Veuf de Jean-Louis Fournier
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Poétique, émouvant et beau...
L'auteur vient de perdre sa femme, victime d'une crise cardiaque. Il entame un processus de deuil particulièrement douloureux. Il se souvient des temps heureux, de l'amour qu'elle lui portait, de toutes ses qualités, de son attachement. Ils vécurent quarante années ensemble. Elle l'aida à élever ses deux garçons handicapés. Elle était script au cinéma puis à la télévision et venait juste de terminer un livre intitulé « Les retraités sont débordés ».
Un livre court, nostalgique et doux-amer en forme d'hommage à une compagne bien-aimée et trop tôt disparue. C'est écrit avec beaucoup de finesse, d'intelligence et de délicatesse et sans fleur bleue, pathos ni apitoiement sur soi. Jean-Louis Fournier est un homme discret qui sait faire partager avec élégance des sentiments qui pourraient être morbides. Comme il sait faire preuve de beaucoup d'humour et de détachement, il n'en est rien. « Il est poli d'être gai », dit-il en citant Voltaire. L'écriture est toujours aussi magnifique, faite de petites touches délicates, de formules paradoxales ou à l'emporte-pièce et de phrases courtes qui arrivent à dire énormément avec un minimum de mots. Un texte poétique, émouvant et beau. Tout mari qui aime sa femme se reconnaîtra en lisant ces lignes.
« On était complémentaires, j'avais les défauts, elle avait les qualités. »
« Elle m'a décapé, elle m'a poli, elle m'a fait briller. En échange, je l'ai fait rire. Pleurer, aussi. »
« Tu aurais pu avoir un peu de patience, attendre qu'on parte ensemble. On dit que la fin du monde est proche. »
« J'ai été amputé de toi sans anesthésie. On m'a retiré ma moitié, ce que j'avais de mieux. Je m'arrose de ton parfum pour que tu repousses. »
Les éditions
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Veuf [Texte imprimé] Jean-Louis Fournier
de Fournier, Jean-Louis
Stock
ISBN : 9782234070899 ; 15,75 € ; 05/10/2011 ; 160 p. ; Broché -
Veuf [Texte imprimé]
de Fournier, Jean-Louis
le Livre de poche
ISBN : 9782253167310 ; 6,40 € ; 30/01/2013 ; 144 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (10)
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Bof !
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 27 avril 2017
A son crédit, je dirai que Fournier a réussi à exprimer l'absence d'un être aimé de façon poétique et sans l'aspect larmoyant que certains romans traitant du sujet brandissent en étendard.
Un livre avec beaucoup de blancs qui se lit toutefois bien.
Conscient d'être dans le mauvais sens, car la majorité des critiques sont très positives, je persiste malgré tout à rester circonspect en présence de cette littérature.
C'était mon premier Jean-Louis Fournier et je crois que je poursuivrai pas l'aventure.
La montre arrêtée
Critique de Isis (Chaville, Inscrite le 7 novembre 2010, 79 ans) - 21 mars 2013
Sans doute, cette légèreté tient-elle aussi à l’extrême pudeur des mots, au langage très métaphorique utilisé par l’auteur qui suggère, sans jamais imposer son émotion au lecteur ; il atténue sans cesse le poids de certaines descriptions douloureuses par une petite dose d’humour et d’auto dérision, ce remède miracle face aux épreuves et le seul moyen que Jean-Louis Fournier a trouvé pour survivre aux deux drames de sa vie.
Témoins ces quelques citations relevées ici et là qui donnent le ton :
Lorsqu’il retrouve les effets personnels de l’absente, et notamment sa montre «celle que je t’avais offerte. Elle marche toujours, j’aurais préféré que ce soit elle qui s’arrête»
Ou, plus loin, à propos de la crémation : «J’aurais dû récupérer tes cendres, faire un grand sablier pour les mettre dedans, je t’aurais regardée passer le temps».
Il livre tout au long de ces pages toutes ces choses qu’il n’a pas osé lui dire, afin la réanimer, ce que «les machines de la Salpêtrière n’ont pas su faire»
Il évoque aussi de nombreux souvenirs heureux et, notamment, cette Bentley qu'elle aimait tant et qui a inspiré la couverture : «Une voiture de reine, ce qui était normal pour toi. Moi, j'étais le chauffeur, mais je tutoyais la reine».
La lecture d’un livre intitulé «Sortir du deuil» ne semble guère l’avoir aidé et il ne parvient pas à faire sienne la résolution positive tirée de cet ouvrage et scandée, tel un refrain, au fil de ces courtes strophes poétiques :«Tous les jours et à tout point de vue, je vais mieux, de mieux en mieux»
Il préfère -et de loin- la thérapie littéraire, tout en osant comparer les auteurs d'autobiographies à des «tripiers» et, d’ajouter «Au lieu des cœurs de bœuf, nous exposons nos tripes. Souvent, seules les mouches semblent s’y intéresser»…
Une belle leçon de courage que l’on n’oubliera pas de sitôt.
