Les solidarités mystérieuses de Pascal Quignard
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Retour vers l'enfance
C'est avec bonheur que j'ai ouvert ce livre après la lecture de" Villa Amalia" . Un même bonheur d'écriture. Une même quête délirante d'une âme.
Ici, la sauvagerie du paysage breton est première; C'est là, dans les brumes, la lande et ses secrets que l'héroïne décide d'habiter rejetant ainsi le monde . Une simple note de musique jouée sur un vieux piano par une vieille dame, son ancien professeur de musique, crée le désir et le renversement du destin.
Ainsi peu à peu se forment des "solidarités mystérieuses" Des êtres, tous différents mais tous aussi avares de paroles se comprennent,se lient d'amitié. Et l'héroïne finit sa vie en une fusion charnelle absolue avec la lande bretonne
Les éditions
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Les solidarités mystérieuses [Texte imprimé], roman Pascal Quignard
de Quignard, Pascal
Gallimard
ISBN : 9782070784790 ; 18,80 € ; 06/10/2011 ; 251 p. ; Broché -
Les solidarités mystérieuses [Texte imprimé] Pascal Quignard
de Quignard, Pascal
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070453863 ; 7,50 € ; 25/11/2013 ; 272 p. ; Poche
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Etranges solitudes
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 9 septembre 2012
Orpheline petite fille, séparée de son frère,mariée et divorcée jeune, elle a quitté son mari et ses enfants 6 jours après la naissance de sa deuxième fille.
Elle revient dans sa région d'enfance, Dinard,. et retrouve Madame Ladon, âgée et seule, son ancienne professeure de piano, qui apprécie sa solitude et qui lui fait « cadeau » d'une vieille ferme abandonnée.
« J'aime énormément être seule... J'aime infiniment ces grandes plages de silence où je ne suis qu'à moi. Mon mari, jusqu'au dernier jour de sa vie, m'avait imposé ses horaires, son affection, ses soucis, ses projets, ses craintes. (la suite a déjà été citée par TRIEB!). »
Femme en souffrance, amoureuse exclusive de Simon, pharmacien, marié et maire du village, elle va organiser sa vie dans l'isolement de la lande et l'observation de son unique amant.
« Premièrement, ceux qui n'affrontent pas leur souffrance la souffrent sans fin. Deuxièmement, ceux qui l'affrontent la souffrent sans fin. »
Malgré des relations d'enfance compliquées, c'est pourtant son frère Paul qu'elle va appeler. Celui-ci restera à la ferme, devant le lien de Claire avec la vie et son minimum d'exigences.
« Parfois quand les frères et sœurs ne se haïssent pas, ils s'aiment mieux que des amoureux. Ils sont certainement plus constants et plus sûrs que si le désir les animait. Au surplus, ils sont riches de beaucoup plus de souvenirs que les amants ne peuvent l'être. De l'autre, le frère ou la sœur connaissent le plus ancien, le plus enfantin, le plus maladroit, le plus ridicule, le plus ,originaire, le plus bas. »
Ce récit de vies isolées, hors du temps, de l'agitation de leur époque, est loin d'avoir la force de « Tous les matins du monde. »
Est-ce dû à la sobriété de l'écriture ou à la trop fréquente utilisation de la troisième personne, je n'ai pas réussi à éprouver de l'empathie pour ces personnages, pour ces vies linéaires et (trop ?) pudiques.
L'ENFANCE ,TOUJOURS!
Critique de TRIEB (BOULOGNE-BILLANCOURT, Inscrit le 18 avril 2012, 73 ans) - 23 mai 2012
On le décrit dans le dernier roman de Pascal Quignard « les solidarités mystérieuses », dont la trame est la suivante : Claire Methuen, traductrice émérite de son état-elle maîtrise sept ou huit langues- revient en Bretagne dans une aire comprise entre Saint-Briac, Saint-Lunaire, Dinard, Saint-Malo, assister à la cérémonie de mariage de sa fille Mireille. Elle aime toujours Simon Quelen, ami, ou amant, d’enfance.
Ce dernier s’est établi comme pharmacien, il est maire de la commune de La Clarté, située aux confins de St-Briac et de St-Lunaire . Elle voue à son frère Paul, des sentiments ambivalents ; ces derniers ressortissent à l’affection réciproque d’un frère et d’une sœur, et aussi au souvenir douloureux de leur enfance, marquée par de longues séparations. Les parents de Paul et de Claire sont morts lorsque les enfants étaient encore très jeunes.
Paul entretient avec Jean, un prêtre, des relations homosexuelles.
On ne sait au cours du roman quelle est la véritable nature des sentiments que se vouent les personnages les uns aux autres. La révélation de leur nature est parfois déconcertante : Ainsi, le ressenti de Mme Ladon une de ses connaissances dans la localité à propos de son veuvage : «A mon grand étonnement, mon deuil s’est transformé en grandes vacances. Je respectais les qualités et l’anxiété ; et l’honnêteté, et la piété de mon mari ; je fus soudain en congé de ses tourments. Non pas des grandes vacances : d’immenses vacances. »
C’est le cas de Paul, qui analyse les sentiments de sa sœur pour Simon Quelen : « Je veux dire par là que ma sœur n’a jamais été amoureuse de Simon Quelen (…) Elle le contempla chaque jour jusqu’à sa mort terrible . Elle assista à cette mort -et elle en fut même, je crois, terriblement heureuse. »
S’ajoutent à ces relations, toujours empreintes simultanément de la douleur du souvenir et de la nostalgie de la présence des êtres aimés dans un passé lointain, le cadre de ce roman, la région de la baie de La Rance, la description de ses nuances climatologiques, de la mer, de la flore qui suscitent un envoûtement sous-jacent. Le rôle joué par la nature dans la conduite des personnages est également privilégié.
La dernière partie est articulée à l’image du roman Les vagues de Virginia Woolf. Chaque personnage y reprend la parole, à tour de rôle, pour délivrer sa vision . Au-delà de la douleur et du tourbillon des sentiments, l’éternité est présente aussi, un propos de Claire l’évoque : « Toutes ces beautés seront vivantes . Toutes les choses belles vivent. Les choses vivantes sont toujours des souvenirs. Nous sommes tous des souvenirs vivants de choses qui étaient belles . La vie est le souvenir le plus touchant du temps qui a produit ce monde. »
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