Les Amants de 1837 de Marcel Lefebvre

Les Amants de 1837 de Marcel Lefebvre

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Dirlandaise, le 7 décembre 2011 (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 68 ans)
La note : 8 étoiles
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L'amour plus fort que la haine

Pour son premier roman, Marcel Lefebvre a situé l’action dans le petit village de Saint-Denis dans la vallée du Richelieu au Québec. Ce village est riche en histoire car c’est le lieu où les Patriotes qui s’appelaient eux-mêmes les « Fils de la Liberté » ont gagné une bataille en 1837 contre l’armée britannique, événement qui marqua le commencement officiel de la célèbre Rébellion des Patriotes. C’est donc sur ce fond historique que se déroule l’histoire d’amour entre le patriote canadien français Jean Noland et la belle britannique Mary Patinson. Les amants que tout sépare s’aiment d’un amour inconditionnel malgré leur situation respective. Mais le beau Jean Noland est aussi aimé d’une autre femme, une jeune amérindienne prénommée Kwanita qui voue un culte presque fanatique à l’homme de sa vie. Ce triangle amoureux connaîtra un dénouement tragique mais je n’en dis pas plus.

J’ai bien apprécié ce livre malgré l’histoire d’amour un peu mièvre mais cela ne m’a pas agacée ni irritée au contraire, j’ai eu beaucoup de plaisir à lire les péripéties des deux amants et leur fuite dans le froid et la neige. Le récit est porté par une belle écriture fluide et douce, très agréable. Mais ce qui fait toute la qualité de ce roman, c’est évidemment le contexte politique et social de l’époque. La domination britannique au Bas-Canada pèse de plus en plus lourd sur les épaules des Canadiens français et curieusement, c’est un médecin britannique, Wolfred Nelson, qui déclenche l’insurrection, honteux du comportement dominateur et rigide de ses compatriotes. L’Église exhorte les villageois à la soumission aux autorités sous peine de damnation éternelle et maintient les âmes des paroissiens dans la peur de l’enfer.

J’ai tout aimé dans ce livre : l’histoire d’amour ainsi que la saga de la rébellion des Patriotes. L’auteur mélange réalité et fiction avec bonheur et je me suis laissée prendre au piège de ce récit porteur d’amour mais aussi de haine et de violence. Le personnage de Kwanita est beau et très touchant de même que celui de Noland, déchiré entre sa conscience et le bonheur des siens.

Un fort beau roman québécois et une belle réussite pour Marcel Lefebvre qui contribue à enrichir la littérature québécoise de fort belle façon.

« Ils restèrent longtemps blottis l’un contre l’autre. Dehors, la tempête était monstrueuse et faisait par moments trembler les minces murs de planches de leur abri. Le blizzard sifflait fort de partout, et on aurait dit qu’un diable dansait sur la toiture de métal. Cette agitation avait son avantage : par ce temps de poudrerie qui figeait toute vie, personne ne viendrait les déranger. Ils étaient seuls au monde et pouvaient se détendre enfin. Peu à peu, Mary reprit des couleurs et elle ouvrit ses grands yeux sur le regard amoureux de Jean, qui la veillait avec inquiétude. Il la tenait contre lui en lui caressant la joue. Tous deux ne formaient qu’un et généraient la chaleur et la vie. »

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