Stoner de John Edward Williams
(Stoner)

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Peche07, le 22 janvier 2012 (Inscrite le 22 février 2006, 66 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 8 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (456ème position).
Visites : 5 805 

Roman d'une incroyable justesse...!

Vous repérez d’abord la couverture, dactylographie des années 60… ce roman est unique, publié en 1965 et ... inclassable.

Stoner, c’est le nom du héros (sorte d’ anti héros), jeune homme gauche et pauvre parti faire des études d’agriculture à l’université de Columbia … qui passera entre les murs de l’université le reste de sa longue vie. Devenu le professeur William Stoner, il se consacre à la littérature médiévale.
M Stoner est un homme ordinaire, modeste, laborieux, engagé auprès des étudiants , un « passeur », qui vit plus dans ses cours qu’en trente années d’une vie conjugale, familiale, médiocre… mais chut ! Ce petit livre est un bijou: portrait d’un homme désespérément ordinaire, timide, bienveillant, fragile et sincère. Intègre aussi. L’auteur a su incroyablement transmettre les changements de points de vue, de sentiments, au fil des saisons, des âges, de l’amour (mais oui , de l’amour … !) et à l’approche de la mort. J’ai eu ce sentiment rare en avalant les dernières pages d’une incroyable justesse, je me disais oui, c’est exactement cela le poids d’une vie, la face cachée de la médaille !
Sans grandiloquence, l’auteur décrit l’itinéraire et les compromis d’un homme... infiniment humain, quelle plume !
J’ai alors regardé le bandeau dédicacé en rouge « Lu , aimé et librement traduit par Anna Gavalda ». Comme je ne regrette pas ma confiance.

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Qu'est-ce qu'être heureux ?

8 étoiles

Critique de Psychééé (, Inscrite le 16 avril 2012, 36 ans) - 9 janvier 2021

L’auteur de Butcher’s Crossing, western littéraire découvert il y a quelques années, a écrit une pépite dans les années 60, ravivée grâce à la magnifique traduction d’Anna Gavalda.
William Stoner, fils de paysan, étudie l’agronomie à l’université du Missouri en 1910. Peu à peu, il découvre la littérature anglais et décide d’abandonner l’agriculture pour s’y consacrer pleinement. Il rencontre son épouse avec laquelle il vit une relation platonique, tellement triste, à peine atténuée par la naissance de leur fille. Il va alors trouver refuge dans les livres et dans ses cours, pour lesquels il travaillera sans relâche et passionnément. Tout au long de sa vie, il traverse de nombreux échecs et apprend à courber le dos, inlassablement. Jamais il ne se bat. Il n’aura finalement réussi qu’à être un bon prof, solitaire et amoureux des livres. C’est d’un pessimisme implacable et en même temps, c’est un peu la vraie vie : c’est surtout celle de quelqu’un qui n’ose pas vraiment vivre et accepte tout ce qui lui arrive sans broncher. Il nous interroge sur la vie et qu’est-ce qu’être heureux ? Après cette lecture, on a clairement envie d’en profiter et d’être maître de ses choix !

Force et faiblesse

8 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 65 ans) - 10 août 2016

Le sort semble s'acharner sur William Stoner dès son plus jeune âge.
Issu d'une famille très pauvre de fermiers, il partage leurs difficiles conditions de (sur-)vie et de labeur.
Son destin bascule une première fois quand son père décide de l'envoyer à l'université. Il vivra son adolescence avec humilité et résignation, loin de ses parents, hébergé dans des conditions épouvantables par des cousins.
Puis l'incroyable choix de quitter ses études d'agronomie pour la littérature.
Des études qui feront de cet humble jeune homme un professeur de littérature.
"Ainsi William Stoner débuta là où tout avait commencé. En homme grand, mince et voûté dans la pièce même où, grand garçon maigre et voûté, il avait écouté avec attention les paroles qui l'y avaient conduit… et une fois encore, il connut cette étrange impression d'absence à lui-même. "

