Le conformiste de Alberto Moravia

Le conformiste de Alberto Moravia
(Il conformista)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Antihuman, le 25 octobre 2011 (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 299ème position).
Visites : 4 907 

Des questions ?

Peu de mots à dire sur ce classique au titre tellement universel; sinon évocateur (et de toute façon moins connu et éventé que Le Mépris du même auteur...) Un livre subversif.


Introduction de l'éditeur:

Le jeune Marcello grandit, livré à lui même, dans une famille désunie. Le bouillonnement de l'adolescence l'effraie, il se sent traversé par des instincts violents, meurtriers. Terrorisé par le sentiment d'être différent des autres, Marcello décide, une fois adulte, de devenir comme tout le monde, irréprochablement normal. Dans l'Italie de Mussolini, être normal cela veut dire être fasciste. Marcello a mis le doigt dans un engrenage qui le conduira très loin.
Relire Le Conformiste dans sa première édition, c'est redonner à ce texte qui a suscité tant d'interprétations une virginité. C'est, enfin, laisser la parole aux mots !

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Le conformiste

9 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 9 mars 2016

Le conformiste.
Publié pour la première fois en 1951 (1952 pour la première version francophone), Le conformiste a fait l'objet de nombreuses éditions plus ou moins épurées selon l'air du temps. Le cinéma, au travers de l'excellent Bertolucci, présente une mouture plus contrastée encore.
Enfin, Flammarion tranche en rééditant la version originale qu'on avait sans doute un peu perdue de vue, car elle est à la base un peu plus nuancée.
Marcello, ce petit garçon aux airs de fille, cet enfant esseulé, deviendra un adulte incapable de choix.
La littérature d'après guerre avait soif de revanche et on fera de lui un fasciste, un judas. Mais je pense que cette interprétation n'est pas vraiment celle que Moravia avait prévue.
Marcello n'est ni plus ni moins que n'importe qui ! Il n'a pas vraiment d'opinion ni d'idéologie. Il veut simplement se fondre dans une masse où les opportunités décideront pour lui !
Bref, disons pour faire simple, que le monde est composé selon une classification un peu osée de 10 % de gens formidables, 10 % de parfaits salopards... et 80 % de Marcello - c'est à dire de ces gens qui avancent ou reculent selon le sens de la vague.

Voilà donc ma lecture de cet excellent ouvrage. Un vrai roman qui puise dans le réel. Nougaro dirait : "la sueur est son lait". Bravo Alberto Moravia.


Un roman qui rend mal à l'aise

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans) - 19 juillet 2015

L’action se déroule entre les deux guerres en Italie et en France . Le jeune Marcello a l’impression qu’il est un enfant différent des autres. Après un épisode de type homosexuel assez traumatisant, puisqu’il tue au révolver son harceleur, Marcello décide de rentrer dans la norme, de devenir quelqu’un comme tout le monde. Il se choisit une épouse, - qu’il n’aime pas- , aspire à fonder un foyer avec des enfants, continue à être un fonctionnaire zélé et irréprochable. C’est ainsi qu’il accepte une mission pour le parti fasciste dont il fait partie : confondre un de ses anciens professeurs et l’attirer dans un piège.

Bertolluci a réalisé un excellent film à partir de ce roman avec, entre autres Jean-Louis Trintignant et Dominique Sanda. L’histoire est bien respectée, cependant le réalisateur a nettement « gonflé « l’assassinat de Quadri et de son épouse Lina. Cette longue séquence, dans le film, est d’ailleurs époustouflante …

Un roman et un film qui rendent le lecteur terriblement mal à l’aise.



Extraits :


- Chacun doit jouer son rôle et c’est grâce à cela que le monde peut durer.

- Tu ne peux pas comprendre ce que signifie pour une femme de ne plus être jeune … c’est pire que la mort.

- Elle était grande, avec de grandes mains et de grands pieds, de longues jambes, des épaules larges, une taille incroyablement mince qui faisait ressortir une poitrine florissante et les flancs larges. Le cou long et mince supportait un visage pâle, sans aucun fard, qui manquait de fraîcheur et semblait fané malgré sa jeunesse ; l’expression était vive, anxieuse, tourmentée et mobile.

- Vous deviez soigner votre mari. Il est malade d’austérité, dit le professeur, la tête penchée sur son assiette. Et il ajouta entre ses dents : - ou plutôt, son austérité n’est qu’un symptôme.

°°°

En bonus, la bande annonce du film :
http://allocine.fr/video/…

Chronique d'un fasciste ordinaire

8 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 5 août 2013

C'est par conformisme que Marcel - Marcello - devient fasciste, et espion du gouvernement italien. C'est ce qui le conduit également à réprouver son homosexualité. Etre comme tout le monde guide l'action de celui qui pourrait nettement préférer une vie de dilettante. Pas entièrement blâmable, cette espèce de lâcheté inscrit le protagoniste dans une sorte de "banalité du mal", pour reprendre l'expression d'Hannah Arendt. Par conséquent, on pourrait conclure que les circonstances font l'homme, et que la société, ses besoins, diktats et envies du moment imposent ses vues à celui dénué de grande personnalité.
Ce livre s'avère donc éminemment dérangeant, au moins troublant, sans doute assez juste. Il mérite de faire réfléchir.

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