L'Education d'un malfrat de Edward Bunker

L'Education d'un malfrat de Edward Bunker
(Education of a felon)

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Monde Vrai, le 14 décembre 2011 (Long Beach, Inscrit le 6 décembre 2011, - ans)
La note : 9 étoiles
Visites : 3 422 

Indispensable !..

Une fois de plus, le monde des médias a beaucoup d'humour: en comparant Bunker à, par exemple, ce faiseur de hard-boiled en série de Ellroy ! Ce qui est bien évidemment quelque peu absurde, la différence notable étant bien entendu que l'auteur a vécu ce qu'il raconte, tout en ayant passé une grande part de sa vie en prison; d'ailleurs Edward Bunker stigmatise dans son ouvrage une réalité très éloignée de celui des séries TV ou de ces oeuvres soit-disant réalistes. Toutefois il est vrai qu'on retrouve un univers qui ne nous est pas étranger, comprenant aussi de véritables familles, des "reines rouges" en abondance totalement déconnectés de la réalité (Angela Davies), des injustices, des jeunes qu'on manipule et qu'on exploite parfois, et également des lobbys ethniques donnants dangereusement naissance à des tensions raciales ignorées du grand public, avec des sectes néo-nazis omniprésentes; tout cela à l'intérieur des centres pénitenciers. Et puis Bunker décrit tout un monde l'ayant éduqué depuis sa plus tendre enfance, ce qui rend quelques passages très touchants sinon poignants, tout comme celui du début du livre, ou, nouvellement arrivé; il est soudain chargé de nettoyer les W.C sans grand matériel conséquent, ou ses multiples tentatives d'évasion. Un gros bouquin riche en matière vraie pour tout ceux le sujet intéresse.


{Résumé de l'éditeur}

Comment croire qu’un taulard qui passa dix-huit années de sa vie derrière les barreaux, et connut à quinze ans les quartiers de haute sécurité, comment croire que cet homme soit devenu l’une des voix importantes de la littérature américaine contemporaine, un auteur adapté au cinéma et reconnu par ses pairs, entre autres James Ellroy et William Styron ?
C’est ce miracle qu’Edward Bunker tente d’expliquer dans ce récit riche d’expériences extrêmes et contrastées. Il fait défiler sous nos yeux juges, flics, petits malfrats, psychopathes, condamnés en attente d’exécution, gardiens sadiques, mais aussi le monde des riches d’Hollywood avec leurs villas nichées dans les collines et leurs piscines de rêve.

S’il risque plusieurs fois sa vie et touche le fond, il rencontre malgré tout son ange gardien en la personne de Louise Fazenda, l’épouse du producteur Hal Wallis, qui veut « l’aider à s’aider » et l’encourage à écrire. Ce sera l’autre versant de son existence.

Portrait d’une époque et d’un milieu, réflexion sur les conflits raciaux et mise en question du fonctionnement de la justice américaine, L’Éducation d’un malfrat n’est pourtant pas un livre « militant ». C’est avant tout le récit d’une aventure humaine bouleversante.


{Quelques extraits...}

C'est au Gateway que j'ai vu Citizen Kane.

[...]

Elle accomplissait ses bonnes actions en solitaire et sans faire de bruit, même si sa notice nécrologique devait s'intituler:"L'Ange d'Hollywood."

[...]

"Trois mois plus tard, j'étais enceinte."

[...]

L'arnaque à long terme signifie ce qu'elle implique, et une de ses plus belles illustrations est la fausse officine de paris clandestins qu'on voit dans le film l'Arnaque. Il y avait aussi quelques spécialistes du tiroir-caisse et de rares cambrioleurs. Ceux-là étaient des voleurs qui regardaient avec dédain le cambriolage à main armée et la violence.

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