Des vies d'oiseaux de Véronique Ovaldé

Des vies d'oiseaux de Véronique Ovaldé

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Isad, le 20 septembre 2011 (Inscrite le 3 avril 2011, - ans)
La note : 4 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (42 937ème position).
Visites : 4 039 

Récit sans relief

Les chapitres sont courts ou très courts (à peine une page). La ponctuation est aléatoire avec plusieurs phrases séparées par des virgules. La façon de raconter l’histoire est plate, distanciée, sans chaleur.

Une femme pauvre a été épousée pour sa beauté et sert d’ornement à son mari. Leur fille étouffe dans leur maison aux fenêtres qui ne s’ouvrent pas. Elle interrompt ses études et vit avec le jeune homme qui a été engagé comme jardinier. Et ils habitent, comme des coucous, les villas dont les propriétaires sont en vacances dans ce pays non identifié près de la mer en Amérique du sud. Le lieutenant de police, attirée par l’épouse qui se met à renaître émotionnellement, fait le lien entre les personnages.

Un exemple du style : le dernier paragraphe du 1er chapitre.
« Taïbo a hoché la tête, comme si son raisonnement lui paraissait judicieux. Avant de partir il est allé voir le jardin derrière la maison, elle l’a suivi, il a dit « Il est très bien entretenu », et en effet il était magnifique, il y avait même une roseraie, elle a toussoté en disant qu’il l’était moins qu’avant, alors Taïbo et son imagination trop fertile ont pensé que c’était la fille morte des Izarra qui avait l’habitude de s’occuper du jardin et que les choses n’étaient plus maintenant ce qu’elles étaient autrefois, il s’est retourné un peu brusquement vers madame Izarra, il lui a serré la main en lui assurant qu’il la tiendrait au courant s’il avait des informations (des informations sur quoi au juste ? sur des jeunes qui venaient dormir chez les gens pendant leurs vacances?) et il est parti » (p. 17)
IF-0911-3786

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Je n'ai pas accroché

5 étoiles

Critique de PA57 (, Inscrite le 25 octobre 2006, 41 ans) - 6 mars 2013

Ce roman avec des chapitres très courts raconte l'histoire, en Amérique latine, d'une femme issue d'un ghetto. Elle a épousé un homme riche et vit dans une belle villa avec sa fille, adolescente. Sa fille en a marre de vivre enfermée et fugue pour partir à l'aventure avec un jeune homme. Ils vivent dans les villas que les riches ont abandonnées le temps de vacances.

Malgré le thème de l'histoire que je trouvais plutôt intéressant, j'ai eu beaucoup de mal à accrocher à ce roman. Les chapitres sont très courts, peut-être trop courts. L'écriture n'est pas mauvaise, mais sans pour autant être vraiment bien. Ce qui m'a le moins plu dans ce livre, ce sont les personnages, qui j'ai trouvé très fades. Je ne me suis sentie proche d'aucun d'entre eux. Je les ai même tous trouvé étranges, et je n'ai pas compris leurs réactions.

Grâce et sensibilité

7 étoiles

Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 2 mars 2012

Tout d’abord, j’ai eu un peu de mal à aborder ce roman dont le style était différent sans que je sache bien définir ce qui faisait cette différence. Peut-être les multiples incises dans les phrases, peut-être la répétition du sujet… en tout cas l’écriture de Véronique Ovaldé (que je découvrais) m’a de prime abord décontenancée.

Puis, je me suis très vite sentie proche de Vida, cette femme de quarante-trois ans se sentant terriblement seule dans sa grande maison de béton et de verre qui se fissure de partout. Son mariage s’effiloche, et surtout sa fille Paloma a quitté la maison pour vivre une existence bohème avec Adolfo, son jeune amant qui a lui aussi quitté les siens. Paloma, cette jeune femme qui sent que pour pouvoir être elle-même, elle doit se défaire des liens familiaux qui la brident. Très vite, je me suis sentie proche également de ses aspirations. Tout comme j’ai compris les sentiments du quatrième personnage de cette histoire, le lieutenant de police Taïbo, homme taciturne qui s’est enfermé dans la solitude après une rupture douloureuse.

