Philosophie en séries de Thibaut de Saint Maurice

Philosophie en séries de Thibaut de Saint Maurice

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Essais , Arts, loisir, vie pratique => Cinéma, TV

Critiqué par AmauryWatremez, le 3 novembre 2011 (Evreux, Inscrit le 3 novembre 2011, 55 ans)
La note : 5 étoiles
Visites : 4 267 

Séries télé et philo

Je viens de lire en moins d'une journée et un peu moins d'une nuit "Philosophie en séries", excellent livre qui devrait être obligatoire dans les IUFM pour les profs de philosophie mais pas seulement car du point de vue pédagogique et didactique c'est tout bonnement génial. Il montre que l'on peut philosopher, raisonner et penser à partir de la sous-culture télévisuelle, ce ne sont pas toujours des chefs d'oeuvre, et que c'est finalement un autre moyen de ramener les élèves, ou toute personne un peu curieuse, vers la littérature. A chaque série l'auteur analyse les concepts qui lui semblent sous-tendre les épisodes, ainsi que l'étude brève des références vers lesquelles conduit sa réflexion : "24 heures" et la notion de devoir, la recherche du bonheur a-t-elle un prix ?, "Alias" et l'identité, les miroirs de l'âme, "Docteur House" et l'apprentissage de la vérité par la méthode socratique, l'expérimentation rationnelle et l'intuition, House trouvant la plupart du temps la solution sur une impression totalement irrationnelle, l'importance d'être vrai quant à l'appréciation que l'on a de soi-même, "Desperate Housewives" et l'apparence, le conformisme social, l'optimisme et le pessimisme ou la lucidité, avec "Dexter" il parle de la notion de justice, celle-ci justifie-t-elle tous les moyens, il traite de la mort et des fins dernières en analysant "Six Feet under", la réification des corps dans "Nip/Tuck", la dictature du paraître l'importance de l'authenticité, avec "Lost" il s'intéresse à l'état de nature, à la fragilité des sociétés humaines dans lesquelles la sociabilité ne semble pas couler de source, la différence entre l'être social et l'être réel dans les "Soprano", la philosophie de l'histoire avec "Rome" et la liberté ainsi que l'individualisme grâce à "Prison Break", la soumission.

J'ai particulièrement apprécié les analyses d'"House", de "Lost" et de "Nip.Tuck".

Regarder la télévision devient avec ce livre un acte intelligent. Cela, les amateurs de culture bis et populaire le savaient déjà. On se plaint que le niveau baisse, il baisse effectivement dangereusement à cause de la télé-poubelle et voyeuriste, il peut remonter très vite grâce aux oeuvres de fiction, fiction qui est donc toujours autant indispensable. Si l'imaginaire disparaissait ou s'appauvrissait de trop, nous serions en danger, nous le sommes déjà. On s'en aperçoit déjà avec la rentrée littéraire, beaucoup d'ouvrages voudraient bien livrer leur analyse fine, si possible, et bien sûr, a priori intelligente, de notre société, mais la plupart du temps, ils le font en chaussant de gros sabots, tandis que la fiction, le romanesque, le rocambolesque permet de le faire de façon beaucoup plus digeste. Tel roman centré sur le nombril d'un auteur ou de SA communauté pourrait souvent se résumer d'une phrase : "la racisme c'est pas bien, le multiculturalisme c'est bô", Marie n'Diaye par exemple, "les femmes elles sont gentilles", tous les bouquins de Christine Angot, "Philippe Sollers est un grand penseur et les gens qu'il aime bien sont gentils", les derniers livres de ce dernier...etc
.

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

Pas de série ou de livres liés.   Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

Forums: Philosophie en séries

Il n'y a pas encore de discussion autour de "Philosophie en séries".