Le lion noir de Alain Berenboom
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Du rififi au Vlaams Blok
Maintes fois, l'envie m'a taraudé d'abandonner la lecture au beau milieu du bouquin.
Tout avait pourtant bien commencé, telle une histoire à lire, sans fausse honte, sous les palmiers.
Très vite, l’intrigue s'enlise, les mots sonnent aussi faux que les personnages, les explications politiques s’emmêlent les pinceaux, on confond allègrement anarchisme avec extrême droite, ligue des droits de l’homme et fondation Brigitte Bardot.
Pour couronner le tout, l'héroïne du livre, qu’on nous décrit comme belle, intelligente, intellectuelle et saine d'esprit passe son temps à utiliser le sexe comme « seul exutoire à ses angoisses, comme seule libération. ». Bon, les écrivains ont les fantasmes qu'ils peuvent. On peut toujours rêver.
Ce livre se veut une démystification du Vlaams Blok dont Anvers a le monopole. Il met en scène une Française qui, après la mort d’un homme qui côtoyait les extrémistes, tombe follement amoureuse de lui ... juste après son assassinat.
Une rencontre fortuite, une invitation pour une soirée romantique, et pif, paf, pouf ! le coup de fusil fatal.
Erreur sur la personne ou assassinat prémédité ?
« Mais peut-on encore avoir confiance dans les flics de ce pays ? Les citoyens doivent agir tout seuls maintenant. C’est un comportement nouveau terriblement difficile à assumer » Voilà ce que l’auteur met dans la bouche de ses personnages.
Bizarre qu’il n'égratigne pas la magistrature, responsable de toutes les dérives judiciaires. Notez qu’on le comprend, en tant qu'avocat, il ne va pas dénoncer ses pairs, l’esprit de corps prend le dessus, vaut mieux casser du sucre sur les autres, ces flics bornés, par exemple…
Après bien des élucubrations pseudo politiques (on devrait proposer à l’auteur de suivre quelques cours de doctrines politiques…) il nous donne une définition des militants du Vlaams Blok qui ne se revendiquent nullement comme racistes. « Il plonge ses racines dans l’héritage pour assurer aux Flamands la place qui leur est due en Europe. Il n'y a rien de raciste dans le Blok. Depuis des siècles, la Flandre a été occupée par des étrangers : Espagnols, Autrichiens, Français, C’est un peuple d’opprimés et de révoltés. Les étrangers les ont privés du droit de diriger leurs propres affaires. Le Blok n’est pas un parti de vieux nostalgiques mais de jeunes. Il comble leurs idéaux, catholiques, nationalistes, socialistes. »
L’auteur ne manque pas d'imagination lorsqu’il décrit la dernière trouvaille les nouveaux junkies branchés « il suffit d'allumer son ordinateur, de se connecter sur Internet, de se procurer un code d’accès grâce à sa carte de crédit et… de se faire injecter dans le cerveau une ou plusieurs doses selon le prix.. ». Personnellement ce sursaut d’imagination me laisse de glace.
Au passage, il nous donne quelque indice sur la mafia russe qui gangrène notre pays (pour détourner les soupçons, il parle de « Lettons », mais on se comprend). « Sous une activité légale, l'importation de médicaments, se cache un trafic de drogue et au-delà, des relations avec l'extrême droite ». On dirait que l'auteur veut régler ses comptes, mais le lecteur n'y comprend goutte, c’est comme ces articles pour grand public dont « le Soir Illustré » a le secret et dont je soupçonne le journaliste d’ajouter bout à bout des rapports tronqués d’enquêtes dont il ne connaît pas lui-même les tenants et les aboutissants. « Tout ce qui est creux et tragique parait rassurant. »
Les éditions
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Le lion noir [Texte imprimé] Alain Berenboom
de Berenboom, Alain
Flammarion
ISBN : 9782080679437 ; 16,10 € ; 18/01/2000 ; 223 p. ; Broché
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du fantastique au polar en passant par un essai sur l'extrémisme de droite à Anvers
Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 83 ans) - 11 février 2009
Fred(érique) est consultante en audiovisuel à Paris et séparée de Benny auquel elle fait souvent référence mais, évidemment, pas nécessairement à l’avantage de celui-ci. Lors d’un congrès à Anvers, Fred rencontre Daniel Metzinger avec qui elle passe la soirée et qui se fait tuer d’une balle tirée. Qui est l’assassin ? Qui est Daniel Metzinger ? Au fil des rencontres avec le frère de Daniel, un adepte du Vlaams Blok, Bruno, Helena, elle se rend compte que, décidément, Anvers est une ville plutôt singulière, berceau du nationalisme flamand, de l’extrême droite. Bruno la fait rencontrer S. Tagenbush qui pratique le massage thérapeutique de l’âme via un écran d’ordinateur, un voyant extralucide en quelque sorte. Et là, le roman rejoint le fantastique. Elle revoit le fantôme de Daniel, elle rejoint le monde virtuel, elle se retrouve au bord d’un fleuve, le Congo ?
L’auteur parvient à tenir son lecteur en haleine en le faisant pénétrer dans différents milieux et ceci, grâce au mélange des genres : fantastique, polar, essai sur la montée du nationalisme flamand, recherche d’un amour irréalisable.
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