Les frères Karamazov de Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski
( Brat'â Karamazovy)
Catégorie(s) : Littérature => Russe
Moyenne des notes : (basée sur 33 avis)
Cote pondérée : (8ème position).
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Un chef-d'œuvre de la littérature mondiale
En la simplifiant un peu, l'intrigue du livre n'est pas des plus compliquées. Fiodor Pavlovitch Karamazov a été marié deux fois.
La première, avec une jeune et belle femme qui, en outre, avait une forte personnalité. Le couple eut un fils, Dmitri. La seconde, à nouveau avec une jeune et jolie femme qu'il finit par rendre tout à fait hystérique et qui mourut jeune, après lui avoir donné deux fils, Yvan puis Alexeï. Dès les premières pages, le narrateur décrit Fiodor Pavlovitch Karamazov comme un homme avare, buveur, dévergondé, bouffon, violent et voleur… Karamazov avait une constante : il oubliait totalement l’existence de ses enfants et ils furent élevés par un domestique qui les logea et les éleva jusqu'au moment où une autre personne vint les prendre pour s'en charger.
C’est à peine si Karamazov se rendait compte que ses enfants avaient quitté le domaine. Les frères ne se connaissent quasiment pas au début de cette histoire.
Et voilà que tout ce petit monde se retrouve tout à coup dans le village paternel et chacun avec des motifs différents. Dmitri, endetté, veut toucher son héritage maternel de la part de son père qui, bien sûr, tente de le flouer. Yvan, on ne sait trop ce qui l'a poussé à venir, si ce n'est une histoire de femme. Quant à Alexeï, il est venu attiré par le célèbre monastère du lieu et son staretz Sozime. Alexeï veut servir la religion et devient un proche du staretz Sozime (un staretz est une sorte de saint homme qui vit un peu en dehors de la communauté ecclésiastique qui l'abrite).
Au début de notre histoire, il semble que Dmitri et Fiodor Pavlovitch ont accepté la médiation du staretz pour trancher leur différent. Nous découvrirons vite, à la réunion, que Fiodor Karamazov n’a jamais eu l’ombre d’une intention de chercher une solution amiable. On découvre que Dmitri peut être tout aussi violent que son père. Pour ne rien arranger, ce n’est pas qu'une histoire d’argent qui les sépare : il y a aussi une histoire de femme. A un moment une violente dispute éclate et Dmitri, poussé à bout par son bouffon de père dit : " - Pourquoi un tel homme existe-t-il ?. Dites-moi, peut-on encore lui permettre de déshonorer la terre ? ". Un des témoins a compris que ces deux hommes ne pourront arrêter de se déchirer qu'à la mort de l’autre. Le parricide qui si longtemps a préoccupé Dostoïevski !.
Il me semble encore important de vous donner, en bref, les principales idées débattues dans ce livre par Dostoïevski. Cela d'autant plus qu’il est habitué à partir d’abord des idées qu'il veut défendre avant de créer son roman.
Je n’insisterai pas sur la personne qui défend l’idée, cela n'a que peu d'importance, puisqu’elles viennent toute de l’esprit de l’auteur. Dès le début du livre, le socialisme et le scientisme font l'objet de violentes attaques. Ces théories simplifient l'histoire et l'homme, et sont donc dangereuses. Ces idées, d'origine occidentale, sont défendues en Russie par les jeunes nobles ou les bourgeois. C'est dans le peuple russe, les paysans, que se trouve l’avenir de la Russie. En occident, Dostoïevski n’a jamais vu que l’esclavage du peuple en faveur du profit et des machines. Le sommet du roman est atteint dans le livre V, partie V, intitulé " le Grand Inquisiteur ". Qu'a apporté le Christ aux hommes ? Qu'en a fait l'Eglise d’Occident ? L'homme veut-il de la liberté ? Qu’est ce qui est nécessaire à sa survie, à assurer sa volonté de vivre ? Dans le volume II, ces idées seront complétées par un dialogue entre Yvan et le Diable. Tout un raisonnement se terminera par la conclusion que Dieu n’existant pas, il s'en suit que l'homme est livré à lui-même. Il n’y a plus de morale et chacun peut se comporter comme il l’entend, puisqu'il devient lui-même Dieu. Yvan est le contradicteur de la pensée de Dostoïevski qui, lui, ne voit le salut que dans le Christ et l’église orthodoxe.
Dostoïevski est un incroyable visionnaire, car il introduit les comportements futurs des hommes dans le courant du XXe siècle, vis-à-vis des dictateurs, des théories politiques, du communisme au nazisme, de la société de consommation, ses frustrations et sa perte de spiritualité, etc.
Quant à la question si Dieu existe, ou non, seule la foi peut y donner une réponse. écoutez Rimbaud dire du haut de ses seize ans à peine :
" Nous ne pouvons savoir ! & Nous sommes accablés D'un manteau d’ignorance et d'étroites chimères ! Singes d’hommes tombés de la vulve des mères, Notre pâle raison nous cache l’infini ! "
Soleil et Chair
Il vous reste le plus gai : découvrir toute l'histoire mouvementée des Karamazov !…
Les éditions
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Les frères Karamazov [Texte imprimé] Dostoïevski par Sigmund Freud trad. et notes de Henri Mongault [postf. de Pierre Pascal]
de Dostoïevski, Fedor Mikhaïlovitch Pascal, Pierre (Postface) Mongault, Henri (Traducteur)
Gallimard / Classique
ISBN : 9782070389629 ; 9,20 € ; 19/05/1994 ; 989 p. ; Poche -
Les frères Karamazov [Texte imprimé] Fédor Dostoïevski trad. d'Elisabeth Guertik préf. de Nicolas Berdiaeff comment. de Georges Philippenko
de Dostoïevski, Fedor Mikhaïlovitch Berdâev, Nikolaj Aleksandrovič (Préfacier) Philippenko, Georges (Commentaires) Guertik, Élisabeth (Traducteur)
le Livre de poche / Le Livre de poche.
