Ce pays où il n'est jamais allé...

Victor Danoy, un écrivain français dans la quarantaine, rencontre une jeune Algérienne prénommée Zoulikha lors d’une séance de signature de son livre dont le thème est justement ce pays où il n’est jamais allé. L’Algérie a toujours occupé une place importante dans la vie de l’écrivain car son père réside dans ce pays, un père qu’il n’a jamais rencontré, ayant été élevé par sa mère française. L’Absent comme Victor le désigne a fait l’objet de beaucoup de fantasmes dans la vie du petit garçon qui en a fait un héros de la lutte nationale pour l’indépendance de ce pays qu’il considère comme le sien bien avant la France où il a été élevé. Zoulikha également d’origine algérienne lui fait prendre conscience de son ignorance de l’Algérie d’aujourd’hui et surtout de la vie des jeunes Algériens français, parqués dans des H.L.M. sans aucun espoir de s’en sortir. Victor invite donc Zoulikha à l’accompagner lors d’un voyage qu’il doit effectuer en Algérie, suite à l’invitation de la Ministre algérienne de la Culture, voyage qui changera complètement sa perception de ce pays, au point où il en arrivera à se demander à quoi l’indépendance a bien pu servir compte tenu de l’état pitoyable dans lequel sont plongés la plupart des habitants.

Au début, j’ai trouvé le livre assez terne, pas ennuyeux cependant mais rien de bien excitant. Mais je me suis laissé prendre peu à peu à cette histoire et surtout, le livre possède une certaine valeur car il m’a fait mieux comprendre cette guerre d’Algérie dont je connais bien peu de choses et toutes les implications qu’elle a amenées au sein de la population. J’ai aimé l’honnêteté de l’auteur qui jette un regard lucide sur ce pays qu’il est loin d’idéaliser. Il narre plusieurs meurtres révoltants commis tant du côté français qu’algérien.

Je ne sais pas si ce récit est autobiographique car je n’ai pas fait de recherches sur l’auteur mais c’est fort possible. La rencontre de Zoulikha et de Victor changera leur vie mais d’une façon tout à fait inattendue. Il faut lire le livre jusqu’à la toute fin pour le comprendre.

« Une folle journée qui vient rappeler que dans chaque héros sommeille un lâche, une bête immonde, que tout homme, aussi grand puisse-t-il être, est aussi un salopard en puissance. À deux pas d’ici, peut-être même juste au pied de l’hôtel où les autorités ont décidé de nous loger, une foule rageuse encercle un Européen qui tente juste de regagner l’appartement dans lequel il habite avec sa femme et ses trois enfants dont le lycée est fermé depuis maintenant plusieurs jours. Les insultes commencent à pleuvoir puis les coups. Au visage pour commencer. Ce visage d’Européen qui pue le colonialisme, l’étranger occupant. »

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  L'inconnu d'Alger [Texte imprimé], roman Stéphane Babey

  de Babey, Stéphane
  Koutoubia
  ISBN : 9782753804043 ; 16,90 € ; 12/02/2009 ; 218 p. ; Broché

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