Mort d'un trimardeur de Arthur Upfield
(Death of a Swagman)
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Une série prometteuse
Première rencontre il y a deux ans et demi avec Napoléon Bonaparte, un inspecteur australien hors du commun. Comprenez par là qu’il n’hésite pas à se faire condamner à des travaux d’intérêt général pour se fondre dans la petite population locale de Merino (80 habitants), une bourgade dans le bush australien du Victoria (New South Wales à l’époque de la parution de l’ouvrage) à seulement quelques « encablures » de l’état de South Australia. Voilà pour la situation géographique.
Raison de cette mise en scène ? Elucider les circonstances de quelques morts suspectes. Voilà pour le début du scénario.
Hors du commun aussi puisque Bony (pour les amis) n’accepte jamais de s’ « abêtir l’esprit avec des meurtres ordinaires. (Il) ne choisit pas les affaires simples, mais celles qui présentent des circonstances inhabituelles. (…) Regardez-moi. Que voyez-vous ? Allons, dites-le moi. (…) –Vous voyez un sang mêlé qui est inspecteur de police dans un état d’Australie. La responsable de la mission dans laquelle on m’a emmené quand j’ai été abandonné tout bébé, une sainte, m’a permis de bénéficier d’une bonne éducation. Je suis passé d’une école communale à un lycée, puis à l’université de Brisbane, où j’ai obtenu une maîtrise de lettres, prouvant une fois de plus, s’il en était besoin, que le métis australien n’est pas une sorte de kangourou. (…) Ma carrière n’est ternie par aucun échec, voilà ce qui me rend sûr de moi. Que je ne réussisse pas à élucider un seul crime, cette affaire Kendall, par exemple, et je perdrai cette foi qui me permet de marcher la tête haute. Le grand inspecteur Napoléon Bonaparte cédera alors la place à Bony, le métis nomade. (…) Je possède les facultés du Blanc, et le sens de l’observation et la connaissance de la brousse du Noir. La brousse va me livrer ses secrets.» Voilà pour les présentations. Directes certes mais honnêtes.
Le ton est ainsi donné dès les premières pages. Le protagoniste est un homme extraordinaire, sûr de lui, ambitieux, un peu arrogant, qui ne rechigne pas à la tâche, qui sait faire preuve d’humilité et qui est finalement très humain. J’aime ça. Très vite, nous nous attachons à Bony même si parfois il nous sème au cours de l’enquête. Il nous intrigue voire nous malmène. Arthur Upfield a ainsi réussi à nous prendre par la main et à nous faire découvrir la double culture de l’Australie de l’époque. La description des paysages est plutôt remarquable. L’atmosphère particulière du bush australien nous est retranscrite à la lettre près. Pas de faux-semblants. Un bémol toutefois. L’intrigue et les différents personnages ne m’ont guère séduite. C’était un peu creux et pâle. Peut-être est-ce lié à la très forte personnalité de Bonaparte qui a écrasé les figurants et les rôles secondaires. Toujours est-il que cela m’a donné envie de poursuivre ses autres aventures. Reste à savoir par quel ordre commencer cette série de polars ethnologiques.
Les éditions
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Mort d'un trimardeur
de Upfield, Arthur Valencia, Michèle (Traducteur)
10-18
ISBN : 9782264047847 ; 1,77 € ; 04/09/2008 ; 287 p. ; Poche
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