ISBN : 9782253067078 ; 8,90 € ; 01/07/1994 ; 915 p. ; Poche -
Les frères Karamazov [Texte imprimé], roman Fédor Dostoïevski trad. du russe par André Markowicz
de Dostoïevski, Fedor Mikhaïlovitch Markowicz, André (Traducteur)
Actes Sud / Babel (Arles)
ISBN : 9782742737031 ; 11,70 € ; 14/03/2002 ; 584 p. ; Poche -
Les Frères Karamazov : Tome 2
de Dostoïevski, Fedor Mikhaïlovitch
Actes Sud
ISBN : 9782742737048 ; 13,70 € ; 14/03/2002 ; 700 p. ; Poche -
Les Frères Karamazov [Texte imprimé] Dostoïevski introduction par Pierre Pascal ; traductions et notes par H. Mongault, B. de Schlœzer, L. Désormonts et S. Luneau
de Dostoïevski, Fedor Mikhaïlovitch
Gallimard / Bibliothèque de la Pléiade
ISBN : 9782070101757 ; 54,00 € ; 13/06/1952 ; 1268 p. ; Relié -
Les frères Karamazov
de Dostoïevski, Fedor Mikhaïlovitch Mongault, Henri (Traducteur)
Bibebook
ISBN : 9782824703794 ; 07/06/2013 ; 668 p. ; Format Kindle
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Les critiques éclairs (32)
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Mitigée
Critique de AuroreBENITO (, Inscrite le 18 juin 2022, 46 ans) - 18 juin 2022
Le début de la lecture de cet ouvrage m'a donc été laborieux.
Comme je n'en ai pas encore fini la lecture, je ne peux pas complètement dire que j'ai aimé ce livre, mais je peux dire : je ne le déteste pas même s'il ne me transporte pas.
Un grand livre.
Critique de Martin1 (Chavagnes-en-Paillers (Vendée), Inscrit le 2 mars 2011, - ans) - 23 novembre 2021
Dostoïevski présente une grande qualité, c'est celle de maîtriser l'art de l'introspection. Je ne veux pas dire par là qu'il soit un sentimentaliste ou un romantique, pas du tout. Simplement les personnages ne sont jamais dupes des motifs qui les poussent dans leurs actions ; lorsque ces motifs sont louables, ils le disent avec modestie ; lorsqu'ils sont mesquins ou intéressés, ils le disent avec une espèce d'étonnement qui fait sourire.
Je ne suis pas étonné que René Girard ait illustré maintes fois sa théorie mimétique sur des passages de Dostoïevski tant ce russe était d'une perspicacité et d'une finesse remarquables.
Dostoïevski est un auteur assez facile à lire, finalement, et ses personnages sont d'un grand volume.
Bien des scènes m'ont ému : notamment le récit de Zosime, l'interrogatoire de Dmitri, la scène finale,..
Mais plus encore, je suis charmé par l'étrange façon qu'ont certains personnages d'opérer une sélection dans la médiocrité : préférer être appelé minable, plutôt qu'être appelé fourbe. C'est quelque chose que j'ai ressenti parfois.
A noter que ce récit, par moments, est haletant.
Sur la fin, l'étrange manière dont le criminel avoue son crime mérite analyse puisqu'il s'agit, à mon avis, d'une métaphore sur le sens de l'athéisme. L'auteur semble très interrogé par les questions de l'existence de Dieu et l'existence du péché et de la participation indirecte au péché.
Je tire mon chapeau.
Se confronter aux classiques
Critique de Vince92 (Zürich, Inscrit le 20 octobre 2008, 47 ans) - 8 novembre 2021
Les Frères Karamazov passent pour être le chef-d’œuvre de Fédor Dostoïevski, auteur classique entre tous. Ecrit au soir de la vie de l’auteur, ce gros roman rassemble les grands thèmes qui lui étaient chers : la question de la foi, celle de l’ âme russe, de la destinée...Indiscutablement, c’est un grand roman, très complexe, dense, une œuvre qui à du corps et qui recèle beaucoup du talent que je reconnais à Dostoïevski. On repose malgré tout le livre avec un sentiment de satisfaction : enfin ce morceau est terminé ! Et l’envie soudain de se plonger dans la lecture d’un livre plus léger tant celle des Frères Karamazov est exigeante et convoque une attention et des questionnements de tous les instants.
Qui a tué le vieux Karamazov ? Quelle est la part de responsabilité de chacun de ses quatre fils (si l’on considère Smerdiakov comme le fils de Fiodor, ce que tout semble conduire à penser…) dans sa mort ? Dostoïevski nous guide dans cette énigme déroulée tout au long de la deuxième partie du livre mais c’est bien entendu le cheminement de l’examen moral des protagonistes qui fait l’intérêt de cette histoire peu ordinaire. Chacun des fils semble porter une caractéristique du peuple russe : Dimitri, l’exalté, sujet aux troubles du comportement symboliserait ainsi les emportements et les errements de l’âme slave quand Ivan, converti aux idées portées par l’Occident libéral est écartelé entre son appartenance au monde russe et à la nécessité de se débarrasser ce monde de ses vieilles croyances. Tout au contraire, Alexis, le novice, renvoyé dans la société par le saint Zosime afin de convertir le peuple à sa foi originelle représente le fond de piété et de tempérance du « vrai » peuple russe, celui qui ne peut être atteint par les idées d’Ivan : malgré la tentative de corruption de ce dernier au travers la fameuse scène du Grand Inquisiteur (que j’ai survolée, à ma grande honte), Alexis demeure fidèle à ses idées et ses croyances.
