Fables de Ésope
(Fabulae)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
Moyenne des notes : (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : (50 738ème position).
Visites : 4 109
Morales d'un goût douteux
Ésope est considéré comme un des pères du fabuliste, il faut lui donner ça, on peut sentir directement son influence sur des conteurs comme Jean de La Fontaine (1621-1695), plus connu. Ésope est quelqu’un qui a laissé sa marque dans l’histoire de la littérature, MAIS je comprends qu’on puisse trouver le FOND des histoires d’un goût plus que douteux. Ésope était un esclave et difforme et ses fables s’en ressentent.
Les fables d’Ésope utilisent les animaux pour parler des hommes. Les fables font quelques lignes : un court récit métaphorique suivi d’une morale.
Des fois ça vise dans le mille, mais la plupart du temps c’est à des kilomètres. C’était étrange à lire, j’ai éprouvé quelques malaises. À quelques exceptions près, ça a une morale très conformiste, une morale d’esclave, de soumis (il faut obéir, ne pas chercher à avoir de meilleurs maîtres car on peut tomber sur des pires, la fatalité, la prédestination, le déterministe, pour le maintien des castes, ne pas chercher à s’enrichir, à monter en grade, les puissants l’emportent sur les faibles, la loi divine, etc.). Il y aussi beaucoup de piques à ceux qui sont beaux (ils ont une petite cervelle) et les riches (ils sont perfides, ambitieux, méchants et courent à leur perte...). Il méprise les riches et les puissants, tout en ayant peur d’eux... C’est naïf, manichéen, il y a beaucoup de préjugés, mais bon, c’est rare que les morales dans les fables se veulent nuancés ou réalistes. Je m’attendais seulement à plus.
Bien que ses fables aient vieillis (ça a quand même plus de 2500 ans ! il faut se mettre dans le contexte de l’époque et prendre en compte les origines du poète), c’est quand même des histoires qu’on peut savourer tout en gardant un certain recul face à la philosophie. C’est un document de première qualité et je me suis beaucoup amusée. En gros, j’ai été déçue et satisfaite en même temps.
La plupart des éditions ne comporte pas le même nombre de fables. Ça dépend de la source, du copiste, du traducteur... Ça a été modifier plusieurs fois à travers le temps pour s’adapter aux morales de l’époque, comme la morale chrétienne... Il y a énormément de versions disponibles, un nombre interminable de traducteurs, on peut facilement s’y perdre. On dit que la version la plus complète compte 426 fables, dans la mienne (Albin Michel, Espaces libres, 129, traduction de Jacques Lacarrière) il y en avait 308 (c’est quand même raisonnable). Je suis satisfaite de mon édition, fluide et très accessible, qui incluait aussi un court essai sur l’ouvrage et la symbolique des animaux.
« L'ÂNE ET LE CHEVAL
L'âne enviait le cheval de manger toujours à sa faim et d'être bien traité alors que lui, contraint de peiner tant et plus, n'avait même pas de paille en suffisance. Mais lorsque vint la saison de la guerre, un soldat tout en armes prit le cheval comme monture et l'entraîna partout sur les champs de bataille, tant et si bien que l'animal tomba un beau jour sous les traits. Et l'âne, en le voyant, changea d'avis et compatit aux malheurs du cheval.
Cette fable montre qu'il ne faut jamais envier les seigneurs ni les riches, en butte aux dangers et à la jalousie, mais accepter la pauvreté. »
« ZEUS ET LES HOMMES
Zeus, ayant façonné les hommes, ordonna à Hermès de leur verser l'élixir d'intelligence. Le dieu prit donc des doses égales qu'il répartit entre chaque homme. Et c'est pourquoi les gens petits, remplis jusqu'au ras de la tête, sont des gens avisés, tandis que les très grands, n'étant que partiellement remplis, le sont moins que les premiers.
Cette fable s'applique à tout homme au grand corps, mais à petite cervelle. »
« LA TORTUE ET LE LIÈVRE
La tortue et le lièvre disputaient de leur rapidité. Ils convinrent donc d'une rencontre à une date et en un lieu précis et ils se séparèrent. Le lièvre, assuré d'arriver le premier en raison de sa vélocité naturelle, s'allongea sur le bord de la route et s'endormit. La tortue, sachant combien elle était lente, ne s'accorda aucun répit, dépassa le lièvre endormi et remporta la course.
Cette fable montre que l'effort est parfois préférable aux dons, quand ils incitent à la paresse. »
Les éditions
-
Fables [Texte imprimé] Esope trad., introd. et notes par Daniel Loayza
de Ésope, Loayza, Daniel (Traducteur)
Flammarion / G.F..
ISBN : 9782080707215 ; 7,90 € ; 23/06/1993 ; 299 p. ; Poche -
Fables [Texte imprimé] Ésope trad., présentées et commentés par Jacques Lacarrière...
de Ésope, Lacarrière, Jacques (Traducteur)
Albin Michel / Espaces libres
ISBN : 9782226136336 ; 9,50 € ; 03/01/2003 ; 354 p. ; Poche -
Fables [Texte imprimé] Ésope trad. du grec et présenté par Claude Terreaux
de Ésope, Terreaux, Claude (Editeur scientifique)
Arléa / Poche-Retour aux grands textes
ISBN : 9782869593176 ; 7,00 € ; 18/06/2004 ; 173 p. ; Poche
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Les critiques éclairs (1)
» Enregistrez-vous pour publier une critique éclair!
Αἴσωπος, les fables d'Aisopos
Critique de Martin1 (Chavagnes-en-Paillers (Vendée), Inscrit le 2 mars 2011, - ans) - 25 août 2013
Mais bon, ce n'est pas l'Iliade, ni l'Odyssée. Si La Fontaine ne l'avait pas élégamment dépoussiéré, cet esclave difforme plein d'imagination serait sans doute tombé dans un oubli plus que définitif.
Suggestion : donnez ça aux enfants de dix ans qui s'ennuient. C'était mon cas à cet âge et j'aimais bien lire ces petites histoires. Même si bon, la morale, je m'en foutais un peu.
Forums: Fables
Il n'y a pas encore de discussion autour de "Fables".