Et là est la magie de Véronique Ovaldé. Moi qui ne m’identifie que rarement aux personnages des romans que je lis, j’ai ressenti ici une inclination envers chacun de ces héros. Je me suis sentie des points communs, autant avec cette quarantenaire étouffée dans une vie dorée qu’elle n’a au fond jamais souhaité, qu’avec ce jeune homme fuyant un environnement familial sordide. Sans doute est-ce parce qu’ils ont tous une faille et de profondes blessures, que ces quatre héros sont de manière égale attachants et intéressants.

Avec beaucoup de sensibilité et de grâce, Véronique Ovaldé dresse des portraits qui, bien qu’empreints de tristesse, sont d’une grande légèreté. Car elle manie notamment avec talent les oxymores, et certaines phrases sont propres à faire le bonheur des amateurs de citations. Telle cette « inconsolable gaieté » que ressent Paloma à la fin de l’histoire, et qui laisse le lecteur dans une bulle flottante lorsqu’il referme le livre. Une bulle aérienne, comme le sont ces vies d’oiseaux.

Une écriture subtile voire charnelle

7 étoiles

Critique de Oops (Bordeaux, Inscrite le 30 juillet 2011, 58 ans) - 2 novembre 2011

Vida vit dans les beaux quartiers de Villanueva, elle vient d'Irigoy une province minable supposée d'Amérique du Sud et c'est avec soulagement qu'elle se marie à Gustavo, un homme riche avec lequel elle pense sortir de la misère. Cette union la rend heureuse les premières années, mais à la longue elle fait vite partie des meubles, son mari lui accorde de moins en moins d'attention, elle finit par se détacher ! Ensemble ils ont une fille, Paloma qui quitte le nid familial à 20 ans avec le jardinier, ne supportant plus l'ambiance sinistre de cette maison étouffante de bourgeoisie. A la suite d'une plainte de Vida, Taïbo un lieutenant flic vient constater que la maison a été visitée pendant leur absence, comme bien d'autres dans le quartier. Son enquête va l'amener à vite comprendre qui sont les coucous squatteurs. Vida découvre en ce lieutenant un être simple mais exceptionnel. Chacun des personnages raconte comment il en est arrivé là avec une certaine mélancolie. Dans des chapitres très courts, l'histoire se déroule dans une sorte de langueur douceâtre. le lecteur se laisse bercer par les aléas de la vie dont chacun des protagonistes s'accommode ironiquement. L'écriture est subtile, les personnages sont réalistes, après il faut juste s'habituer au rythme lancinant qu'impose l'auteur !

Des vies d'oiseaux, décollage immédiat ...

8 étoiles

Critique de Lulupichu (, Inscrite le 23 septembre 2011, 29 ans) - 23 septembre 2011

Dès le début on s'imprègne très vite de l'atmosphère du roman. Le style d'écriture est délicat, facile à lire, on a vraiment du mal à décrocher. Certes, l'histoire est assez légère, un peu trop futile parfois mais l'intrigue principale nous donne sans cesse envie de poursuivre, car elle tourne autour de l'existence de chaque personnage du roman.
Vida Izzara est une maitresse de maison avant d'être une épouse, une mère avant d'être une femme. Elle est en quête de son identité, elle a l'impression d'avoir échappé a sa vie, de ne pas avoir su profiter. Sa fille Paloma, autour de laquelle se déroule toute l'intrigue du roman, a disparu depuis un an, et Vida, sa mère part à sa recherche avec le lieutenant Taibo, laissant la maison à son mari, l’illustre chef de clinique Gustavo Izzara. Autour d'amour, passion, tromperies et sentiments, ce roman retrace joliment les questionnements intérieurs de chacun.

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