Dostoievski parvient admirablement sur plusieurs points à synthétiser les aspects de toute une œuvre, par certains aspects cependant, l’auteur a voulu trop en faire, mettre trop de choses dans ce récit aux ramifications presqu’infinies au point que le lecteur souvent se sent perdu et désarmé face à cette avalanche de réflexions qui viennent l’assaillir.
Assurément, Les Frères Karamazov mérite une deuxième voire une troisième lecture pour saisir son importance et tous les messages qu’il convoie. Je ne sais pas s’il existe cependant beaucoup de ces lecteurs prêts à relire ce morceau de bravoure que constitue Les Frères Karamazov.
Un classique
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 15 avril 2020
Cette brique aux allures rébarbatives va fouiller des thèmes philosophiques et existentiels tels que Dieu, le libre arbitre ou la moralité. Il s'agit d'un drame où s'affrontent différentes visions morales concernant la foi, le doute, la raison et la Russie moderne.
Depuis sa publication, le livre est considéré comme un chef-d'œuvre de la littérature mondiale et a été acclamé par des écrivains comme Albert Camus, William Faulkner ou Orhan Pamuk et des personnalités comme Sigmund Freud, Albert Einstein ou encore le pape Benoît XVI.
Les personnages :
- Fiodor Pavlovitch Karamazov. Le père. Hâbleur, sans scrupule, égoïste. Encore bien vert pour son âge il ne craint pas de se compromettre avec la gent féminine.
- Dimitri Fiodorovitch Karamazov. Aîné de la fratrie, issu d'un premier mariage, nommé aussi Mitia, Mitka, Mitenka ou Mitri (ce qui ne facilite pas la lecture). En conflit avec son père pour une question d'héritage, bagarreur, grand fêtard et dépensier.
- Ivan Karamazov (nommé aussi Vanka, ou Vanechka), premier fils du second mariage, cadet de la fratrie, quatre ans plus jeune que Dimitri. Au départ clair dans sa pensée, mais peu-à-peu il va glisser dans la confusion.
- Alexeï (nommé aussi Aliocha, Aliochka ou Aliochenka ou Alexis), 19 ans, le benjamin. L'auteur lui accorde son empathie et en fait en quelque sorte le héros du roman.
- Pavel Fiodorovitch Smerdiakov, fils illégitime du patriarche que ce dernier n'a pas reconnu mais néanmoins engagé comme domestique
- Agrafena Alexandrovna Svietlova (Grouchenka). Entretenue par un vieil avare elle joue un double jeu, elle charme à la fois Fiodor et Dimitri Karamazov.
- Katerina Ivanovna Verkhovtseva. Âme noble et généreuse, elle était promise à Dimitri mais ce dernier renonce à sa parole pour courtiser Grouchenka.
Qu'en penser ?
La nuée de noms différents des personnages rend la lecture assez complexe. En faisant un aide mémoire au début, cela aide énormément à comprendre. Des passages parfois d'une longueur décourageante, il faut néanmoins reconnaître que ce monument mérite qu'on s'y intéresse.
Sacrée histoire de famille.
Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 23 juin 2018
Réel chef-d'oeuvre ?
Sans doute au regard de ce que doit être la littérature.
Comme en toute chose il y a des incontournables, Hugo, Zola, Shakespeare, etc.
Dostoïevski fait partie du lot.
C'est un gros pavé mais qui bizarrement se lit très bien et très vite.
Les portraits sont délicieux, il y a des fulgurances comme les passages sur la religion, le dialogue avec le démon, la plaidoirie de l'avocat de la défense, Aliocha est très touchant, le Starets on a envie qu'il nous parle des heures de la vie.
Pour moi ce n'est pas un chef-d'oeuvre en tant que tel. C'est un monument, il faut le lire pour grandir en littérature, on y découvre l'âme russe, il plane un mysticisme orthodoxe, c'est bien écrit, il y a tant de choses à dire en bien sur ce livre, mais pour moi ce n'est pas un chef-d'oeuvre.
Pour ma part les deux livres que je considère comme des chefs-d'oeuvre sont le Comte de Monte-Cristo et les Misérables. Mais ce livre n'est pas loin derrière. Je m'attendais à plus de folie de l'âme même s'il n'épargne pas les recoins de notre psychologie et ne notre spiritualité.
Je ne descends aucunement ce livre qui reste doit être une pierre angulaire de l'édifice de la culture humaine. N'ayant pas les repères théoriques de ce qu'est un chef-d'oeuvre je ne le considère pas comme tel. Mais c'est un sacré bouquin. Bref, ne tenez pas compte de mon avis, il vaut largement l'intérêt que le monde lui porte. Je n'ai pas été déçu par sa lecture et la recommande.
Je suis innocent de ce sang
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 19 août 2017
On ne sort donc pas indemne de cette lecture qui est une véritable entreprise et que je conseille de faire si on le temps de le faire ; personnellement j’ai profité de mes vacances pour avaler en deux grosses semaines un tel monument. Il marquera mon esprit pour longtemps et m’apparaît surtout marquant par une modernité étonnante, sachant que ce livre a été écrit au milieu du 19ème siècle.
