Accabadora de Michela Murgia
(Accabadora)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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Fillus de anima
Fillus de anima
« C’est ainsi qu’on appelle les enfants doublement engendrés, de la pauvreté d’une femme et de la stérilité d’une autre. De ce second accouchement était née Maria Listru, fruit tardif de l’âme de Bonaria Urrai »
Le ton est donné.
L’auteur nous raconte à travers l’histoire de la petite Maria, aussi bien la vie quotidienne que les cérémonies traditionnelles comme les mariages et les décès dans un petit village sarde des années 50.
Zia Bonaria entoure de soins et de tendresse la petite Maria. Elle lui permet de faire des études et lui offre son métier de couturière.
Mais que fait Zia Bonaria certaines nuits enveloppée dans son long châle noir?
Ses mystérieuses disparitions nocturnes vont troubler la petite.
Le jour où elle découvrira l’existence de l’accadabora, devra-t-elle naitre une troisième fois ?
On a l’impression d’y être dans ce village, de participer à la confection des pains pour le mariage…
Les personnages sont très attachants.
L'auteur met en évidence de nombreuses questions dont la plus grave : le choix d'abréger les souffrances d'un mourant.
Ce roman est très agréable à lire.
Les éditions
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Accabadora [Texte imprimé], roman Michela Murgia traduit de l'italien par Nathalie Bauer
de Murgia, Michela Bauer, Nathalie (Traducteur)
Seuil
ISBN : 9782021025071 ; 17,20 € ; 18/08/2011 ; 214 p. ; Broché -
Accabadora [Texte imprimé], roman Michela Murgia traduit de l'italien par Nathalie Bauer
de Murgia, Michela Bauer, Nathalie (Traducteur)
Points / Points (Paris)
ISBN : 9782757829998 ; 6,50 € ; 30/08/2012 ; 181 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (4)
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Interessant mais écriture curieuse
Critique de Mimi62 (Plaisance-du-Touch (31), Inscrit le 20 décembre 2013, 71 ans) - 4 janvier 2019
La vie de Maria se joue en noir ou blanc, le monde daigne lui faire un timide sourire ou lui tourne totalement le dos. Rien ne vient adoucir cette vie rude, aucune nuance de gris ne vient égayer son quotidien, les rêves n'existent qu'en rêve et Maria n'y a pas accès. Aucune lueur d'espoir pour éclairer un soupçon d'ambition. L'ambition elle-même n'appartient pas à cette société ou alors elle se résume à survivre jusqu'à demain, à ce que personne ne puisse penser quoi que ce soit d'autrui, en positif comme en négatif. Demain sera pareil à hier. Même lorsqu'elle réussit à découvrir un autre lieu une autre vie, la tradition lui impose sa volonté et la fait revenir dans ce cercle étroit, étouffant, fermé, oppressant, routinier, monochrome, sans chaleur.
Maria est bien une enfant adoptée mais ce n'est pas là le thème du roman, à tel point que sa situation m'est complètement sortie de l'esprit au cours de la lecture.
La situation de sa mère adoptive, qui aide les mourants à mourir, n'est pas non plus ce qui a prévalu dans ce roman, à mes yeux, cela m'a semblé appartenir naturellement à ce microcosme. Une fois le livre fermé, par contre, c'est LA question qui me reste. L'activité de cette femme pourrait-elle être transposée dans notre société actuelle. Selon les convictions de chacun on pourrait même se demander si, cette société apparaissant si arriérée socialement n'est pas furieusement moderne, sur ce point, si à travers toute cette froideur constante, ce n'est pas là la preuve d'une certaine humanité, peut-être même la seule expression de cette humanité.
On remonte dans le temps, on va à la rencontre du passé mais bien moins loin que ce que le récit laisse imaginer. L'action se situe aux environs des années 50 du XXème siècle. C'est une réelle découverte que cette entrée dans le mode de vie de familles de cette Sardaigne rurale. L'expression Sardaigne rurale dans les années 50 n'est-elle pas d'ailleurs un pléonasme ?
On peut aussi évoquer l'effraction et le voyeurisme car dans cette société tout est hermétiquement fermé aux regards des autres et là, en tant que lecteur, nous côtoyons les personnes à leur insu, nous les épions.
