Un roman touchant du seul finlandais prix Nobel de littérature !

Sillanpää reçut le prix nobel de littérature en 1939 et étant donné le contexte historique mondial, le prix est passé sous silence dans le reste du monde. En revanche, les pays nordiques considèrent cet auteur comme un écrivain majeur.

Ce roman se divise en deux parties : "le père" et "la fille". Il s'agit donc de l'étude d'une famille et par ce fait le roman peut rappeler la démarche de Zola. La vie de ces hommes se déroule dans la campagne finlandaise, marquée par la dureté des labeurs et du regard des autres. Par ce point, certains éléments m'ont rappelé les romans de George Sand.

Dès le début du roman, le lecteur sait que Silja meurt à 22 ans ! Au lieu de nous décourager, cela nous invite à découvrir ce qui peut conduire cette jeune femme à la mort. Pour ce faire, Sillanpää décrit tout d'abord les parents malheureux de Silja, Kustaa le père et Hilma sa mère. Kustaa récupère la ferme familiale Salmelus et doit faire face aux dures réalités de la vie paysanne. Sa vie est tragique, il perd rapidement épouse, enfants, argent ... Seule Silja survit aux épidémies et aux affronts du destin et tiendra compagnie à son père.

L'écrivain ne décrit pas longuement les activités paysannes, chose que je redoutais. Il décrit surtout la vie des ces êtres dépassés par des forces naturelles, voire célestes lorsque Silja fait des rêves symboliques aux frontières du réel ... Les personnages s'entraident, se jalousent, jasent. La jolie et vierge Silja attise les ragots blessants et les rumeurs injustifiées. L'on suit avec une certaine empathie cette jeune Silja qui découvre l'amour avec toute sa naïveté. Puis vient la guerre civile en Finlande, où s'affrontent les Blancs et les Rouges, guerre qui va entretenir les mensonges et les secrets.

Les parents de Silja ont une vie tragique, leur fille aussi. La mère de Silja était servante, sa fille ne pourra donc échapper à ce statut, fatalement, un peu comme les personnages de Zola marqué par le sceau de l'hérédité.

Les plus belles pages de ce roman sont sans doute celles où la nature finlandaise est évoquée, nature qui reflète souvent les émotions des personnages ou leur état d'esprit. Elles sont d'une grande poésie. La lune et le soleil semblent jeter un regard bienveillant sur Silja qui n'est qu'un petit maillon de la Nature. "Une brève destinée" est un roman de facture classique qui permet de suivre l'évolution d'une famille finlandaise, ainsi que son extinction, même si la métaphore finale de l'arbre généalogique crée un lien invisible entre tous les hommes, une lueur d'espoir humaniste.

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  Une brève destinée [Texte imprimé], roman Frans Emil Sillanpaä traduit du finnois par Jean-Louis Perret revu et corrigé par Pierre-Alain Gendre

  de Sillanpää, Frans Eemil Perret, Jean-Louis (Traducteur)
  Esprit ouvert / Phare (Paris. 2007)
  ISBN : 9782883290792 ; 15,44 € ; 15/05/2008 ; 229 p. ; Poche

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