On n’échappe évidemment pas à certaines longueurs, mais celles-ci s’inscrivent dans les aspects excessifs du récit, de la personnalité de beaucoup des acteurs et donc, elles ne peuvent être simplement superfétatoires.
Une symphonie mouvementée de l'âme humaine
Critique de Kian996 (, Inscrit le 30 juin 2012, 27 ans) - 20 juin 2013
Dans une symphonie il y a plusieurs types de nuances de couleurs sur la palette, de crescendos et decrescendos, d'instruments, il y a des passages plus ou moins bouleversants, je pense en particulier à la cinquième Symphonie de Beethoven. Bref, dans une symphonie on n'est pas obligé de tout apprécier. Dans les frères Karamazov, certains passages sont rebutants, digressions qui s'étendent sur plusieurs pages où l'auteur se laissant emporter veut nous exposer toutes ses idées. Mais de temps en temps Dostoïevski atteint le point culminant de l'émotion en particulier quand les personnages lâchent prise, qui se laissent agir sans prendre conscience. Je pense à la scène avec Ivan et le diable qui symbolise sa conscience, ou Dimitri quand il arrive dans la chambre avec les polonais et Grouschenka et qu'ils se soûlent tous ensemble on atteint le summum de l'émotion, les personnages gris agissent en mouvement, vivent, de belles scènes de jeu, des paroles. Plusieurs scènes dans ce livre resteront éperdument gravés dans ma mémoire, des scènes avec Aliocha et Illioucha petit gosse qui lui mord le doigt. Les scènes avec Kolia et Aliocha avec le petit garçon qui n'ose pas montrer ses sentiments et qui se dissimule derrière un autre visage. Quant aux personnages des trois frères et de leurs relations, elles sont profondément complexes . Dimitri, homme passionné par les femmes et par l'argent et qui hait son père depuis toujours mais qui est en réalité très fragile, Ivan, homme digne qui croit à une vie sans dieu, politisé, et rationnel, qui chérit son frère sans le lui avouer, Aliocha, homme tendre, sensible qui est venu sur terre pour faire le bien ( on retrouve ici un peu le Prince de l'idiot), amoureux de la vérité et qui croit avec ardeur en Dieu seul consolateur des hommes. Ces trois personnages et bien d'autres ( Catherina, Grouschenka, Smerdiakov,le staret Zosmine, Maximov, Lise et sa mère) se retrouvent embarqués dans une intrigue policière car le père des trois frères Fidor Palvovitch, homme égoïste vil qui vit pour l'argent a été assassiné. Celui-ci n'a pas pris soin de ses enfants, les a laissé à d'autres et a trompé beaucoup de femmes. Les scènes de jugement inoubliables avec le procureur et l'avocat qui s'expriment à travers une plaidoirie de plus de 50 pages. Des scènes de réconciliation,des scènes de passion, d'argent. Mais les trois frères sans qui se le disent sont profondément unis et s'aiment à la folie. Ce livre est un gouffre dont on sort abasourdi, épuisé, passionné. Bien sûr on peut penser que Dostoïevski décrit des personnages démesurés, insensés, mais la richesse de l'oeuvre et la précision de chaque caractère rend les personnages plus vrai que nature, nourris de contradictions, qui évoluent avec les événements, ce sont des morceaux de vie qui sont décrits, toute la richesse, les angoisses profondes; les questionnements face à la religion. Dostoïevski a déployé toutes ses forces pour décrire des personnages qui réunissent toute ses pensées, ses thèses sur la nature humaine, sur le mensonge, sur la peur. Ce livre est une expérience inoubliable en littérature qui fera voyager le lecteur dans de multiples abîmes, dans plusieurs vies, plusieurs cerveaux, plusieurs questions profondes.
C'est une mine, une source, un océan d'une richesse inépuisable dans lequel on ne distingue pas le fond. Je le relirai pour y trouver d'autres aspects comme on réécoute une symphonie. Un livre poignant, bouleversant; choquant, resplendissant qui fera vibrer le lecteur comme aucun livre. Au milieu de ce livre, on a des petits passages chargés d'émotion et de sensibilité ( passage de Lise et Aliocha, de celui avec le groupe d'enfants devant la pierre où le petit voulait qu'on l'enterre et Aliocha qui leur demande d'aimer la vie et de se rappeler de ce ce moment plus tard.) Je ne pourrai pas tout dire et je laisse aux lecteurs la joie de découvrir ce roman qui suscitera des questions existentielles sur la vie d'un homme et ce qui s'y passe à l'intérieur. Un chef d'oeuvre sur tous les plans, une symphonie littérale que je relirai dans plusieurs années. Peut être le plus grand Dostoïevski. Tout n'est pas dit on aurait aimé qu'il poursuive cette histoire éblouissante, au lecteur de réfléchir désormais après avoir terminé la dernière page.
Réquisitoire et plaidoyer pour et/ou contre la psychologie.
Critique de Henri Cachia (LILLE, Inscrit le 22 octobre 2008, 62 ans) - 17 mai 2013
Qu'écrire de plus sur ce pavé de près de 1000 pages, que vous n'ayez pas encore exprimé.
Sinon que tout de même, Dostoïevski dilue beaucoup. Sans doute à cause du feuilleton que constitue à la base ce grand récit.
Personnellement, ce qui m'a captivé, ce sont les 100 pages consacrées au procès de Dmitri Karamazov, dit Mitia.
On peut dire que l'auteur connaissait très bien la psychologie;entre le procureur et l'avocat de Mitia, on assiste à une joute verbale d'une intensité forte, où il est défendu tout et son contraire sur la psychologie, avec les mêmes faits et surtout les mêmes hypothèses.
