Stoner de John Edward Williams
(Stoner)
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Roman d'une incroyable justesse...!
Vous repérez d’abord la couverture, dactylographie des années 60… ce roman est unique, publié en 1965 et ... inclassable.
Stoner, c’est le nom du héros (sorte d’ anti héros), jeune homme gauche et pauvre parti faire des études d’agriculture à l’université de Columbia … qui passera entre les murs de l’université le reste de sa longue vie. Devenu le professeur William Stoner, il se consacre à la littérature médiévale.
M Stoner est un homme ordinaire, modeste, laborieux, engagé auprès des étudiants , un « passeur », qui vit plus dans ses cours qu’en trente années d’une vie conjugale, familiale, médiocre… mais chut ! Ce petit livre est un bijou: portrait d’un homme désespérément ordinaire, timide, bienveillant, fragile et sincère. Intègre aussi. L’auteur a su incroyablement transmettre les changements de points de vue, de sentiments, au fil des saisons, des âges, de l’amour (mais oui , de l’amour … !) et à l’approche de la mort. J’ai eu ce sentiment rare en avalant les dernières pages d’une incroyable justesse, je me disais oui, c’est exactement cela le poids d’une vie, la face cachée de la médaille !
Sans grandiloquence, l’auteur décrit l’itinéraire et les compromis d’un homme... infiniment humain, quelle plume !
J’ai alors regardé le bandeau dédicacé en rouge « Lu , aimé et librement traduit par Anna Gavalda ». Comme je ne regrette pas ma confiance.
Les éditions
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Stoner [Texte imprimé] John Williams traduit de l'anglais (États-Unis) par Anna Gavalda
de Williams, John Edward Gavalda, Anna (Traducteur)
le Dilettante
ISBN : 9782842636449 ; 25,00 € ; 28/08/2011 ; 380 p. ; Broché -
Stoner [Texte imprimé] John Williams introduction by John McGahern
de Williams, John Edward McGahern, John (Préfacier)
New York Review Books / New York review books
ISBN : 9781590171998 ; 12,96 € ; 20/06/2006 ; 288 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (7)
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Qu'est-ce qu'être heureux ?
Critique de Psychééé (, Inscrite le 16 avril 2012, 36 ans) - 9 janvier 2021
William Stoner, fils de paysan, étudie l’agronomie à l’université du Missouri en 1910. Peu à peu, il découvre la littérature anglais et décide d’abandonner l’agriculture pour s’y consacrer pleinement. Il rencontre son épouse avec laquelle il vit une relation platonique, tellement triste, à peine atténuée par la naissance de leur fille. Il va alors trouver refuge dans les livres et dans ses cours, pour lesquels il travaillera sans relâche et passionnément. Tout au long de sa vie, il traverse de nombreux échecs et apprend à courber le dos, inlassablement. Jamais il ne se bat. Il n’aura finalement réussi qu’à être un bon prof, solitaire et amoureux des livres. C’est d’un pessimisme implacable et en même temps, c’est un peu la vraie vie : c’est surtout celle de quelqu’un qui n’ose pas vraiment vivre et accepte tout ce qui lui arrive sans broncher. Il nous interroge sur la vie et qu’est-ce qu’être heureux ? Après cette lecture, on a clairement envie d’en profiter et d’être maître de ses choix !
Force et faiblesse
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 10 août 2016
Issu d'une famille très pauvre de fermiers, il partage leurs difficiles conditions de (sur-)vie et de labeur.
Son destin bascule une première fois quand son père décide de l'envoyer à l'université. Il vivra son adolescence avec humilité et résignation, loin de ses parents, hébergé dans des conditions épouvantables par des cousins.
Puis l'incroyable choix de quitter ses études d'agronomie pour la littérature.
Des études qui feront de cet humble jeune homme un professeur de littérature.
"Ainsi William Stoner débuta là où tout avait commencé. En homme grand, mince et voûté dans la pièce même où, grand garçon maigre et voûté, il avait écouté avec attention les paroles qui l'y avaient conduit… et une fois encore, il connut cette étrange impression d'absence à lui-même. "
Sa carrière de professeur ne sera pas exempte de persécutions mais lui donnera la force de traverser les crises historiques, guerres, crack boursier… et les drames personnels et familiaux.
"Comme à son collègue disparu, l'idée de s'engager à corps perdu aux côtés des forces obscures qui tiraient le monde vers une fin incertaine lui semblait un gâchis bien inutile, mais contrairement à lui, il se caparaçonna. Il tint l'amour et la compassion légèrement à distance. Il ne voulait plus se laisser prendre… Pendant l'été 1937, il se sentit un regain d'intérêt pour sa vieille passion qu'était la soif d'apprendre. Ainsi… il s’en retourna à la seule vie qui ne l'avait jamais trahi et, ce faisant, réalisa qu'il qu'il ne s'en était jamais tellement éloigné… Même dans les pires moments de découragement."
