Dans le train de Christian Oster
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Une petite musique, une grande écriture
Une petite musique, une grande écriture
à propos de Dans le train de Christian Oster. Minuit éditeur.
Comme Christian Gailly qui publie aussi chez Minuit, Oster fait partie des auteurs qui ont VRAIMENT la petite musique. Avec « rien », deux bouts de ficelles et ça vous raconte une histoire. Une femme rencontrée sur un quai, un portrait de couple, un érotisme brodé sur une lingerie fine. On se balade du côté de Rouen, un hôtel de gare, un autre homme dans la vie de cette femme, on pense basculer au triolisme, on arrive sur un début d'amour habité, une densité dans l’émotion, sans tapage, une ambiance très française, à la Claude Sautet.
Un extrait : « Alors on a pris le sac, on est entrés dans un immeuble, Anne a appelé un ascenseur. La porte a glissé, j'ai préféré prendre le sac seul, c'était plus pratique pour passer. Anne a fait jouer une petite clé avant de d'appuyer sur un bouton, je n'ai pas vu lequel. On s'est élevés dans les étages, et j'étais face à elle, le sac au bout du bras, je me suis demandé si j'avais le temps de le poser, si ça valait la peine. Dans le doute, j'ai préféré le garder. Et je me suis senti las, tout d'un coup, las et lourd, avec ce sac au bout du bras qui pesait, tandis qu'Anne me souriait d'un sourire qui était comme une caresse, et que, alors même que nous montions, je m'y abandonnais avec cette autre sensation que je basculais, doucement mais vite, comme on tombe en rêve en même temps que le sol, uni au monde qu'on emporte avec soi, dans la pleine acceptation du vertige ». Pas d'effets, rien que des petits pincements de corde, pour les amateurs de littérature sans chichis, sans roulage de mécanique. Une récréation.
Les éditions
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Dans le train [Texte imprimé] Christian Oster
de Oster, Christian
les Éditions de Minuit / roman
ISBN : 9782707317919 ; 5,69 € ; 08/04/2002 ; 159 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (10)
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Coquille vide
Critique de Cecezi (Bourg-en-Bresse, Inscrit le 3 mars 2010, 44 ans) - 17 avril 2022
J'exagère un peu car l'histoire n'est pas tout à fait désagréable. Après, les réflexions en point de vue interne au fil de la plume ne vont pas bien loin à mon sens. Il s'agit plus d'une recherche sur la forme que sur le fond à mon sens.
Bref, je n'ai pas adhéré du tout.
Austère
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 31 mars 2013
On est à la fois dans la banalité et le surréalisme qu'aime décrire, dans des phrases courtes, l'auteur, et ce dans un style tantôt verbal, tantôt très littéraire.
Une histoire troublante contant quarante-huit heures de la vie de deux êtres solitaires.
plume originale
Critique de Anne-Lise (, Inscrite le 21 février 2006, 76 ans) - 12 avril 2006
Dans ce livre, il nous narre une histoire à laquelle on pourrait avoir du mal à croire, et pourtant, grâce au talent de l'auteur, on y croit.
La simplicité mélodieuse d'Oster
Critique de Kreen78 (Limours, Inscrite le 11 septembre 2004, 46 ans) - 28 novembre 2005
Son style est toujours aussi touchant et c'est ce que j'aime chez lui.
Ceux qui s'allègent et ceux qui s'alourdissent
Critique de Kinbote (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans) - 29 janvier 2005
Bien aimé dans celui-ci la classification qu’opère Oster, au moment où l’héroïne choisit de rentrer, entre les gens qui, au fil des ans, accumulent (des relations, des souvenirs, des amours) et ceux qui se délestent. Bien sûr les premiers sont voués à exploser d’un trop-plein et les autres à planer au dessus de l’existence jusqu’à l’évaporation, la dilution dans l’espace-temps de leur petit sachet existentiel.
« Qu’est-ce que c’est, votre problème ? ai-je demandé.
Elle n’a pas paru surprise par ma question, je crois même qu’elle l’attendait, qu’elle avait envie de l’entendre, sonore, portée par une voix d’homme. Qu’elle commençait à avoir envie de se plier à quelque chose.