Je lis lentement, et ce livre m'a occupé l'esprit durant tout un mois. Je ne pense pas l'avoir lu dans un bon rythme. Il est important, je crois, de prendre en compte cette donnée, avant de se lancer dans ce genre de lecture.
Réflexion majeure sur l'existence de Dieu
Critique de Salocin (, Inscrit le 12 décembre 2012, 43 ans) - 27 avril 2013
Que l'on soit croyant ou pas, le lecteur ne peut être que frappé par la force qu'emploie Dostoïevski à imposer sa vision de l'homme, de la morale, du libre arbitre et de lutte incessante entre le bien et le mal. J'ai souvenir qu'il est parfois même contraint à se persuader que Dieu existe lorsqu'il s'impose à lui-même, par l'intermédiaire du personnage d'Ivan, ses propres doutes, ses contradictions. Mais la foi l'emporte notamment avec l'idée que sans Dieu l'homme ne peut être bon et est voué à sa propre perte :
"Mais alors, que deviendra l'homme, sans Dieu et sans immortalité ? Tout est permis, par conséquent, tout est licite ? "
Les thèmes abordés, la réflexion profonde de Dostoïevski, la conviction de sa plume achèvent de convaincre le lecteur ou du moins ne le laissent pas indifférents ; ils sont marqués d'une présence divine et pourraient témoigner à eux-seuls de l'existence d'une certaine perfection.
nul
Critique de Emma1302 (, Inscrite le 12 mars 2013, 28 ans) - 24 avril 2013
Nom de Dieu
Critique de FrèreGallagher (, Inscrit le 7 janvier 2013, 36 ans) - 7 janvier 2013
Si je devais en tirer une conclusion, je dirais que ce livre m'a un peu réconcilié avec la religion. Je suis athée depuis toujours, mais maintenant, faute de croire en Dieu, je pense au moins qu'il ne serait pas mauvais qu'il existe réellement!
Je vous conseille donc vivement de lire ce livre, qui peut faire changer n'importe quel point de vue, si borné qu'il soit.
Personnellement, j'enchaîne actuellement sur "L'idiot" du même auteur.
Un vrai BON roman
Critique de Rafiki (Paris, Inscrit le 29 novembre 2011, 33 ans) - 25 janvier 2012
Le thème fondateur du roman est selon moi la recherche par chacun d'un quelconque sens à la vie, et l'aboutissement dans le roman à la discréditation du nihilisme et ses dérivés.
Et par ce thème se déclinent les questions religieuses ou d'ordre social et politiques mais pour moi c'est avant tout la peur de l'auteur concernant l'absurdité de l'existence qui domine, cette vie humaine vide par essence que Dostoïevski a étudiée toute sa vie, terminée magistralement par Les Frères Karamazov.
Néanmoins les réelles réflexions de Dostoïevski sont bien moins caricaturales que ce court résumé, et les possibilités d'interprétations sont bien sûr quasi-infinies. En cela s'étendre sur le livre se révélerait inutile de mon point de vue, chacun y verra ce qu'il veut voir. La seule caractéristique universelle à lui trouver est que c'est un vrai BON roman, qui n'est donc pas à mettre entre toute les mains.
Stanley Kubrick en son temps disait qu'une œuvre se devait de rester mystérieuse pour laisser à chacun une liberté d'interprétation et de jugement, et il répugnait donc pour sa part à parler de ses films.
130 ans après l'écriture du livre, cette remarque n'a jamais été aussi bien adaptée.
Les frères Karamazov
Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 44 ans) - 8 août 2011
EXCELLENT !
Critique de John (, Inscrit le 2 novembre 2010, 34 ans) - 7 août 2011
Dostoïevski aborde dans les frères Karamazov les questions & thématiques qui nous agitent le plus, la religion, l'amour passionnel , l'honneur , . . en ne cherchant pas à aborder une vérité absolue , mais des vérités , des hypothèses qui nous font cogiter .
L'essentiel a été déjà écrit , juste pour dire que ce livre est excellent , une merveille , "taillé" pour être un très grand livre !
Au temps de la sainte Russie...
Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 31 janvier 2011
Les Frères Karamazov est un monument de la littérature russe et universelle.
Ce roman se passe à la fin du XIXème siècle et pour la Russie c’est la fin du Moyen Âge. C’est une période de transition où on sent que tout peut arriver.
On voit exposées dans ce roman, toutes les idées qui façonnent le monde dans ces moments de grands bouleversements : les questions de religion, l’organisation de la société, et puis les nouveautés pour la Russie, la psychologie, la dialectique, les sciences, le progrès.
Les idées nouvelles sont véhiculées par les personnages : certains prétendent que la Russie doit changer. D’autres défendent les valeurs ancestrales de la sainte Russie. Et il est difficile de savoir ce qu’en pense l’auteur ; il reste en retrait.
Mais j’ai quand même été frappé, qu’à l’issue du procès de Dmitri, l’auteur nous dise :
« nos petits paysans ont tenu bon ». Prémonition…?
Par ailleurs, c’est toute l’âme de la Russie éternelle qui apparaît et, particulièrement dans certains passages comme le grand Inquisiteur, la visite du Diable, la mort du saint moine qui commence à sentir mauvais…
Pour la forme, c’est un modèle d’écriture et de construction. On pourrait penser qu’il y a des longueurs, certains monologues durent des pages et des pages et, pourtant, le lecteur ne s’ennuie jamais, il dévore autant qu’il déguste.
On pense à Mozart qui disait : il n’y a pas une note de trop dans mes symphonies ; dans les Frères Karamazov il n’y a pas un mot de trop.