Sa carrière de professeur ne sera pas exempte de persécutions mais lui donnera la force de traverser les crises historiques, guerres, crack boursier… et les drames personnels et familiaux.
"Comme à son collègue disparu, l'idée de s'engager à corps perdu aux côtés des forces obscures qui tiraient le monde vers une fin incertaine lui semblait un gâchis bien inutile, mais contrairement à lui, il se caparaçonna. Il tint l'amour et la compassion légèrement à distance. Il ne voulait plus se laisser prendre… Pendant l'été 1937, il se sentit un regain d'intérêt pour sa vieille passion qu'était la soif d'apprendre. Ainsi… il s’en retourna à la seule vie qui ne l'avait jamais trahi et, ce faisant, réalisa qu'il qu'il ne s'en était jamais tellement éloigné… Même dans les pires moments de découragement."

J'avoue ne pas avoir été d'emblée passionnée par le début de ce roman et le personnage soumis et résigné devant l'accumulation d'injustices.
Pas séduite non plus par l'illustration de la couverture.
Mais le roman, devenant plus dynamique, acquiert une force comme le personnage qui vit de précieux moments de bonheur avec sa fille, avec Katherine, par les réflexions lucides et émouvantes de cet homme valeureux et digne jusqu'à ses derniers instants.
Un beau et émouvant roman dans une excellente traduction.

Un pur ravissement…

10 étoiles

Critique de FranBlan (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 81 ans) - 17 janvier 2014

Ravissement de l’esprit, des sens, des émotions, du coeur…, un très grand livre!
J’ai mis cinq jours à compléter cette lecture et chaque moment que j’y ai consacré fut un pur délice!

Je raffole des listes, en fin d’année tous et toutes y vont de la leur et c’est ainsi que j’ai découvert ce livre, publié en 1965, dans la liste du New York Times Review et qui pour Julian Barnes, pour moi un auteur-fétiche, n’est rien de moins que le livre à lire de 2013! Tout à fait d’accord…

Dans les appréciations qui me précèdent, on décrit suffisamment et précisément bien cette histoire des plus simple à la prose juste et tranquille racontée sur un ton presque désenchanté et qui paradoxalement enchante, délecte, ravit!

J’ai lu ce livre en version originale américaine, j’aime bien Anna Gavalda et je me réjouis du plaisir qu’elle a eu à réaliser cette traduction et ne doute point de la qualité de celle-ci, mais pour rien au monde je n’aurais voulu quelque interprète que ce soit entre moi et ce merveilleux auteur!

Un vrai régal

10 étoiles

Critique de Lomegas (, Inscrit le 24 mars 2012, 34 ans) - 8 février 2013

Je viens de lire ce livre et quel régal, quelle écriture, quelle plume. Un vrai chef-d'oeuvre que je recommande à tout le monde. Peu de livres arrivent à me faire trembler, à me faire ressentir ce que les personnages traversent dans leur vie. Néanmoins ce livre y est arrivé. Tout simplement époustouflant !

"MONSIEUR" Stoner

9 étoiles

Critique de Nathafi (SAINT-SOUPLET, Inscrite le 20 avril 2011, 57 ans) - 24 janvier 2013

William Stoner, fils de paysans pauvres, se voit attribuer par son père un petit pécule pour aller étudier à la "faculté d'agriculture", et revenir ensuite avec tout son savoir auprès de lui et faire prospérer son lopin de terre. Il est hébergé chez un cousin germain de sa mère où, en échange d'un toit, il doit s'occuper des bêtes et assurer quelques travaux. Suivant sérieusement ses études, il s'entoure de livres, et se trouve bientôt remarqué et interpellé par son professeur de Littérature, homme pour qui il voue une réelle admiration. Cet échange lui montre la voie qu'il veut suivre, et il décide de changer d'orientation, de devenir professeur et d'étudier la Littérature Médiévale. Il n'annonce ce revirement à ses parents que le jour de la remise des diplômes, les laissant désemparés.

