J'apprends l'allemand de Denis Lachaud
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Un livre agréable à lire
Trente ans après la guerre de quarante, un jeune lycéen français, Ernst, d'origine allemande, est envoyé par ses parents dans une famille en Allemagne.
Le but est tout simplement qu'il y perfectionne les cours d'allemand qu'il reçoit en classe. L’année suivante, c’est le jeune allemand qui viendra en France. Après avoir échangé les clichés habituels sur leur pays respectif, fait quelques tentatives homosexuelles, ils en viendront à un tout autre problème… En Allemagne, les grands-parents de son ami Rolf sont très mystérieux dès qu’on leur parle de la guerre. Ils sont tout aussi mystérieux quand on aborde le sujet de leur fils aîné. Petit à petit, les deux garçons se posent de plus en plus de questions… Qu’est ce que tous ces silences peuvent bien cacher ?.. Mais il n'y a pas que Rolf qui se les pose. Ernst aussi va tenter de savoir d'où sa famille allemande était originaire et s'il n’en reste pas l'un ou l'autre descendant…
Un livre agréable à lire. Il ne véhicule pas de grandes idées, mais il a l'avantage d’aborder un sujet que plusieurs jeunes d’une certaine génération ont dû se poser un jour ou l'autre. Les réponses n'ont peut-être pas toujours été conformes aux attentes, ou à ce qui leur avait été dit. Un livre qui expose également ce qu’a dû être le désarroi d’une partie de la population allemande, même des années après la guerre.
Les éditions
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J'apprends l'allemand [Texte imprimé], roman Denis Lachaud
de Lachaud, Denis
Actes Sud / Domaine français (Arles).
ISBN : 9782742718504 ; 15,20 € ; 01/01/1998 ; 205 p. ; Broché -
J'apprends l'allemand [Texte imprimé], roman Denis Lachaud
de Lachaud, Denis
Actes Sud / Babel (Arles).
ISBN : 9782742725281 ; 7,70 € ; 01/01/2000 ; 207 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (8)
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Quête d'identité
Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 7 janvier 2012
Le thème abordé ici par Denis Lachaud est on ne peut plus grave et sérieux, puisque le secret de famille que l’adolescent va découvrir est lié au nazisme. Mais en faisant du héros le narrateur de l’histoire, le récit reste simple et brut. Cette quête d’identité est une démarche qui est plus compliquée pour les proches de Ernst que pour lui-même. Pour lui c’est somme toute assez simple, tout comme la découverte de ses premiers émois sexuels dans la chambre de son correspondant. La narration est brève, les phrases sont courtes, comme pour aller à l’essentiel. Car les jeunes ne s’embarrassent guère de périphrases.
C’est donc un roman que je conseillerais aux lecteurs du même âge que le héros, pour son sujet et sa facilité de lecture. Mais à titre personnel, j’ai parfois été surprise par la rapidité du récit et les raccourcis qu’il prend d’un chapitre à l’autre, effaçant les années très rapidement pour se refermer sur un Ernst devenu homme sans que le lecteur ait eu le temps d’en prendre bien conscience.
Troublant quand même
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 10 mars 2005
Ce n'est pas toujours l'ascendant qui pousse à l'identification mais souvent le descendant.
Remonter la source
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 9 mars 2005
Une histoire avec tout de même beaucoup de charme pour un après-midi morose.
Troublant, en effet
Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 19 février 2005
C'est juste parce que non moralisateur. Comme un témoignage, qui questionne mais ne dogmatise pas.
Néanmoins, certaines petites choses m'ont mise assez mal à l'aise, ne comprenant pas à la limite ce que ça venait faire là dans le récit (les relations sexuelles de Rolf et Ernst par exemple).
A lire en tous les cas !
Destinée allemande
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 28 avril 2004
Un roman poignant et très humain qu'on lit d'une traite.
recherche de vérités
Critique de Renald (, Inscrit le 11 avril 2004, 65 ans) - 21 avril 2004
L’écriture de Denis Lachaud est rapide, précise, sensible et juste. Il cherche la vérité des situations sans sensiblerie ni démonstrations excessives.
Une phrase.
« Mon père est un homme brisé, laminé, déformé par l’homme qui l’a élevé, mon père est sorti de l’enfance comme un bonsaï sort du magasin, réduit, contraint au minimum, à la survie dans le minimum d’espace, il a poussé comme il a pu. » Denis Lachaud
Denis Lachaud a publié trois romans chez Actes Sud : J’apprends l’allemand 1998, La Forme profonde 2000 et Comme personne 2003.
Entre la mémoire et l'oubli
Critique de Marco (Seraing, Inscrit le 19 février 2001, 50 ans) - 23 novembre 2001
Tabou
Critique de Cameleona (Bruxelles, Inscrite le 19 février 2001, - ans) - 24 mars 2001
Denis Lachaud prend ici le cas de la France, en racontant la rencontre et l'amitié entre Ernst et Rolf, ce qui va provoquer la mise au jour de nombreux cadavres dans les placards familiaux.
Ernst est Allemand mais n'a jamais connu son pays, ses parents s’étant installés à Paris avant sa naissance ; ils refusent de parler de leurs origines et même de pratiquer leur langue maternelle. Leur fils décide de rompre le tabou familial en apprenant l'allemand à l’école : il connaîtra l'Allemagne grâce à un échange linguistique au cours duquel il rencontrera Rolf et découvrira un pays en apparence sain, mais souffrant profondément de blessures psychologiques dues à la guerre.
Il faut le reconnaître : la France et la Belgique ont beau avoir collaboré activement au régime nazi, la culpabilité et la honte retombent presque tout entières sur l'Allemagne, ce qui arrange bien les autres pays. Ce complexe d'après-guerre qui fait que, lorsqu'on croise de jeunes touristes allemands, on ne peut s'empêcher de se demander ce que faisaient leurs grands-parents en 1940, il mettra encore longtemps à disparaître. D’autant plus qu'il a été activement entretenu par une véritable culture de l’accusation : si les méchants ont l'accent allemand dans tant de vieux films, ce n’est certes pas un hasard.
Il serait dangereux d'oublier ce qui s’est passé, au risque de répéter les mêmes erreurs (« horreurs »), mais cette barrière psychologique entre le peuple allemand et certains autres n’a pas de raison d’être entretenue. Des livres tels que « J'apprends l’allemand » sont nécessaires à la compréhension de notre malaise : il ne faut plus passer cette gêne sous silence mais au contraire l'exprimer, l'analyser, la comprendre, pour mieux la transcender.
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