Un vrai chef-d’œuvre qui demande quand même un peu de maturité pour être apprécié à sa juste valeur.
Un roman si splendidement... Russe!
Critique de Chocolat liègeois (, Inscrite le 2 octobre 2010, 41 ans) - 2 octobre 2010
Un roman profond dans ses réflexions..
Un roman qui tourne autour de trois solides personnages, de Aliocha le jeune frère si Dostoïen... On sent que l'auteur l'aime profondément... c'est l'idiot, c'est Pierre... c'est le jeune Russe hors de l'étiquette de la société loin des messes-basses, des coups fourrés... il est bon et amour...
c'est Dmitri.... le Russe... le dépensier, le généreux dans ses sentiments... le fou d'amour, l'infidèle, il est franc il est entier il est impétueux.. il oscille sans cesse entre Aliocha représentant le bien et Ivan le torturé, le rationaliste...
bref un tourbillon autour de ces splendides personnages dans une société russe d'avant la révolution...
On regrette tout de même un splendide personnage féminin... mais bon ça c'est plutôt la marque de fabrique de Tolstoi! :)
Tout simplement inoubliable
Critique de Clare Bear (Lyon, Inscrite le 5 novembre 2009, 41 ans) - 15 mars 2010
Sorcius dit qu' "on ne ressort pas indemne de cette lecture" et j'approuve à 100%. Cela fait plusieurs semaines que j'ai terminé de lire ce roman mais aujourd'hui encore, je n'arrive pas à me détacher d'Aliocha, d'Ivan et de Dmitri que j'ai suivis au fil de ces neuf cent pages et qui m'ont accompagnés pendant six semaines de ma vie. J'ai ressenti un vide incroyable en tournant la dernière page du livre, sachant que je ne "les verrai" plus.
Dostoïevski nous livre ici un chef d'œuvre, une étude de la personnalité de trois frères tellement différents mais aussi des autres personnages que l'on rencontre. Il nous propose un portrait réel de la vie, des relations entre les individus et de la Russie de l'époque (les idées qui y circulaient, la philosophie et l'aspect religieux). Une œuvre incroyable qui restera à jamais gravée dans ma mémoire.
La folie et la raison...
Critique de Ngc111 (, Inscrit le 9 mai 2008, 38 ans) - 4 janvier 2009
Avec Les frères Karamazov, Dostoïevski nous livre une oeuvre riche et foisonnante. La folie des personnages nous emporte et certains passages comme l'a très bien signalé Jules dans sa critique resteront de grands moments de littérature.
Religion, politique, raison et folie sont autant de thèmes passés en revue par l'auteur avec un brillant raisonnement à la clé.
On peut ne pas être d'accord avec les idées défendues par ce dernier à travers ce livre, mais on ne peut s'empêcher d'être ébahi devant tant de génie.
La première pierre d'un édifice flamboyant
Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 11 mai 2006
Alexis (Aliocha) fils aux idées élevées, croyant, humaniste et engagé.
Ivan, fils prétendument intellectuel, éclairé, paradoxal au point de s'ériger cet ersatz de Dieu qui lui est propre et nécessaire à son athéisme.
Dmitri (Mitia) fils impulsif agissant selon sa passion, habitué du cabaret et des frasques et rêvant de la France comme un Eldorado des idées et des moeurs.
J'ajouterai Smerdiakov, présumé fils illégitime de Fédor Karamazov, devenu l'un de ses employés et considéré comme idiot.
L'ensemble se divise en 3 grandes parties, d'abord la rivalité sur fond de jalousie entre Fédor et son fils Dmitri qui se déchirent pour une femme, Grouchenka Svetlov; ensuite la psychologie des frères Karamazov qui nous mène jusqu'au funeste drame et à son auteur possible; enfin le procès et les pièces confirmant ou infirmant la culpabilité de .............!! (mystère)
Bien sûr on peut considérer qu'il existe un fond policier dans ces Frères Karamazov mais c'est réduire à peu de choses ce roman de Dostoïevski qui nous dévoile là, comme un testament, son sentiment sur la grande et "sainte" Russie. Lénine qui préférait Tolstoï voyait en Dostoïevski le défenseur de la littérature bourgeoise pourtant son dernier roman montre à quel point l'homme était rongé par le doute et à ce titre moderne et non pas ancré dans la certitude des dogmes religieux ou politiques.
Le chapitre du Grand inquisiteur dévoile au travers du regard d'Ivan et d'une anecdote la possibilité de douter de Dieu. Ce chapitre, loin d'être austère met le doigt précisément sur nos interrogations modernes et nous interpelle sans moralisation ni culpabilisation.
Le procès final permet également à Dostoïevski de porter un jugement objectif sur "sa" Russie, celle qu'il va bientôt laisser, au travers d'une allégorie superbe, poignante, celle d'une troïka (représentant la Russie) et fonçant droit devant elle et faisant s'écarter le voisinage (l'Europe voisine).
Et puis la mort du petit Illioucha ,qui incarne le viatique de l'humanisme, est un pur moment de beauté qui permet encore aujourd'hui de croire en la grandeur et la bonté d'âme intrinsèque de l'homme.
Bref sans dévoiler l'intrigue principale de ce chef d'oeuvre je vous dirais juste que les Frères Karamazov est d'une extrême beauté, d'une puissance rare et d'une portée immense qui traverse les époques sans s'altérer. Je ne peux pas vous dire comme je le fais souvent, allez-y, lisez-le!! Non, les Frères Karamazov se lit quand on a l'intime conviction que le moment est venu. C'était ma 1ère lecture et ce ne sera pas la dernière car ce pavé de 908 pages ne m'a pas tout dévoilé encore mais j'y ai déjà trouvé le corps d'un puzzle sublime qui m'a apporté énormément.
