Mes problèmes avec les femmes de Robert Crumb

Mes problèmes avec les femmes de Robert Crumb

Catégorie(s) : Bande dessinée => Comics , Bande dessinée => Humour

Critiqué par Bartleby, le 7 février 2012 (Piré sur seiche, Inscrit le 14 octobre 2010, 48 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 10 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 204ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 5 384 

Confessions graphiques

Absentes ou diabolisées par une éducation religieuse stricte (« Dumb », « My troubles with women, part one ») dans son enfance (« "Treasure Island" Days », « Just us kids !! »), les femmes surgissent douloureusement à l’adolescence. C’est que Crumb n’a pas grand-chose pour lui : gringalet binoclard avec une dent de devant manquante, il est laid, extrêmement timide et, handicap supplémentaire dans sa course à l'assouvissement sexuel, n’aime que les filles stéatopyges (c'est-à-dire présentant des fesses et des cuisses énormes) aux gros mollets. Autant dire qu’il est rapidement brimé par les "grands mâles", sortes de Fonzie version brutes épaisses, (« My troubles with women, part two »), et à mesure qu’augmente sa frustration, son obsession des filles aux formes généreuses se fait de plus en plus vive. Ne lui reste plus qu'à se réfugier dans des fantasmes délirants, le plus souvent couchés sur le papier, qui en même temps calment et excitent sa libido mais surtout entretiennent sa culpabilité maladive ou sa misanthropie. Crumb semble condamné à leur faire du pied (« Footsy ») ou à se frotter à leur fessier dans les couloirs du collège.

Son statut change lorsqu’arrivent les années 60. Crumb, célèbre par ses BD underground sous l’emprise du LSD, devient malgré lui une icône de la contre-culture (« 1967 », « My first LSD trip »). Il fréquente alors les hippies et les suit à San-Francisco, la mecque de l’époque. Les femmes désormais à ses pieds, il peut enfin atteindre le graal longtemps espéré : baiser (« I remember the sixties »).
Une fois marié, presque assagi (« Memories are made of this »), père d’une fille, il revient sur l’illusion de ces années frénétiques, sur quelques figures féminines marquantes (« You can’t have them all »), les critiques (sur sa misogynie) qu’il a pu essuyer (« I’m grateful ! I’m grateful ! ») pour finir avec la quarantaine rangée, nostalgique et un peu ennuyeuse (« Uncle bob’s mid-life crisis »).

Dans cette anthologie érotico-comique, compilation de ses vices, de ses tares, de ses angoisses, Crumb nous confesse son rapport longtemps difficile avec les femmes, avec une liberté de ton réjouissante, un égocentrisme revendiqué et ses dessins hyper expressifs (sortes de gravures à la Gustave Doré mais en plus déjanté) bien connus. Un pur plaisir.

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Aveux illustrés

10 étoiles

Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 11 août 2018

Comme c'est la mode de dénoncer et d'arrêter qui que ce soit, je continue sur ma lancée et je suis le mouvement #Metootoo en proposant de dénoncer l'intelligence subversive (et sûrement perverse) de l'immense Robert Crumb, ce dessinateur génial tellement iconique, et même pour moi. Il ya de nos jours tant de petits chefs incultes qui vous jugent le plus souvent envers et contre tout, et on ignore toujours vis à vis de quel génie astiqueur de lampe:en vertu de qui, par rapport à qui ? Comparé à quoi ? C'est d'ailleurs quand ils vous avouent leur culture anémique qu'on a une petite idée qui germe soudain et que l'on comprend enfin comment les optimiser pour le meilleur et pour le pire et principalement dans un aéroport.

Ici avec MES PROBLEMES AVEC LES FEMMES, l'auteur ne prétend être parfait de cette façon cuistre qu'on trouve tant chez les mondains parigots actuels mais se compare plutôt à la gente moutonnière (non, féminine, pardon !) – il faut oser même si c'est parfois un peu pareil – mais je recommande toujours les œuvres infiniment littéraires nées de cette période car certaines libertés pouvaient davantage s'exprimer et surtout à côté de notre génération du digitale, vraie usine à crétins et à fans de rappers ignorants qui vous donneront des leçons au cas où (sic).

Crumb ose raconter aussi ses farouches démêlés avec toutes ces créatures si fraternelles qui appartiennent au beau sexe et j'ai trouvé que le tout était plein de fraîcheur. Ça ne sera sans doute jamais adapté par Spielberg mais ça vaut son pesant d'or ! Certes le style s'égare parfois et la lisibilité demeure complexe mais on reconnaît là le vrai artiste créateur. Je craque.

J'ajoute que j'ai débusqué ce comic à envrion 20 euros à la libarire parisienne « Aaapoum Bapoum », 14 rue Serpente à Paris dans le Vième et non loin du cinéma MK2. Une des dernières librairies où je n'ai aucn intérêt financier et pas encore supprimée par cette ère tellement fruste...

Imaginez quel stupre et combien d'esprits débauchés et souillés et de corps viciés mon pur esprit a dû combattre pour arriver seul et vaillant en ce lieu heureusement garni d'un plancher.

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  pour info... 1 Patman 9 mars 2012 @ 14:26

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