La Vie immédiate, suivi de « La Rose publique » et « Les Yeux fermés » de Paul Éluard
Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie
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difficile à cerner
La vie immédiate est précédée de L'évidence poétique, une conférence prononcée à Londres pour une exposition surréaliste. Puis, elle est suivie de La rose publique et Les yeux fertiles.
Ses petites poésies sont réservées à des admirateurs de Paul Eluard et du mouvement surréaliste.
Pour ma part, j'ai peu apprécié ces poésies écrites en prose dont toute la difficulté est de cerner le message, voire parfois de les comprendre. Très rapide à lire, on passe cependant beaucoup trop de temps à décoder ce qui nous enlève tout le plaisir de la lecture. J'ai même parfois l'impression que les mots sont balancés en vrac sans qu'ils ne veulent rien dire comme le montre cet extrait ci-dessous :
"Confiance de cristal Entre deux miroirs
La nuit de tes yeux se perdent Pour joindre l'éveil au désir.
Pardon
Elle me faisait déjeuner sous la table
Histoire sous un nuage
Espoir
Espoir absolu Enfance où le froid louvoyant tracassait la campagne L'asphyxie était sur les toits
Lavande
Toute l'étendue de la femme
Elle était éteinte soumise
Fidèle
Facile muette appauvrie
Par mes rêves Le jour buvait tous les poisons du soir.
Tournants d'argile
Autres danses insensées autres pas en miettes Robes déchirées parquets rompus
Les convolvulus de l'air débordent de chaleur
Des myriades de chaises encombrent les paradis où se débattent les amants La fuite de l'espèce
Par les couloirs des tentations
Le comique en perd la tête Le ciel
Le ciel est un dé à coudre La résistance des poitrines La résistance des chevelures
Et ses serviteurs avilis Aux conteaux bons pour les poitrines
Aux couteaux bons pour les chevelures Le lent troupeau de leur éclat Couvre la plaine délirante
Tout hommage rendu."
Y avez-vous compris quelque chose? Moi non!
Les éditions
-
La vie immédiate [Texte imprimé] Paul Eluard
de Éluard, Paul
Gallimard / Collection Poésie Paris. 1966
ISBN : 9782070300969 ; 7,50 € ; 21/04/1967 ; 250 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (11)
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Pardon d'aimer la poésie d'Eluard
Critique de Thomas Fors (Beloeil, Inscrit le 10 avril 2002, 88 ans) - 21 avril 2003
Bien entendu je rejoins le point de vue de l'ami Lucien : il ne faut pas tout décoder pour aimer... un homme, une femme, un roman, un poème.
Lolita, il vous suffirait peut-être de relire lentement ce poème "Pardon", page 80.
En respectant la structure par strophe.
Et en imaginant que vous écrivez ce poème.
Isolant, par exemple :
"L'asphyxie était sur les toits
Lavande
Toute l'étendue de la femme "
Bonne re-lecture en se laissant bercer...
Ce tercet, à lui seul, est déjà tout un POEME, et il n'est pas - ici - question de prose...
Les Yeux fertiles
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 3 octobre 2002
"On ne peut me connaître Mieux que tu me connais
Tes yeux dans lesquels nous dormons Tous les deux Ont fait à mes lumières d'homme Un sort meilleur qu'aux nuits du monde
Tes yeux dans lesquels je voyage Ont donné aux gestes des routes Un sens détaché de la terre
Dans tes yeux ceux qui nous révèlent Notre solitude infinie Ne sont plus ce qu’ils croyaient être
On ne peut te connaître Mieux que je te connais."
Merci à toi Lucien
Critique de Lolita (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans) - 20 septembre 2002
Très bonne réflexion que le grand verre d'eau avec la molécule!!
Merci, Lolita
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 17 septembre 2002
juste un petit mot
Critique de Lolita (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans) - 17 septembre 2002
C'est tout!
La poésie et la remarque de Lolita
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 11 septembre 2002
..... Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là, Simple et tranquille. Cette paisible rumeur-là Vient de la ville.
- Qu'as-tu fait, ô toi que voilà Pleurant sans cesse, Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà, De ta jeunesse ?"
Et Apollinaire emprisonné pour le vol de la Joconde:
"Avant d'entrer dans ma cellule Il a fallu me mettre nu Et quelle voix sinistre ulule Guillaume qu'es-tu devenu ........................