La complexité russe
Critique de Manumanu55 (Bruxelles, Inscrit le 17 février 2005, 45 ans) - 22 février 2006
Le Triumvirat des frères Karamazov, si différents mais si complémentaires, est exquis à découvrir. leur caractère sont fidèles à eux-mêmes.
Evidemment, on peut dire que certains passages sont durs à lire, longs et étriqués, certaines histoires annexes, certaines digressions de l'auteur sont inutiles... Mais ce qui est certain, c'est que cette oeuvre magistrale laisse une impression de globalité.
Merci cher Fédor
Un pur chef d'oeuvre
Critique de Neithan (, Inscrit le 19 juin 2005, 37 ans) - 15 juillet 2005
Prenez d'un côté un thriller mélodramatique ficelé à la perfection, de l'autre des considérations métaphysiques, politiques, religieuses et psychologiques (Le chapitre du réquisitoire), mélangez le tout et vous obtenez les Frères Karamazov. Dostoïevski, « le seul qui m'ait appris quelque chose en psychologie », disait Nietzsche, le roman psychologique atteint ici son apogée.
Les scènes émouvantes ne manquent pas, par exemple celle où le staretz Zossima retrouve des années plus tard son ancien serviteur qu'il frappait, mais qui aujourd'hui lui pardonne... Ou encore celle entre le fier petit Illioucha et son papa "Oh comme il t'a humilié papa! comme il t'a humilié..."
En peu de lignes, Dostoievski nous fait aimer profondément ses personnages, il ne m'a fallu que les premières lignes du chapitre consacré à Kolia pour m'attacher profondément à lui...
Et que dire des trois frères Karamazov: Ivan l'intellectuel, Aliocha le mystique et Dmitri le fougueux, le passionné... Impossible de dire auquel des trois va ma préférence, peut-être Ivan, qui au fond de lui croit en Dieu mais qui renie l'univers, les lois qu'Il a créées... Ce personnage représente la part de doute qui hantait Dostoïevski, tout bon croyant qu'il était... Et pourtant n'a t-il pas dit: « Si on me prouvait que la vérité est en dehors du Christ, je préférerais rester dans l'erreur avec le Christ que dans la vérité en dehors de Lui ». Son amour infini du Christ se ressent dans le personnage du staretz, certains passages sont à même de désarçonner le plus convaincu des athées...
Chacun des personnages semble ainsi interpréter les facettes d'une même personnalité: Fedor Karamazov et Smerdiakov représentent quant à eux le mal... Bref c'est un roman majestueux, écrit par un des plus grands penseurs, et qui parle directement à notre âme... Un roman que l'on n'oublie pas.
Etude de personnalités
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 11 juillet 2005
Tendresse pour Aliocha
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 20 mai 2005
Une écriture superbe, parfois un peu lourde sur l’estomac car en bon russe, Dostoïevski part assez souvent dans l’excès : les grands sentiments exprimés de façon grandiloquente, les répliques kilométriques, … Et c’est aussi pour cela qu’on l’aime : le résultat est fantastique !
Exigeant mais combien gratifiant
Critique de FightingIntellectual (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 41 ans) - 13 mai 2005
Présenté sous un dialogisme presque théâtral, les frères Karamazov sont une réussite incontestable de Dostoïevski au niveau de la psychologie des personnages, forme y compris.
Je ne vois vraiment rien à redire pour l'instant que ce qui a déjà été dit sinon que je me suis identifié beaucoup à Ivan Karamazov que Dostoïevsky a caché beaucoup pour révéler dans les instants finaux et voler la vedette(a mon avis)
Vive le dialogisme!
Le moins bon Dostoïevski
Critique de Lev (, Inscrit le 19 avril 2005, 35 ans) - 19 avril 2005
Ce qui ne veut pas dire que ce n'est pas un chef-d'oeuvre ! Simplement, je pense qu'on en fait trop. L'intrigue n'a jamais été aussi mal maîtrisée par Dostoïevski ; l'intervention de ses personnages secondaires (le starets puis le juge d'instruction et l'avocat de la défense) ne surprend pas et ennuie par la forme adoptée. C'est d'abord un compte-rendu fade fait par Aliocha ; et surtout, je ne pourrai pardonner à Dostoïevski les longs discours absolument inutiles de ces juristes ! Combien de pages prennent-ils ? Oh ! Bien cent sur les huit cents...
Si encore il avait donné quelque profondeur psychologique à ces personnages surgis de nulle part. Mais non, ce sont des fats ! Et leurs propos sont tout à fait plats. D'une manière générale, les personnages n'ont pas assez de beauté, d'éclat. Où sont les dialogues virtuoses, génialissimes entre Raskolnikov et Sonia, entre le prince et Hyppolite ? Où est le pathétique des Possédés, la frénésie de l'Idiot ? Tout est lent et par trop "juridique", externe.
De ce qui m'a le plus touché, je retiens le personnage exceptionnel (mais si peu mis en relief ! Pourquoi ? ) de Lise. Je retiens la folie d'Ivan, où il s'entretient avec son démon (j'avoue, c'est génial), et je retiens la scène finale, où Aliocha lance son ode à l'amitié éternelle...
Du livre en soi... c'est assez mesquin, plein d'idées philosophiques (et encore, je préfère l'Idiot ou les Démons) mais très souvent manquant de compassion et d'humilité. Et c'est pourtant cela le génie de Dostoïevski.