Un magnifique hommage, plein d’émotions et de tendresse
Critique de Monde imaginaire (Bourg La Reine, Inscrite le 6 octobre 2011, 51 ans) - 16 novembre 2012
Quoi de plus terrible que la perte d’un être aimé et tout comme vous avez eu besoin de nous décrire vos deux petits garçons handicapés dans votre merveilleux livre « Où on va Papa », vous avez eu besoin d’écrire Sylvie pour accepter l’inacceptable, la perte de votre moitié, celle dont vous dites « Tu as été ma plus belle qualité. J'espère ne pas avoir été ton plus gros défaut. »
Tour à tour, vos mots m’ont touchée, vos mots m’ont émue et m’ont fait rire aussi. Je les trouve vrais, sans chichi, sans faux semblants. Grâce à votre écriture lumineuse, vous nous racontez vos 40 ans d’amour et de souvenirs avec Sylvie, qui était si différente de vous. Vous dites que « C'était la rencontre entre une optimiste et un pessimiste, une altruiste et un égoïste. On était complémentaires, j'avais les défauts, elle avait les qualités. Elle m'a supporté quarante ans avec le sourire, moi que je ne souhaite à personne. Elle n'aimait pas parler d'elle, encore moins qu'on en dise du bien. Je vais en profiter, maintenant qu'elle est partie. »
Certes, votre livre est triste mais il offre aussi tellement d’espoir et c’est une magnifique leçon qu’il nous faut retenir : profitons des êtres qui nous sont chers car comme vous le dites si bien « C'est triste de penser qu'il faut attendre le pire pour enfin comprendre. Pourquoi le bonheur, on le reconnaît seulement au bruit qu'il fait en partant ? »
Superbe déclaration posthume
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 17 octobre 2012
Dans cet hommage à sa compagne qui vient de disparaître, il y a toujours autant d'amour, mais l'âge atténue la pudeur et laisse plus de place à la poésie et à une magnifique déclaration. « Elle a été ma cale, elle m'a empêché de tomber, je me suis tenu droit à ses côtés. »
L'auteur accepte de dire sa douleur: « Si je dis que je vais bien, ce n'est pas vrai; si je dis que je vais mal, ce n'est pas vrai non plus. Je vais. »
Et avec des phrases aussi remplies d'amour que de poésie...
« Tu rangeais tout et je ne retrouvais rien. Aujourd'hui, je n'ai plus rien à perdre...
Les parachutistes font un roulé-boulé quand ils descendent du ciel, toi tu l'as fait avant de monter. »
Et ces derniers mots d'amour: « Toi au moins, tu ne seras jamais veuve. »
Un très, très beau récit qui m'a fait quelquefois sourire mais qui m'a surtout beaucoup émue.
un témoignage d'amour
Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 83 ans) - 25 mars 2012
Jean-Louis Fournier, c’est l’auteur d’un livre à succès Où on va, papa ? qui a obtenu le Prix Femina en 2008 ; il y relate sa relation avec ses deux enfants handicapés.. Réalisateur, il a collaboré avec Pierre Desproges en réalisant la série La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède.
Par petites touches, Jean-Louis Fournier nous parle avec beaucoup de pudeur de sa vie quotidienne depuis le décès de Sylvie, sa femme. Sans se réfugier dans le pathos, il nous décrit en quelques lignes, jamais plus qu’une page et demie les objets familiers de sa femme qui sont sources d’anecdotes, de réflexions personnelles teintées d’une fine touche d’humour. Un superbe témoignage d’amour, de tendresse infinie.
Deux heures de douceur intense et le livre est lu. Mais il plane ensuite sur le lecteur une brise légère, tonique, qui continue à le remuer.
élégant et tellement émouvant !
Critique de Francesca (, Inscrite le 20 juillet 2010, 70 ans) - 21 mars 2012
On retrouve toute la délicatesse, la tristesse et pourtant l'humour ! déjà présents dans "où on va Papa ?" et tout cela dans une langue française ciselée.
Vraiment très beau !
Tendresse mordante
Critique de Elle291 (, Inscrite le 26 septembre 2011, 32 ans) - 2 mars 2012
Quand je vois des couples dans la rue, je me pose une question. Lequel des deux va mourir le premier ?"
Une chronique de l'absence. Tendre, mais pour autant pleine d'humour, humble mais si peu consensuel...
Un hommage touchant qui laisse regretter la brièveté des textes : on se laisserait volontiers effleurer davantage par la poésie phrases, la finesse de la réflexion sous-jacente.
Qu'importe ce livre reste d'une délicatesse rare. Merci.
La voilà, la délicatesse
Critique de Lu7 (Amiens, Inscrite le 29 janvier 2010, 38 ans) - 8 février 2012
La souffrance se dit, sans s'étaler. Les mots sont simples, crus, honnêtes.
L'amour est vivant, et à travers ce livre il devient palpable, il devient matière.
Quel privilège de partager si pleinement la joie et la douleur d'aimer.
Attention, fragile
Critique de Merrybelle (PACA, Inscrite le 6 novembre 2011, 62 ans) - 18 décembre 2011
Vous ne trouverez aucune larme, aucun pathos dans ce livre. Il ne veut pas ajouter du drame au drame. Les mots qu’il nous livre ici, n’ont qu’un seul but : "réanimer" son épouse, Sylvie, qui a partagé sa vie pendant 40 ans, pour "ne pas la laisser mourir".
A travers ces lignes douces, pleines de poésie, ces formules, on ressent son désespoir, l'absence et le manque. Elle était le "pôle positif" du couple qu'ils composaient.
A d’autres moments, il s’interroge aussi : "pourquoi ne souhaite-t-on pas un bon Noël à ceux qui ont eu un grand malheur ?"
Ce livre est comme un antalgique pour celui qui l’écrit. Alors on lit tout doucement, délicatement, de peur de le bousculer, lui l'auteur, emmitouflé dans un manteau de chagrin.
Un livre d'amour
Critique de Fabrice (, Inscrit le 22 novembre 2009, 39 ans) - 13 décembre 2011
Ce n'est pas un livre pathétique où la souffrance s'étalerait à longueur de page.
C'est un livre plein de réflexions douces et amères, parfois drôles, souvent caustiques et toujours émouvantes sur l'absence de l'être qu'on a aimé.
Ce livre peut surprendre, choquer même.
Et pourtant il faut le lire, comme il faut lire "Où on va papa ?".
Il faut lire, relire et donner à lire Jean-Louis Fournier
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