Les Fraudeurs

Vincent Lacroix a fait fait la manchette des journaux pendant deux ans pour avoir détroussé des investisseurs, qui lui avaient confié leur pécule. Dans la préface, les auteurs de ce recueil de nouvelles profitent de la méprise pour demander à l’homonyme du célèbre arnaqueur, un analyste financier, d’écrire la préface de leur œuvre.

Ce dernier attire l’attention sur la crédibilité de la confrérie des retors, qui œuvrent dans tous les champs pour dénicher les pigeons que l’on déplume sans remords. Comme le bon Vincent Lacroix le précise, « les escrocs, toujours bien mis, sont de grands acteurs…» Luc Baranger et André Marois, deux auteurs d’origine française qui sentent le sirop d’érable, corroborent son assertion avec des exemples savoureux.

Les six premières nouvelles portent la signature de Luc Baranger. Avec une plume pleine de verve, il décrit les coups fumeux d’aigrefins, qui en sont à leurs premières armes, Même s’ils ont la main leste sur les économies de leur prochain, ils sont aussi bien disposés à honorer l’intimité des femmes, dont l’amour s’est dissous dans le mariage. Leurs préoccupations premières restent la fraude, qui s’applique même aux conjoints. Les déprédateurs se sauvent avec la manne, mais les dénouements enseignent avec habileté que le crime ne paie pas. Inspirés par le rêve de Perrette en recourant à la fraude, ils deviennent « Gros Jean comme devant » à l’instar de La Laitière et le Pot au lait de La Fontaine.

Si l’on excepte les nouvelles d’André Marois, ce recueil plein d’humour est écrit sans jurons hormis deux ou trois tab’narques pour harmoniser l’œuvre à la couleur du Québec. Précision inutile pour les Européens. Mais pour plusieurs Québécois, humour rime malheureusement avec juron.

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  Tab'Arnaques

  de Baranger, Luc
  Québec Amérique
  ISBN : 9782764407646 ; 40,00 € ; 25/01/2011 ; 249 p. ; Broché

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