Comme j’accumule, m’a-t-elle expliqué, comment dire. Voilà que je ne trouve plus mes mots, que je recommence. (Elle mettait sa main devant sa bouche, comme pour recueillir les mots en question, telles des arêtes.) Mon bagage augmente. Dans la vie. C’est de plus en plus lourd. Je m’alourdis. Comme mon sac. C’est comme si j’avais du mal à me déplacer. D’où ce besoin de reprendre le train, peut-être. Mais je me force. Je me sens chargée. Je suis fatiguée, Franck.
Ne pleurez pas, ai-je dit. N’allez pas vous mettre à pleurer, je suis là. Je ne me sens pas lourd, moi. C’est tout le contraire. Je m’allège. Je perds tout, depuis longtemps. Je me déleste. Je désapprends. Et à force que rien ne se passe, c’est comme si chaque fois tout devenait possible. La souffrance est tellement derrière moi, toujours, que je n’arrive plus à l’imaginer. Même quand elle est là, qu’elle revient, c’est comme si c’était un passage. Je vois devant. Loin. J’avance comme sur un nuage et je ne tombe pas parce que je me sens léger au-dessus du malheur, je le domine, le malheur, c’est lui qui tombe. C’est mes cailloux à moi, le malheur. Mais c’est comme si je repassais par le même chemin. Mon cœur est douloureux et vide et ouvert. J’ai plein de place, je me sens léger.
Elle regardé ses genoux. Moi aussi. »
Entre silence et suggestion
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 25 juin 2004
Le narrateur attend une femme à aimer sur un quai de la gare Saint-Lazare. Voilà que surgit Anne et son sac trop lourd à porter. L’homme monte dans le même train qu’elle…
Oster note les questions, les silences, les regards, les attitudes et nous livre ainsi un curieux parcours amoureux, mélange de désirs et de rêves. C'est très tendre, très subtil avec une parfaite maîtrise des pensées intérieures et des émotions qui transparaissent seulement par de petits signes la plupart du temps imperceptibles. Une importance donnée à un moyen de transport anonyme et pourtant si empli d'humains, un peu semblable à "Dix-neuf secondes" de Pierre Charras, où là aussi, on se trouve face au rail (la rame du métro plus exactement), aux interrogations, à l'amour possible, aux doutes.
Oster est doté d'une belle plume et de cet art d'éveiller en nous des souvenirs enfouis d'émois amoureux.
L'émotion à fleur de peau
Critique de Tophiv (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 49 ans) - 19 mars 2003
Pour les indécis, il et possible de lire les premières pages du roman sur le site Lire.fr ou sur le site des éditions de minuit.
Créer l'amour
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 25 septembre 2002
Une histoire banale s'il en est, bien que la banalité ne soit pas le premier qualificatif que je donnerais à un homme qui cherche l'amour dans une gare, le distingue dans une femme mal à l'aise sous son sac trop lourd, et le force en la poursuivant après une ébauche de contact relationnel. Dans le train.
Une histoire de conditionnel qui devient palpable, réel. Il ne l'aime pas encore mais il pourrait. Elle ne l'aime pas encore mais elle pourrait. Puis titiller le destin, le pousser un peu, créer l'événement, souffrir déjà aux premiers instants à l'idée de ce qu'on a pas encore mais que l'on pourrait perdre, et puis l'atteindre... Ca parait tellement simple.
Moi j'aime cet extrait: "Parce qu'à force de se dire au revoir, ai-je songé, ce n'est pas qu'on se revoie, non. Mais on s'habitue. A s'attendre, d'une certaine façon. A ne pas se quitter tout à fait. Voilà, me suis-je dit. On commence à ne plus se quitter vraiment, tous les deux." Des mots, des mots. Comme si de là partait la vraie histoire. On s'y plonge, on s'en régale. L'émotion qui ne voit aucune peine à nous convaincre, l'érotisme qui se respecte et respecte le lecteur, la vie qui se dégage. L'amour, après tout.
Le coeur est dans le sac!
Critique de Anonyme (, Inscrit(e) le ??? (date inconnue), - ans) - 18 septembre 2002
Pas de grands mouvements romantiques, rien qu'un amour né au croisement de deux vies communes, couleur ballast. Et pourtant, c'est beau, l'on croche, peut-être parce que la banalité des deux êtres rend l'histoire d'autant plus crédible.
L'érotisme du subjonctif imparfait
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 18 septembre 2002
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