La ville dont le prince est un enfant de Henry de Montherlant

La ville dont le prince est un enfant de Henry de Montherlant

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Théâtre

Critiqué par Ondatra, le 18 septembre 2002 (Tours, Inscrite le 8 juillet 2002, 42 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 248ème position).
Visites : 5 408  (depuis Novembre 2007)

Un "collège"

Cette ville, c'est le collège où sont élèves, André SEVRAIS, étudiant de philosophie de 16 ans et demi et Serge SOUPLIER, élève de troisième de 14 ans. Mais très vite, une amitié très forte va unir ces deux élèves malgré l'avis contraire de l'Abbé de PRADTS, préfet des moyens au Collège qui pense que Sevrais a une mauvaise influence sur Souplier, qui aurait tendance à être un peu cancre; alors pour contrer cette amitié, l'Abbé va demander à Sevrais d’essayer de raisonner le jeune Souplier...
Mais très vite, les murs de ce collège vont être les spectateurs d'un étrange drame, celui de ces deux enfants et de ce prêtre attirés les uns par les autres par des sentiments puissants comme l'amitié, la tendresse, la charité et le désir.
Seulement, ce drame est tout intérieur, d'une admirable sobriété que domine la figure inquiétante de l'Abbé de PRADTS, prêtre incroyant que sa passion des petits êtres égare jusqu'à le conduire au seuil de la révolte.
Cette pièce de MONTHERLANT peut sembler quelque peu légère à la première lecture mais avec le recul, elle se montre sous un angle plutôt inquiétant, voire même angoissant... mais cela ne fait perdre en aucun cas son intérêt à cette oeuvre de théâtre moderne!!

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Les éditions

  • La Ville dont le prince est un enfant [Texte imprimé], pièce en 3 actes, texte de 1967 [Paris, Théâtre Michel, 8 décembre 1967] Henry de Montherlant,...
    de Montherlant, Henry de
    Gallimard / Collection Folio.
    ISBN : 9782070362936 ; 8,60 € ; 26/04/1973 ; 300 p. ; Poche
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Les Prêtres en prison

10 étoiles

Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 22 novembre 2011

Au Québec, il y a plusieurs cas d'amours particulières ou illicites qui, chaque année, se retrouvent devant le Tribunal.
La communauté de Sainte-Croix vient de payer une somme colossale aux victimes, de bons élèves qui ont fréquenté le lycée, où, ironie du sort, le saint frère André Bessette, qui vient d'être canonisé, était portier. Dans l'ombre de l'Oratoire Saint-Joseph, la sainteté voisinait les liaisons dangereuses, dirait Laclos.

Dans cette pièce, Montherlant rappelle que l'amitié et l'amour sont là pour atteindre le Créateur. Je vous cite la dernière réplique du supérieur à l'abbé de Pradts amoureux d'un adolescent : « Notre religion est fondée sur l'amour. Mais notre amour n'est pas l'amour des visages , et d'ailleurs vous le savez très bien. Notre amour est un autre amour monsieur de Pradts , même pour la créature. Quand il atteint un certain degré dans l'absolu , par l'intensité, la pérennité et l'oubli de soi il est si proche de l'amour de Dieu qu'on dirait alors que la créature n'a été conçue qu'en vue de nous faire déboucher sur le Créateur ; je sais pourquoi je peux dire cela. Un tel amour , puissiez-vous le connaître .» Bref, avec cette pièce, Montherlant rejoint les écrits de saint Augustin sur l'amour de Dieu : « Aime Dieu et fais ce que tu veux. De cette racine, rien ne peut sortir de mauvais. »

Au dessus du marais...

7 étoiles

Critique de AmauryWatremez (Evreux, Inscrit le 3 novembre 2011, 54 ans) - 22 novembre 2011

Montherlant, dont certains peuvent avoir du mal à supporter le personnage d'aristo décadent en rupture de ban, se souvient de sa scolarité chez les bons pères jésuites.
Il se souvient de l'hypocrisie ambiante, du retrait obligatoire de l'affectif et des sentiments, des réflexes de classe : on ne se mélange pas dans ce type d'établissements, on reste entre soi. Pourtant, deux élèves arrivent à se hisser au-dessus du marais, à vivre un peu plus libres, pensent-ils, en vivant un amour "contre nature", qu'un prêtre jaloux voudrait interdire. A la fin, le prêtre reste et son "rival" s'en va. Force doit rester aux conventions, à la comédie sociale.
Ce genre d'histoires met mal à l'aise, on voudrait en accepter tous les enjeux mais il y a dans le style de l'auteur de cette pièce quelque chose qui gêne, un mélange de beauté très pure et d'ignominie.

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