Mon préféré de Dostoïevski
Critique de JEANLEBLEU (Orange, Inscrit le 6 mars 2005, 56 ans) - 13 avril 2005
Je me rappelle, par exemple, d'un passage qui commençait par "Surtout, ne vous mentez pas à vous même..." où Dostoïevski explique, via un de ses personnages, que si l'on n'est pas honnête avec soi-même, les relations avec l'autre s'en retrouve faussées et que celà conduit de manière quasi-certaine à la haine.
Un autre passage m'a marqué : celui où Alexei voyant un groupe d'enfant apitoyé et plein d'un sentiment de culpabilité devant la mort injuste d'un paria (je ne me rappelle plus très bien le contexte précis) leur demande de se souvenir toute leur vie du sentiment qu'ils éprouvent collectivement à ce moment-là.
Je médite encore souvent ces passages (et plein d'autres)...
Il faudra que je relise ce chef d'oeuvre !
Dostoïevski quand tu nous tiens...
Critique de Sarah87 (, Inscrite le 22 février 2005, 37 ans) - 27 février 2005
Lorsque je lis "Les Frères Karamazov", je me rends compte à quel point Dostoïevski était un grand philosophe. Peut-être, non, sûrement, devrions-nous (re)lire ce chef-d'oeuvre, cette oeuvre magistrale et grandiose, et nous souvenir d'une chose: "La vie c'est le paradis, et nous sommes tous au paradis, mais nous ne voulons pas le savoir; pourtant, si nous voulions le comprendre, alors, dès demain se serait le paradis sur toute la terre..."
Car après tout, dans la société ultra-stressée dans laquelle nous vivons, ne passons-nous pas souvent à côté de l'essentiel: le sourire d'un enfant qui nous regarde, le soleil qui se lève, voire même le spectacle grandiose du soleil qui se couche, le chant des oiseaux dans les arbres,...?
A lire sans attendre, ainsi que toutes les autres oeuvres de Dostoïevski... Le plus grand parmi tous les écrivains passés, présents, et à venir!
Qui est-ce qui j'aime le plus?
Critique de Elahub (Göttingen, Inscrite le 3 janvier 2004, 62 ans) - 30 janvier 2004
Mais qui des frères est celui qui mérite ma sympathie? Je l'ignore ..
Ils sont tous les trois des caractères très profonds, très vrais et sans se connaître très bien ils aiment l'un l'autre.
Vous souvenez-vous de l'épisode entre Alioscha et la pauvre famille, où il allait tous les jours.
Chaque autre écrivain en aurait fait tout un livre, de cette histoire, et il aurait eu raison!! Mais seulement Dostoïevski sait raconter quelque chose comme ça, comme si ce n'était quasiment qu'un épisode, tout en nous tenant curieux de connaître la suite. Nous savons qu'il y en a une, c'est quand même une famille, des copains, un chien ....
Bien sûr il nous a fait connaître tout cela justement pour éclaircir un petit peu Aljoscha, pour nous montrer comment il est bien et bon, chrétien et comment il aime les enfants, les hommes ...
Quelle richesse d'esprit!!!
C'est un des trois livres que je connais qui méritent les 5 étoiles.
Quelle profondeur !
Critique de Fabio (Noisy le Sec, Inscrit le 29 mars 2002, 46 ans) - 7 décembre 2003
met à nu l'âme humaine. De ces personnages se détache Dimitri, le fils excessif que la passion déchire. Celle-ci peut le conduire à des pensées ignobles et des comportements d'une grande cruauté mais aussi à des élans de grande générosité. On ressent bien la complexité des êtres. Et à l'heure où certains esprits simplistes nous ressortent certaines idéologies telles que le combat du bien et du mal, l'oeuvre de Dostoïevski peut servir de référence pour les opposants au retour d'un ordre moral manichéen.
Pour ceux qui auraient lu ce livre et qui auraient quelque peu oublié la trame de l'histoire, je les invite volontiers à se procurer l'adaptation cinématographique, avec Yul Brunner en vedette, qui n'est certes pas toute jeune mais qui a le mérite de rester très fidèle au roman.
Quel plaisir !
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 7 octobre 2002
Merci à Saule d'avoir ajouté une pierre à la mienne !
Exceptionnel
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 6 octobre 2002
On est tenu en haleine par le drame qui se noue lentement dans cette famille, on est passionné par les personnages et leur histoire qui défilent dans ce roman incroyablement riche. Une lecture réellement inoubliable qui donne à réfléchir.
J'ai été passionné par le passage où Ivan discourt sur la religion et l'existence de Dieu ('La révolte' suivi de 'Le Grand Inquisiteur', dans la partie II). Un discours génial qui soulève pas mal d'interrogations. Le starets Zosime n'a pas manqué de me rappeler les 'Récits du Pèlerin Russe', des récits qui m'avaient tellement enthousiasmés que je voulais découvrir un peu plus la littérature russe et le caractère russe. Bien m'en a pris.
On ne resort pas indemne de cette lecture
Critique de Sorcius (Bruxelles, Inscrite le 16 novembre 2000, 54 ans) - 24 février 2001
C'est un livre qui fait réfléchir, qui bouleverse profondément. On s'arrête souvent, pour relire les dernières phrases lues, les retourner et les savourer. Il détient des vérités fondamentales.
C'est aussi une histoire passionnante que vous aurez du mal à lâcher. Les personnages sont très forts et on finit par les connaître comme des amis.
Certaines lectures vous laissent une impression indélébile. Les Frères Karamazov sont de celles-là.
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