourir à cinquante-huit ans, avec le sentiment de s’être fait voler sa vie.
Merci, Monsieur Bouchard, d’avoir écrit ces textes avec des mots justes et vrais qui, par vos conférences, vos nombreux voyages et vos expériences, nous font partager votre savoir et nous forcent à réfléchir sur la condition humaine.
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