J'écoute les bruits de la ville Et prisonnier sans horizon Je ne vois rien qu'un ciel hostile Et les murs nus de ma prison
Le jour s'en va voici que brûle Une lampe dans la prison Nous sommes seuls dans ma cellule Belle clarté Chère raison"
Ceci est quand même plus facile à comprendre et à apprécier que bien des poèmes surréalistes (que j'aime beaucoup par ailleurs) Ce qui, par contre, peut paraître étonnant à certain, c'est son amour pour Rimbaud. Car il fut, après tout, un des premiers à faire éclater la tradition par ses visions, ses rages, ses peurs, ses chagrins, ses hallucinations (le mot "illuminations" tente chaque fois de s'inscrire...) Je crois que ce sont la puissance de son expression, de ses sentiments, et les révoltes qui en découleront qui font que Rimbaud reste un des poètes favoris des jeunes, un de ceux qu'ils sentent le mieux. Même s'ils ne comprennent pas toujours ce qu'il a voulu dire. Ils le sentent parfois davantage de l'intérieur d'eux-mêmes plus qu'ils ne comprennent.
Merci Lucien
Critique de Sorcius (Bruxelles, Inscrite le 16 novembre 2000, 54 ans) - 10 septembre 2002
Comprendre le poème
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 10 septembre 2002
Nous n'allons pas rouvrir le débat sur ce sujet inépuisable. Merci en tout cas, Sorcius, de m'avoir incité à redécouvrir "Tristesses de la lune". Lorsque j'invitais Lolita à relire le vers "Le jour buvait tous les poisons du soir" (relire, relire, relire, aucune autre méthode ne permet selon moi de "comprendre" un poème, de le laisser infuser en soi comme une absinthe transperce un sucre), c'était sans me douter que ce vers surréaliste était si proche des images encore romantiques de Baudelaire. Permets-tu que je copie ces "Tristesses de la lune" pour que chacun profite de ton poème préféré?
Tristesses de la lune
Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse ; Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins, Qui d'une main distraite et légère caresse Avant de s'endormir le contour de ses seins,
Sur le dos satiné des molles avalanches, Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons, Et promène ses yeux sur les visions blanches Qui montent dans l'azur comme des floraisons.
Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive, Elle laisse filer une larme furtive, Un poète pieux, ennemi du sommeil,
Dans le creux de sa main prend cette larme pâle, Aux reflets irisés comme un fragment d'opale, Et la met dans son coeur loin des yeux du soleil.
A propos des poètes...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 9 septembre 2002
et de mauvais poètes. Et c'est le temps qui fait le tri. Celui qui n'aimerait pas le poème préféré de Sorcius dans l'oeuvre de Baudelaire ne dira probablement pas pour autant que Baudelaire est un mauvais poète. Il n'est tout simplement pas sensible à ce poème là. Personne n'a dit qu'Eluard était un mauvais poète, il a seulement été dit que quelqu'un ne l'aimait pas, ou ne le comprenait pas, et c'était son droit. La poésie s'apprend comme la littérature, la musique ou la peinture, mais ce n'est pas parce qu'on l'a apprise qu'on doit l'aimer. Comme il ne suffit pas d'aligner des notes, de barbouiller une toile, ou d'écrire une suite de clichés en vers pour faire un ensemble d'une certaine beauté. A mes yeux, la poésie est un état d'esprit, une vision particulière, l'expression fugitive et sensible d'un instant qui passe, d'un sentiment qui vous traverse ou qui vous dévore. Et tout cela dans une forme éblouissante à laquelle peu d'êtres peuvent atteindre.
Un lecteur ne peut pas non plus ouvrir un receuil de poèmes à n'importe quel moment de sa vie. Il doit être, au moment où il le prend, dans l'état d'esprit indispensable pour le prendre. A ce moment là, il doit en ressentir le besoin. On n'écoute pas Brel, Brassens ou Ferré n'importe quand ! Il en va de même pour Apollinaire, Baudelaire, Rimbaud, Eluard ou d'autres. Au réveil, alors que la nuit Zorba avait donné une véritable leçon de vie à son patron, celui-ci s'empare de son livre favori: les poèmes de Mallarmé. Il l'ouvre et le rejette: "Tout cela m'apparut pour la première fois ce jour-là, exsangue, dénué d'odeur, de saveur et de substance humaine. Des mots d'un bleu décoloré, vides, suspendus en l'air. Une eau distillée parfaitement pure, sans microbes, mais aussi sans substances nutritives. Sans vie. Ainsi que dans les religions qui ont perdu leur souffle créateur, les dieux en arrivent à n'être plus que des motifs poétiques ou des ornements bons à parer la solitude humaine et les murs, ainsi que cette poésie."...
Et il poursuit:"Comme ces choses, qui m'avaient jadis tellement fasciné, me parurent, ce matin-là, n'être que hautes acrobaties charlatanesques !"
