Le Sablier des Solitudes de Jean-Simon Desrochers
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Carambolage à la tragédie grecque
"Le sablier des solitudes" raconte l'histoire d'un accident sur la route en janvier impliquant une bonne quinzaines de personnes. Sujet banal me diriez-vous. Pourtant, Jean-Simon Desrochers, dans une écriture simple et crue, réussit là à transformer cette banalité en véritable roman choral où la tendresse côtoie la cruauté.
Nous faisons la connaissance de personnages très variés de la société, aux classes sociales différentes, aux origines différentes, aux âges différents, aux passions différentes... Il y a deux étudiants (un Algérien et un Chinois), un ministre fédéral, une militaire, une masseuse, un camionneur américain, une peintre, une mère de famille, un mari trompeur, une épouse trompeuse, un employé du Tim Hortons, un conducteur, une fillette et j'en passe... treize solitudes sociales qui ne se rencontreront que dans un accident. Certains en mourront, d'autres en sortiront meurtris, d'autres essaieront de reprendre leur vie en main.
"Le sablier des solitudes" nous rappelle l'importance des relations sociales qui aujourd'hui sont souvent oubliées ou dénigrées. Un roman québécois à surveiller aux nombreux prix cette année.
Les éditions
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Le Sablier des Solitudes
de Desrochers, Jean-Simon
les Herbes Rouges
ISBN : 9782894193136 ; 41,97 € ; 11/04/2011 ; 359 p. ; Broché
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Eros et Thanatos mènent le bal
Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 11 août 2012
Dans un triptyque, l’œuvre réunit treize personnages venus de tous les horizons, Un ministre et son chauffeur, un conducteur d’autobus et son unique passagère, une masseuse avec ses spéciaux, un « baker » dans un fast food, une militaire qui a œuvré en Afghanistan, une mère monoparentale, un couple qui bat de l’aile, un artiste vivant aux crochets de l’État, un « trucker » américain et un adepte porno. Il ne manque qu’un curé qui exerce son ministère dans plusieurs paroisses.
Ces derniers sont incarnés dans un quotidien enraciné dans le besoin de survivre. Leurs luttes ne les amènent pas à lever les yeux vers le ciel. À la guerre comme à la guerre. Primo vivere. Tous sont ancrés dans l’urgence de vivre comme s’ils en étaient au dernier droit de leur existence. Qui dit urgence pense surtout à sauver son corps que l’on lance dans des ébats qui font croire à la vie. Le premier volet soulève la problématique à laquelle ils sont confrontés. Le second les lance tous, en plein hiver, sur la même route 112, où les attend un carambolage qui force le comptage des morts et des survivants. Et le dernier volet laisse voir les séquelles d’une existence qui s’est coltinée à la grande faucheuse.
En somme, Éros et Thanatos mènent le bal de notre existence. Ça reflète bien la perception que nous nous faisons du monde. Sous une forme qui n’appartient ni à la nouvelle, ni au roman, Jean-Simon DesRochers s’est fait le chroniqueur des temps qui courent. Temps d’autant plus menaçant que la solitude ronge la solidarité porteuse de salut. Son œuvre est d’une grande richesse, mais malheureusement l’écriture manque d’aération. Et l’auteur a compacté son moule d’éléments trop divers au lieu de s’attacher à un seul, représentatif de ce que nous sommes. Éclairer un cheminement est préférable au gavage du lecteur.
Convergence des routes
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 11 août 2012
Dommage que la forme de ce livre soit si austère. Le roman s’ouvre avec treize chapitres consécutifs présentant chacun des treize personnages. Puis l’exercice est répété de nouveau en version plus courte. Et encore lors du carambolage attendu. Rien pour accrocher le lecteur.
J’ai sauté de nombreuses pages sans jamais me perdre. Car il s’agit d’un livre organisé. Trop organisé. Tout est compartimenté, formulé et détaillé. Certains portraits sont réussis. La sexualité est omniprésente et le cynisme traverse nombre d’entre eux. Mais, il n’en demeure pas moins que ce ne sont que des portraits et que l’histoire qui aurait pu les relier n’est qu’un mince fil.
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