J'avoue ne pas avoir été d'emblée passionnée par le début de ce roman et le personnage soumis et résigné devant l'accumulation d'injustices.
Pas séduite non plus par l'illustration de la couverture.
Mais le roman, devenant plus dynamique, acquiert une force comme le personnage qui vit de précieux moments de bonheur avec sa fille, avec Katherine, par les réflexions lucides et émouvantes de cet homme valeureux et digne jusqu'à ses derniers instants.
Un beau et émouvant roman dans une excellente traduction.
Un pur ravissement…
Critique de FranBlan (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 82 ans) - 17 janvier 2014
J’ai mis cinq jours à compléter cette lecture et chaque moment que j’y ai consacré fut un pur délice!
Je raffole des listes, en fin d’année tous et toutes y vont de la leur et c’est ainsi que j’ai découvert ce livre, publié en 1965, dans la liste du New York Times Review et qui pour Julian Barnes, pour moi un auteur-fétiche, n’est rien de moins que le livre à lire de 2013! Tout à fait d’accord…
Dans les appréciations qui me précèdent, on décrit suffisamment et précisément bien cette histoire des plus simple à la prose juste et tranquille racontée sur un ton presque désenchanté et qui paradoxalement enchante, délecte, ravit!
J’ai lu ce livre en version originale américaine, j’aime bien Anna Gavalda et je me réjouis du plaisir qu’elle a eu à réaliser cette traduction et ne doute point de la qualité de celle-ci, mais pour rien au monde je n’aurais voulu quelque interprète que ce soit entre moi et ce merveilleux auteur!
Un vrai régal
Critique de Lomegas (, Inscrit le 24 mars 2012, 34 ans) - 8 février 2013
"MONSIEUR" Stoner
Critique de Nathafi (SAINT-SOUPLET, Inscrite le 20 avril 2011, 57 ans) - 24 janvier 2013
Plongé corps et âme dans ses livres, et sensiblement hermétique à ce qui se passe autour de lui, il ne comprend pas la décision de ses deux amis étudiants de s'engager lors de la Première Guerre Mondiale. Lâchement, il les verra partir, puis n'en revenir qu'un, l'autre ayant été tué au front. Cette perte le marquera à jamais.
William essaiera donc de construire sa vie, se consacrant pour une bonne part de son temps à l'étude des oeuvres littéraires. Celles-ci seront son refuge. Déçu par son mariage avec Edith, jeune femme issue d'un milieu aisé qui sombre très vite dans la mélancolie et le mutisme, freiné dans sa carrière par des collègues jaloux et aux dents plus longues que les siennes, il aspirera, toutefois, à devenir comme son professeur était. Ses cours deviendront passionnants, les étudiants se bousculeront pour y avoir accès, et en dépit d'attributions d'emplois du temps peu gratifiantes, il s'échinera à faire aimer la Littérature à ses étudiants. Il voudra être un "passeur", et il y parviendra. Il fera fi des critiques qu'il subira de la part des autres professeurs, poussera le vice jusqu'à en provoquer un ouvertement, Lomax, qui n'aura de cesse de lui empoisonner la vie.
Tout ne sera pas que sombre dans sa vie... Il y aura quelques instants de clarté, le temps qu'il passera avec sa petite fille, Grâce, lors de ses premières années, suppléant et remplaçant sa mère quasiment absente, ou la passion qu'il partagera à l'approche de la quarantaine, avec l'une de ses ex-étudiantes devenue professeur.
Une vie simple mais bien remplie, au final, pour cet homme dont le destin était de reprendre la ferme familiale. Une vie qu'on a plaisir à découvrir, au fil des pages, certainement par la force de l'écriture. Point de passage pesant, point d'ennui.
La vie d'un homme qui essaie de laisser quelque chose derrière lui, de partager son amour de la Littérature, en dépit des conséquences sur sa vie familiale, amoureuse et professionnelle...
Un roman que l'on n'oublie pas ! Un moment intense et juste de lecture ...
Critique de Mandarine (, Inscrite le 2 juillet 2010, 52 ans) - 13 août 2012
La traduction me semble également de qualité : elle est réalisé par A Gavalda.
Le livre qu'on a envie d'offrir
Critique de Web4pro (, Inscrit le 23 janvier 2012, 49 ans) - 23 janvier 2012
J'ai tellement aimé Stoner que lorsqu'il sortira en format poche, j'en achèterai une dizaine que j'offrirai à tous mes amis lecteurs.
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