Portrait sépia de Isabel Allende

Portrait sépia de Isabel Allende
( Retrato en sepia)

Catégorie(s) : Littérature => Sud-américaine

Critiqué par Prozac, le 5 octobre 2002 (IDF, Inscrite le 1 octobre 2002, 48 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (23 198ème position).
Visites : 5 834  (depuis Novembre 2007)

Saga chilienne

Doit-on cacher son passé à une petite orpheline de cinq ans ? C'est pourtant ce qu’a décidé de faire la famille de Aurora dont la mère est morte à la naissance. Elevée par son grand-père maternelle à Chinatown, elle est confiée à sa grand-mère paternelle, Paulina del Valle, une haute personnalité dans la société, une femme imposante une « matrone formidable qui, pendant plus de soixante dix ans n'en avait fait qu’à sa tête et avait conduit le destin de sa famille comme bon lui semblait ». Pourtant malgré la volonté de sa famille de lui cacher sa petite enfance, des cauchemars poursuivent Aurora, un souffle, une présence l'entourent. Ce n'est que bien des années plus tard, après un mariage raté, qu’Aurora apprendra toute la vérité. Isabel ALLENDE nous parle ici de la haute société chilienne. Cette classe qui méprise les personnes qui leur sont inférieures. Car si le passé de Aurora est solidement enfoui c'est pour une affaire de classe sociale, du mépris pour Chinatown, la honte d’un fils bourgeois qui aurait été fabriquer des « bâtards ». Pourtant ce passé est douloureux et a marqué l'enfant qui adulte est une personne timide, manquant d'assurance mais très intelligente. Isabel Allende nous présente toute une galerie de personnages, que l’on quitte à regret.

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Les descendants de l’un et les ancêtres de l’autre

9 étoiles

Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 1 juillet 2007

Isabel Allende a écrit «La maison aux esprits» en 1982, puis «Fille du destin» presque vingt ans plus tard. Avec «Portrait sépia», elle fait le pont entre les deux en mettant en scène à la fois les descendants de l’un et les ancêtres de l’autre. Toutefois, on risque d’être déçu en entamant ce livre dans l’espoir de retrouver Eliza Sommers et Tao Chi’ien, car bien qu’ils soient présents au début du roman, Isabel s’est surtout penchée sur la branche de la famille Del Valle, tel que Prozac l’a mentionné plus haut. Par ailleurs, bien qu’il débute en Californie, c’est surtout sur une partie de l’histoire du Chili que se base essentiellement ce roman. Cette fois, on assiste à la guerre du Pacifique qui opposa le Chili à la Bolivie et au Pérou vers la fin du XIXe siècle et à la révolution démocratique qui eut lieu quelques années plus tard.

Pour ce roman, Isabel Allende délaisse les grandes aventures pour composer une histoire qui se veut plutôt une belle saga familiale et qui rappelle les premiers chapitres de «Fille du destin». N’étant pas particulièrement fanatique de romans d’aventures, je l’ai donc préféré à ce dernier. Par ailleurs, Isabel n’a pas son pareil pour créer des personnages vivants et attachants, ainsi que des histoires accrocheuses qu’on a peine à délaisser. J’ai donc réellement adoré ce roman et c’est avec regret que je l’ai terminé il y a quelque temps. En effet, on a beau être curieux de connaître la fin, on ne veut pas la lire trop vite !

Finalement, bien qu’il ne soit pas impossible d’embarquer dans l’histoire sans avoir lu auparavant «Fille du destin», je pense qu’il est plus agréable de se plonger dans le livre en connaissant déjà une partie des personnages leurs histoires personnelles. Je suis d’ailleurs convaincue que je n’aurais pas pris autant de plaisir à découvrir les nouveaux personnages si je n’avais pas connu leurs ancêtres ! «La maison aux esprits», quant à elle, peut se lire de façon tout à fait indépendante puisque l’auteure l’a écrit en premier sans savoir qu’elle rédigerait un jour des volets antérieurs. Mais attention, «Portrait sépia» peut vous donner envie de la relire, à tout le moins le début, juste pour confirmer que tout concorde parfaitement et qu’Isabel Allende a mené le tout de main de maître.

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