La leçon de vie l'a chamboulé, a bousculé ses profondes amours livresques ainsi que son inaptitude à vivre le temps qui passe et les bouleversantes émotions qu'il peut apporter. Mais tous les instants de la vie ne sont pas fait que de cela et il reprendra son Mallarmé un jour... A ce moment là, les mots avaient tout simplement perdus leurs sens pour lui.
Tous, nous pouvons un jour apprécier la poésie: tout n'est qu'une question de moment.
La poésie pour moi
Critique de Sorcius (Bruxelles, Inscrite le 16 novembre 2000, 54 ans) - 8 septembre 2002
l'écrit, la cerise sur le gâteau des mots, la prunelle des yeux des livres, l'essence même de
la littérature. C'est aussi la partie la plus subjective, si ce mot peut encore être utilisé dans ce contexte. Pourquoi aime-t-on un poème et pas un autre, un
poète et pas un autre? Pourquoi mon poème préféré (Tristesses de la lune, de Baudelaire), laisse-t-il bon nombre de gens indifférents? Pourquoi d'ailleurs Baudelaire est-il aujourd'hui délaissé parce que morbide? Bah, c'est une question de sensibilité, je pense. On ne peut aimer tous les poètes, tous les poèmes. Quant à les comprendre, sait-on jamais ce qu'un auteur veut faire passer comme message? Je ne pense pas qu'il y ait, en poésie encore plus qu'en littérature, de bons poètes et de mauvais poètes, il y a seulement ceux qu'on aime, ceux qu'on aime moins et ceux qu'on n'apprécie pas du tout. Et bien que moi, j'aime Eluard, je peux te comprendre, Lolita de ne pas l'aimer. Et je ne pense pas que la poésie soit une question d'âge. J'aime la poésie depuis toujours et je connais des gens qui, à l'idée de lire un recueil de poèmes, s'enfuiraient à toute vitesse. J'aime certains poètes et d'autres, pourtant "connus" et "bien cotés", me laissent complètement indifférente, voire dégoûtée... Je vois que toi, Lucien, tu aimes et comprend la poésie depuis ton plus jeune âge, mais peut-être Lolita ne comprendra-t-elle jamais Eluard, n'est-ce-pas? Je me demande si tu as mieux compris maintenant, Lolita? Peut-on apprendre à comprendre? Bouh, c'est très philosophique tout ça!!! :-) En tout cas, je vais relire, grâce à cette critique et cette critique éclair, toutes deux fort intéressantes, ce bon vieux Paul Eluard, qui dort depuis bien trop longtemps au fond d'un vieux placard... :-)
"Jamais une erreur, les mots ne mentent pas"
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 2 septembre 2002
Non, Lolita, jamais d'erreur. Non, Lolita, les mots ne mentent pas. La poésie, c'est ce débordement, ce déferlement. Pas Boileau, pas Malherbe.
"Difficile à cerner"? Oui, Lolita. "Enfer, nous sommes cernés!" : cerner, c'est encercler, enfermer, emprisonner. Eluard ne s'encercle ni ne s'enferme ni ne s'emprisonne. Ses poèmes ne sont pas en prose mais en vers libres. Et ce mot doit être pris, pour Eluard, dans son sens le plus fort. Pas seulement comme une catégorie, un tiroir. Tu connais son beau poème, "Liberté"?
"Y avez-vous compris quelque chose?" demandes-tu, Lolita. A quoi tu réponds, trop vite : "Moi, non!" Comprendre, Lolita... tu sais ce que ça veut dire, en latin? Oui, bien sûr : prendre avec soi. Tu comprendras un jour, Lolita. Un jour, tu prendras ces mots avec toi, un jour tu les accepteras comme je les accepte. Comme, si je me souviens bien, je les acceptais à ton âge. Ou alors, tu es déjà une grande personne, Lolita. Et tu le resteras. Non, Lolita, non. Je ne te souhaite pas quelque chose d'aussi triste.
Alors, relis : "Le jour buvait tous les poisons du soir" "Le jour buvait tous les poisons du soir" "Le jour buvait tous les poisons du soir" "Le jour buvait tous les poisons du soir" "Le jour buvait tous les poisons du soir" "Le jour buvait tous les poisons du soir" "Le jour buvait tous les poisons du soir" "Le jour buvait tous les poisons du soir" "Le jour buvait tous les poisons du soir" "Le jour buvait tous les poisons du soir" "Le jour buvait tous les poisons du soir" "Le jour buvait tous les poisons du soir" "Le jour buvait tous les poisons du soir" "Le jour buvait tous les poisons du soir" "Le jour buvait tous les poisons du soir" "Le jour buvait tous les poisons du soir" "Le jour buvait tous les poisons du soir" "Le jour buvait tous les poisons du soir"
Tu as compris?
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