La Chambre de Jacob de Virginia Woolf
(Jacob's room)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Un Livre sur le Silence
C'est le chef d'oeuvre malheureusement inconnu de Virginia Woolf. Un récit étrange, l'un de ses premiers, qui décrit Jacob, le personnage principal, qui n'est jamais là. On ne le connait que par ce qui tourne autour de lui. D'où le titre "la chambre de Jacob". C'est une histoire du silence ou de tout ce qui ne se dit pas. Un récit léger, mais dense, délicat.
Jacob Flanders est cet enfant qui ramasse le crâne d'un animal sur une plage, un brillant étudiant de Cambridge passionné par la civilisation grecque, puis voyage en Grèce, y rencontre des femmes, les séduit, sans jamais rien dire.
Jacob est la représentation parfaite de l'insaisissable, qui disparait peu à peu et pour toujours. Voilà pourquoi ce roman est si incompréhensiblement triste, et plein d'indices sur la mort; parce que le beau Jacob, au visage inconnu, nous échappe, nous file entre les doigts, sans que nous ne puissions rien faire.
Les éditions
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La Chambre de Jacob [Texte imprimé] Virginia Woolf traduction de Jean Talva
de Woolf, Virginia Talva, Jean (Autre)
le Livre de poche / Le Livre de poche.
ISBN : 9782253034995 ; 5,90 € ; 01/09/1984 ; 222 p. ; Poche
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Les traditions, leur beauté, ... leur pesanteur
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 27 juillet 2022
L'air de rien, d'un ton presque innocent, comme si de rien n'était, cette présence si discrète fait comprendre le poids des traditions, si belles et immuables qu'elles ne semblent plus remises en causes. Une réflexion existentielle parcourt ainsi ce roman, dont Jacob sert d'allégorie, plus qu'il l'incarne. Ce roman devient assez vite intrigant et appelle une méditation sur son apport.
Qui sommes-nous ?
Critique de Cyclo (Bordeaux, Inscrit le 18 avril 2008, 78 ans) - 18 décembre 2013
Plus loin, « Et puis, considérez l’influence du sexe – voyez comme, entre homme et femme, il oscille, tremblant, hésitant, si bien qu’on découvre ici une vallée, ici un pic, alors qu’en vérité, peut-être, tout est plat comme la main ». Là aussi, je me retrouve pleinement. Virginia, tu me touches en plein cœur ! Ou encore le problème du langage et de conversations : on sait à quel point la vie peut être écrasée sous le poids des conventions langagières et du non-dit ! « Les mots justes eux-mêmes ont l’accent mal placé », nous rappelle l’auteur. En fin de compte, nous ne savons pas grand’chose de Jacob, qui disparaît dans la Première guerre mondiale, comme soldat. Mais que savons-nous des autres : « Chacun avait assez de penser à ses propres affaires. Chacun contenait son passé enfermé en lui, tel un livre connu par cœur. » Et aussi que pouvons-nous espérer des autres : « En même temps, elle se demandait : – Mais qu’est-ce que j’attends de lui ? peut-être quelque chose que je n’ai jamais eu ? » s’interroge une des amoureuses de Jacob. On ressort de ce livre, pour peu que l’on accepte l’absence d’histoire linéaire, subjugué, envoûté. Attention, un livre à lire lentement, à déguster (j’ai mis une dizaine de jours, et il n’est pourtant pas bien long, alors que lisais en parallèle quatre ou cinq autres livres) pour faire – peut-être – « la découverte accablante de l’éternité. »
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