Garçon de quoi écrire de Jean d' Ormesson, François Sureau
Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances
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Jean d'O., sa vie, son oeuvre
L'ouvrage , dont le titre est une nouvelle fois emprunté à Aragon, relate une brillante conversation entre François Sureau et l'académicien Jean d'Ormesson.
Les inconditionnels de Jean d'O. doivent vraiment découvrir ce livre, paru en 1989, entre sa trilogie "le vent du soir' et un de ses chefs- d'oeuvre "l'histoire du Juif errant".
Véritable mise au point sur sa vie, Jean d'Ormesson revient sur son enfance et sa jeunesse, coincée entre un père "janséniste et libéral" et une mère plus traditionaliste, mais aussi sur ses rapports avec d'autres écrivains: Emmanuel Berl, (il revient sur ses entretiens avec lui en 1968, retracés dans "Tant que vous penserez à moi"), Roger Caillois ou encore sa longue amitié avec Jean-Paul Aron.
La littérature est évidement très présente dans cette conversation, quoi de plus exaltant pour un ancien normalien de nous livrer ses réflexions sur Brasillach, Stendhal, Jules Romain ou encore Paul Morand (qui le présentera à l'Académie française) mais pas uniquement.
La discussion est ponctuée de réflexions sur la guerre de 39-45 , sur le cinéma, sur le Gaullisme, sur sa propre ambition, sur son aventure comme Directeur du Figaro, sur ses années grises pendant lesquelles sa carrière littéraire peinait tant à décoller qu'il prit la décision d'y mettre fin, le tout dans des chapitres forts bien construits.
Un livre d'entretiens intelligent, très instructif à la fois sur le personnage et sur une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, un livre parfois drôle que j'ai plaisir à découvrir même à la 10ème relecture.
Jubilatoire.
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Les éditions
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Garçon de quoi écrire [Texte imprimé] Jean d'Ormesson,... François Sureau
de Ormesson, Jean d' Sureau, François
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070384181 ; 8,60 € ; 05/11/1991 ; 407 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (1)
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Excellent ! Evidemment !
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 10 octobre 2014
Excellent, évidemment !
Extraits :
- La grande humilité est souvent proche de l’orgueil.
- Je me suis souvent demandé si toute la littérature n’était pas d’abord une question de temps de verbe. Voir l’imparfait chez Flaubert, voir le danger d’un récit tout entier au présent. J’ai toujours pensé qu’il y avait dans le futur antérieur une puissance de charge métaphysique. Jouer avec les temps de verbe, c’est faire ses gammes d’écrivain. Je crois que j’ai passé des heures à hésiter, dans une phrase, entre le présent, l’imparfait et le passé simple.
- ( à propos de la gauche) Aron disait : on ne saura jamais combien la peur de ne pas paraître assez à gauche a fait commettre de lâchetés.
- Il y a derrière le communisme une aspiration morale, une tension vers le bien (…) qui n’existe pas à l’extrême droite, qui m’est toujours apparue davantage marquée par la peur et la haine.
- J’ai bénéficié de tous les privilèges (…) : être blanc, être français, être bourgeois, savoir lire, avoir fait des études, avoir des parents à qui on doit tout … : avec cela on n’affronte pas le monde, on se l’approprie.
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