Une bonne raison de se tuer de Philippe Besson

Une bonne raison de se tuer de Philippe Besson

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Isad, le 22 avril 2012 (Inscrite le 3 avril 2011, - ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (41 971ème position).
Visites : 4 468 

Pourquoi vivre ?

Il s’agit d’un roman à 2 voix avec des chapitres alternés qui se passe sur la côte ouest des États-Unis. Les protagonistes ne se rencontreront que brièvement à 2 reprises. Ils partagent une tristesse commune. L’écriture est efficace : simple, descriptive, incisive, sans sensiblerie

A 40 ans, Laura a été congédiée de son mariage et de sa maison. Elle travaille comme serveuse à temps partiel dans un restaurant le midi alors qu’elle était devenue femme au foyer après ses études. Elle s’est toujours enquise du bien-être de son mari et de ses 2 fils et s’est dévouée pour eux. Ils ont trouvé cela naturel et ne se rendent pas compte qu’elle ne se trouve plus de raison de vivre. Elle décide de se suicider, se demande à qui elle manquera, à qui elle fera de la peine, si elle va laisser un mot. Laura qui s’est toujours reflétée dans le regard des autres n’arrive pas à vivre pour elle-même.

Samuel, peintre surfeur bohème vit seul au bord de la plage. Il vient de perdre son fils de 17 ans qui s’est suicidé. Il se débat dans l’incompréhension de ce geste que rien ne laissait présager. Il regrette de ne pas avoir su déceler ses états d’âme. Il se reproche d’avoir interprété son léger recul et son apathie pour de la paresse. Il est aidé, autant qu’il l’aide, par un camarade de Paul qui vient lui confier les raisons de ce geste impulsif qu’il n’a pas dévoilé à la police. Il ne comprend pas plus car lui n’aurait pas réagi de la même façon. L’acceptation de l’altérité, d’une différence de comportement face aux aléas, commence à poindre.

Le soir, Laura rencontre le long de la plage l’homme triste qu’elle avait croisé le midi dans le restaurant. Ils échangent quelques mots et là, tout peut basculer car ils sont conscient de leur détresse mutuelle.

IF-0412-3878

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Destins croisés

6 étoiles

Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 19 novembre 2016

Un jour à Los Angeles. Laura vit seule depuis que son mari l’a quittée, loin de l’aisance qu’elle a connue elle travaille maintenant comme serveuse. Usée, elle a décidé de mettre ses fins à ses jours. Samuel, lui aussi divorcé, enterre aujourd’hui son fils qui s’est pendu quelques jours avant. Au cours de la journée ils vont se croiser, se rencontrer, puis se parler...
Tout l’intérêt du roman est dans le déroulement intime des heures, que nous passons alternativement avec l’un puis l’autre. Heures oppressantes ou mélancoliques, passées avec deux âmes perdues, dont Philippe Besson rend chaque mouvement.

Deux suicidaires dans une détresse solitaire ...

8 étoiles

Critique de Ori (Kraainem, Inscrit le 27 décembre 2004, 89 ans) - 6 juin 2014

Laura et Samuel, ne se connaissent pas. Héros de ce roman de tristesse et de désolation, ils évoluent chacun de leur côté dans un quotidien qui nous sera conté par chapitres alternatifs et qui se situe à l’époque de l’élection de Barack Obama.

Laura est divorcée, en situation pécuniaire difficile, et sans réels contacts avec ses deux enfants. Samuel dont le couple s’est défait vient de découvrir le suicide de son fils.

Tout en remontant le temps, l’auteur nous décrit les vies respectives de Laura et de Samuel, lesquels, au fond du désespoir, ont décidé de mettre fin à leur vie. Dès lors qu’ils habitent tous les deux le bord de mer californien, le lecteur soupçonne qu’ils finiront bien par se croiser ou se rencontrer un jour.

Et dans ce cas, que leur adviendra-t-il ?

Tout en décrivant talentueusement l’ambiance de la société américaine vivant autour de Los Angeles, Philippe Besson nous restitue ici des caractères d’une poignante solitude.

Spleens

6 étoiles

Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 2 juin 2012

Les Etats-Unis s’apprêtent à élire Barack Obama à la présidence. Pour beaucoup, une journée d’espoir ! A Los Angeles cependant, deux êtres broient du noir.
Samuel est un artiste un peu bohème qui vit a Venice Beach à proximité de la plage… Jour particulièrement douloureux car il doit se rendre aux funérailles de Paul, son fils de dix-sept ans qui vient de se suicider. Il vit seul et s’est séparé il y a quelques années de la mère de Paul en quête d’une vie plus stable. Un week-end sur deux, son fils venait passer deux jours chez lui. Ensemble, ils surfaient, passaient, semble-t-il, de bons moments. Mais se parlaient-ils pour la cause ?Samuel est donc un père déchiré, qui culpabilise face à l’inexpliqué…. Sa vie a-t-elle encore un sens ?
Pas loin de lui, Laura est une femme seule, qui subsiste tant bien que mal grâce à un boulot de serveuse dans un café. Difficile de retomber quand on a habité une banlieue cossue, avec un mari et deux garçons. Parfaite « housewife », aujourd’hui « desperate ». Elle se sent inutile, invisible, inexistante. Elle a décidé que c’est aujourd’hui qu’elle mettra fin à ses jours.
Journée menées en parallèles de ces quadragénaires en plein spleen. Tandis que l’un a encore peut être la force de s'accrocher à une lumière, l’autre semble inéluctablement vouloir siffler la fin de la partie.
Personnellement, j’ai eu du mal à entrer dans ce roman, dans ces deux destins menés de front plongés dans leurs idées noires. La fin, avec sa note d’espoir, m’a cependant plu.
A travers ces deux êtres en rupture, Philippe Besson dénonce surtout notre monde dans lequel on ne communique plus, malgré tous les réseaux que l’on se crée à gauche ou à droite, réellement ou virtuellement. Et face à ce constat, même Barack Obama ne peut pas grand chose

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