Plongé corps et âme dans ses livres, et sensiblement hermétique à ce qui se passe autour de lui, il ne comprend pas la décision de ses deux amis étudiants de s'engager lors de la Première Guerre Mondiale. Lâchement, il les verra partir, puis n'en revenir qu'un, l'autre ayant été tué au front. Cette perte le marquera à jamais.

William essaiera donc de construire sa vie, se consacrant pour une bonne part de son temps à l'étude des oeuvres littéraires. Celles-ci seront son refuge. Déçu par son mariage avec Edith, jeune femme issue d'un milieu aisé qui sombre très vite dans la mélancolie et le mutisme, freiné dans sa carrière par des collègues jaloux et aux dents plus longues que les siennes, il aspirera, toutefois, à devenir comme son professeur était. Ses cours deviendront passionnants, les étudiants se bousculeront pour y avoir accès, et en dépit d'attributions d'emplois du temps peu gratifiantes, il s'échinera à faire aimer la Littérature à ses étudiants. Il voudra être un "passeur", et il y parviendra. Il fera fi des critiques qu'il subira de la part des autres professeurs, poussera le vice jusqu'à en provoquer un ouvertement, Lomax, qui n'aura de cesse de lui empoisonner la vie.

Tout ne sera pas que sombre dans sa vie... Il y aura quelques instants de clarté, le temps qu'il passera avec sa petite fille, Grâce, lors de ses premières années, suppléant et remplaçant sa mère quasiment absente, ou la passion qu'il partagera à l'approche de la quarantaine, avec l'une de ses ex-étudiantes devenue professeur.

Une vie simple mais bien remplie, au final, pour cet homme dont le destin était de reprendre la ferme familiale. Une vie qu'on a plaisir à découvrir, au fil des pages, certainement par la force de l'écriture. Point de passage pesant, point d'ennui.

La vie d'un homme qui essaie de laisser quelque chose derrière lui, de partager son amour de la Littérature, en dépit des conséquences sur sa vie familiale, amoureuse et professionnelle...

Un roman que l'on n'oublie pas ! Un moment intense et juste de lecture ...

10 étoiles

Critique de Mandarine (, Inscrite le 2 juillet 2010, 52 ans) - 13 août 2012

Comment vous dire ... Dès les premières lignes, j'ai été prise par l'histoire qui a priori n'a rien d'exceptionnelle. ET POURTANT, j'ai suivi pas à pas la vie de William Stoner et l'ai accompagné tout au long de sa vie. Pas besoin d'être d'accord ou pas, on le suit et on vit avec lui. Certaines fois, il m'a fait rire, d'autres fois, j'ai eu envie de le secouer, et enfin, il m'est arrivé de pleurer avec lui (mais pas à cause de lui !...). C'est une histoire simple d'une vie écrite avec des mots justes. J'ai savouré chaque ligne, et nulle envie de sauter un paragraphe (comme cela peut m'arriver dans certains livres ...). C'est le portrait d'une vie comme il y en a des milliers. Mais l'art de l'écriture n'est pas donné à tout le monde et John William a fait (je reprends l'expression de Peche07) de cette histoire ordinaire un vrai "bijou". Je n'ai pas pu garder le livre, car emprunté à la bibliothèque. Dès que la sortie en poche se fera, je me rachète le livre et comme Web4Pro, je l'offre ... à moi et aux autres !!!!
La traduction me semble également de qualité : elle est réalisé par A Gavalda.

Le livre qu'on a envie d'offrir

10 étoiles

Critique de Web4pro (, Inscrit le 23 janvier 2012, 48 ans) - 23 janvier 2012

Je ne vais pas répéter tout ce qui a déjà été si bien dit sur ce site. Il y a longtemps que je n'avais plus eu été pris par un roman comme je l'ai été en lisant Stoner. Avec une petite ambiance du "Cercle des poètes disparus", je ne me suis pas ennuyé une seule page. Passionnant, humain, touchant, drôle par moments ... une belle leçon de vie et d'espoir.

J'ai tellement aimé Stoner que lorsqu'il sortira en format poche, j'en achèterai une dizaine que j'offrirai à tous mes amis lecteurs.

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