Casus belli de Anne Bragance

Casus belli de Anne Bragance

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Chat pitre, le 26 septembre 2002 (Linkebeek, Inscrite le 23 février 2001, 53 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 719ème position).
Visites : 4 183  (depuis Novembre 2007)

Définition parfaite.

Bouleversant, ce livre d’Anne Bragance décrit à merveille les situations familiales difficiles.Tout paraît rose dans une famille banale et simple, mais un événement dramatique, les non-dits qui s'y greffent vont faire de cette affaire un véritable drame. Les personnages sont réels et attachants. Cela commence doucement et l'on ne voit pas très bien où elle veut en venir, puis l'histoire prend une autre tournure et l'on plonge dans la détresse de ses personnages, tous brûlés vifs, qui s'écorchent encore plus avec le temps et le silence. Avec beaucoup de charme et d'élégance, l'auteur parle de ces mots qui ne se disent pas et qui font et défont les familles. Du grand art. Ce livre se lit vite et nous fait réfléchir sur notre situation familiale.

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Les éditions

  • Casus belli [Texte imprimé], roman Anne Bragance
    de Bragance, Anne
    Actes Sud / Un Endroit où aller.
    ISBN : 9782742735969 ; 15,67 € ; 04/02/2002 ; 234 p. ; Relié
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la froideur d'une mère

8 étoiles

Critique de Laure256 (, Inscrite le 23 mai 2004, 52 ans) - 10 septembre 2006

Je suis toujours un peu méfiante avec les romans d'Anne Bragance car "le lit" m'avait moyennement plu. Casus belli, c’est l’histoire d’une famille, que l’on pourrait comparer à l’histoire d’une nation, avec ses tensions, ses ruptures, ses tyrannies, ses rébellions, ses failles toujours proches d’un casus belli. Charles et Claire Douhet ont déjà une petite fille, Virginie, lorsque naît Christophe. Jalouse, Virginie qui avait la surveillance de son petit frère, va le jeter à la poubelle. Lorsque la mère le retrouvera, sain et sauf, le nettoiera, la petite fille attendra à côté d’elle, remontrances et pardon, engueulade et apaisement. Elle n’aura jamais ni l’un ni l’autre. Qu’un silence indifférent. La haine est ouverte. Elle est la seule de la famille Douhet à ne pas avoir un prénom qui commence par un C, aussi se créera-t-elle un double, Camille, qui l’aidera dans les moments de solitude exacerbée, de même qu’elle se met à boiter à l’arrivée de son petit frère. Malgré ces débuts surprenants, Virginie sera toujours très proche de son frère, même à l’âge adulte, ce qui ne fera qu’attiser la jalousie de la mère. On suit les personnages jusqu’à la vieillesse des parents, la quarantaine passée des enfants, les mariages, les divorces, les réussites professionnelles.
Anne Bragance nous offre dans un style bien maîtrisé une relation « absente » et pourtant complexe entre une mère et sa fille, la tyrannie (ou la toute puissance exigeante) d’une mère sur sa famille et son époux, homme que l’on a envie de plaindre alors qu’il est pourtant clairvoyant sur son foyer. L’histoire est à plusieurs voix, celle d’un narrateur, celle de Virginie, la plus réussie étant sans aucun doute celle de la mère dans ses monologues au bon Dieu. C’est une haine ordinaire, une sombre histoire de famille, un geste sauvage qui demandait attention et qui n’a eu pour réponse que la mort de l’enfance, pour un pardon refusé. Une somptueuse autant que douloureuse relation mère-fille.

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