La paléoanthropologie : définition et intérêt

P Picq est un chercheur en paléoanthropologie français qui écrit beaucoup d’ouvrages de vulgarisation concernant sa discipline. Il était une fois la paléoanthropologie est son ouvrage le plus récent, paru en 2010. Il reprend de nombreux thèmes qu’il a déjà abordé dans ses précédents livres. Les redondances sont nombreuses et l’ouvrage est malheureusement peu structuré, on dirait presque un brouillon dans la forme.

La première partie retrace les grandes lignes des différentes disciplines constituant la paléoanthropologie au sens large, dans le cadre de l’évolution. Au programme : génétique, sociobiologie, neurosciences, éthologie, morphologie fonctionnelle … Un beau programme mais le contenu n’est pas à la hauteur ; d’autres auteurs ou même d’autres livres de P Picq ont su aborder les choses avec beaucoup plus de rigueur, de logique et de simplicité.
De plus, P Picq parle de son parcours de chercheur d’une manière assez pédante et on ressent toute la rancœur qu’il a envers beaucoup de gens issus des sciences humaines, ce qui est assez agaçant à lire. Le ton est parfois limite : « du haut de leur syncrétisme prétentieux ils [les « charlatans » contestant la théorie de l’évolution] se targuent de connaître tant de disciplines sans jamais y avoir touché ».

La deuxième partie s’attarde plutôt à développer les contributions de la théorie de l’évolution pour répondre à des problématiques actuelles de notre société : l’obésité, la vieillesse, la philosophie, la morale… Il y a quelques paragraphes très intéressants, notamment ceux qui dénoncent les « modes évoquant les bienfaits de nos régimes ancestraux reposent sur une méconnaissance abyssale de la préhistoire et de l’évolution » ainsi que ceux du chapitre consacré à la philosophie. P Picq nous résume très succinctement les différentes façons de considérer « l’homme et l’animal » et la « nature / culture » depuis Aristote et Platon. Il en profite au passage pour remettre en cause la conception que font bon nombre de philosophes et théologiens de ces dernières ; ce qui va de travers chez l’homme serait dû à la nature ; les sciences disent tout autre chose de cette affirmation fausse.

Comme toujours avec P Picq il y a bien évidemment des passages très pertinents, bien que peu explicites et qui nécessitent d’être déjà familiarisé avec la théorie de l’évolution. J’aime beaucoup le fait que l’auteur insiste particulièrement sur les 4 erreurs commises quand on évoque l’évolution : le scalisme, l’essentialisme, le finalisme, l’anthropocentrisme.
Il insiste également sur la nécessité de s’intéresser à la vie et à la généalogie de nos frères et cousins d’évolution, les singes, qui ont trop longtemps été mis de côté.
Il dénonce également comme souvent dans ses livres les aphorismes tels que « la fonction crée l’organe » ou encore « l’homme c’est l’outil ».

Ce n’est tout de même pas un livre à recommander de par son ton parfois déraisonnable, notamment pour ceux qui voudraient découvrir l’évolution. Cette lecture bien que complètement déstructurée a le mérite de poser des questions sur notre société et de tenter d’y apporter des réponses concrètes et objectives.

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  Il était une fois la paléoanthropologie [Texte imprimé], quelques millions d'années et trente ans plus tard Pascal Picq

  de Picq, Pascal
  Odile Jacob
  ISBN : 9782738124944 ; 15,75 € ; 02/09/2010 ; 300 p. ; Broché

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