Cela entraîne une interrogation par rapport à l'écrit. Chaque phrase apparaît soigneusement écrite mais l'enchaînement manque comme si, à l'image des Sardes, l'écriture acceptait d'entrouvrir une porte mais surtout pas de l'ouvrir entièrement.
Faut-il voir une volonté de l'auteur ou le résultat du travail du traducteur travaillant davantage phrase par phrase que sur l'ensemble du texte ? La question reste entière car après avoir observé Maria, je l'ai accompagnée lorsqu'elle a eu ce passage où elle a mené sa vie, la lecture était plus fluide. Cette parenthèse fermée j'ai été de nouveau exclu de son monde et suis de nouveau devenu observateur.
Un livre intéressant à lire mais où, à l'image de cette vie sarde, l'émotion reste sur la couverture, le récit n'entraîne pas le lecteur, le lecteur doit réouvrir les portes à chaque nouvelle phrase, au mieux il réussit à garder le pied dans l’entrebâillement sur un paragraphe avant qu'il ne se ferme à son tour.
Une lecture demandant l'effort d'être à la hauteur de celui des Sardes, une lecture qui se calque sur ces règles de vie, elle ne se donne pas, il faut trouver les clés.
Difficile d'attribuer une note. Il mérite 4 étoiles pour l'intérêt mais 3 pour le style.
La dernière mère
Critique de Clara33 (, Inscrite le 29 septembre 2008, 77 ans) - 9 juin 2012
l'endormeuse
Critique de Zazy (, Inscrite le 29 juillet 2011, 75 ans) - 27 mai 2012
Tzia Bonaria, veuve avant d’être mariée, ventre sec, va trouver Anna Teresa Listru et lui propose de recueillir sa dernière fille Maria, dite, la dernière, la quatrième, la fille en trop…. Maria « Fill’e anima », fille d’âme, est élevée par Tzia qui lui donnera tout son amour, la confiance, l’éducation. Elle découvrira la sensation insolite d’être importante pour quelqu’un, de pouvoir grandir tranquillement. Pourtant, une nuit, elle découvre que Tzia s’absente la nuit…. Ce secret, ce sera son ami d’enfance qui le lui dévoilera à l’occasion du décès de son frère. Tzia est accabadora, l’endormeuse… Les femmes sardes donnent la vie mais certaines sont appelées au chevet de moribonds, qui le demandent, pour donner la mort. Pour l’accepter, il faudra que Maria quitte le village pour aller sur le continent, puis revienne assister Tzia mourante.
Fill’e anima, fille de l’âme, celle que l’on choisit pour l’amener vers soi, pour l’élever. Accabadora, fait presque penser à une formule magique. Le pouvoir poétique des mots étrangers est immense.
Quel plaisir cette lecture lente, au rythme de la vie de ce petit village du bout du monde où la modernité, synonyme de la fin de ces traditions, arrive à tous petits pas. Michela Murgia tisse autour de nous un voile de tendresse, de rudesse, de filiation, de transmission grâce à une écriture fluide, tout en retenue et si poétique que je n’ai pu reposer le livre. Un très bon livre que je ne peux que recommander.
Le cœur cousu de Carole Martinez version italienne
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 28 mars 2012
L’histoire se déroule cependant en Sardaigne, mais sans doute à peu près à la même époque ; une période où la pauvreté et la famine touchaient de nombreuses familles. Maria est la dernière d’une famille de 5 filles ; pour assurer la survie de ses aînées, elle est donnée à une vieille femme du village, Tzia. Cette dernière se montre relativement froide et mystérieuse mais assure à Maria une éducation qui lui aurait fait défaut dans sa famille de sang. Tzia est une couturière, mais très vite on se rend compte, comme Maria, qu’elle a une activité secrète.
C’est un court roman qui laisse tout du long planer une onde de mystère. Les liens si étranges et si vides d’affects qui unissent les différents personnages sont bien décrits ; on accroche complètement à cette histoire atemporelle, bien loin de notre société actuelle. Le style de M Murgia est cependant très banal.
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