Les Nains de la Mort de Jonathan Coe
( The dwarves of death)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
Moyenne des notes : (basée sur 10 avis)
Cote pondérée : (3 288ème position).
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LA PERTE DE L'INNOCENCE
Le prétexte est une intrigue policière qui nous tient en haleine jusqu’à la fin et dont les ressorts sont posés dès le premier chapitre : le narrateur, un jeune musicien, rencontre les membres du groupe que son manager veut qu’il rejoigne dans une maison d’une banlieue cossue de Londres. Mais il assiste au meurtre du leader du groupe par des nains et, pris de panique, il s'enfuit à l’arrivée de la police. Un chapitre intitulé Interlude relance un peu le suspense en plein milieu du roman en revenant sur sa fuite après le meurtre. Mais ensuite c'est seulement dans les trois derniers chapitres que l'on revient au suspense policier jusqu'au dénouement incroyable. Mais tout cela ne prend que la moitié du roman.
L’enjeu véritable est ailleurs et notamment dans le fait que cet événement permette au jeune narrateur de faire le point sur sa vie et cet événement tragique est vu par lui comme l'aboutissement d'un parcours semé d’échecs en tous genres. Il revient alors sur ses amours compliqués avec Madeline, une jeune fille catholique, sage et quelque peu naïve, sur son envie de quitter sa province pour tenter sa chance en tant que musicien dans la capitale, sur ses amitiés, sur sa passion de la musique etc… Sur le ton de la confidence , avec le souci de sincérité , le narrateur évoque au gré de ses sentiments et au mépris de la chronologie des évènements de sa vie , ne dissimulant pas sa candeur ni son immaturité touchante. Non dénué d’humour, il peint les petites tracasseries quotidiennes de sa vie avec sa colocataire, ses soucis avec les transports en commun.
Au final, ce roman nous parle de la perte de l’innocence et nous décrit le parcours de quelqu'un qui grandit bien malgré lui - et en dépit de sa petite taille. Les circonstances de la vie amènent le héros à se confronter à un univers qu'il ne connaissait pas , à perdre ses illusions , à découvrir la complexité du monde qui l'entoure mais malgré tout, il parvient à rester lui-même et à garder en lui une forme aboutie de candeur.
Les éditions
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Les nains de la mort [Texte imprimé] Jonathan Coe trad. de l'anglais par Jean-François Ménard
de Coe, Jonathan Ménard, Jean-François (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070422142 ; 7,50 € ; 30/05/2002 ; 232 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (9)
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« Et chacun doit vivre sa vie et Dieu sait que je dois vivre la mienne » (Morissey)
Critique de Jlc (, Inscrit le 6 décembre 2004, 81 ans) - 20 avril 2012
Je ne reviens pas sur l’histoire et les passages soulignés à juste titre par les précédents critiques. Cependant j’en rajouterai un : « Il y a des gens qui ne se rendent pas compte qu’un simple « non » peut-être parfois la plus douce des réponses ». Il écrit cela pour décrire les désillusions de chômeurs à qui on promet une réponse rapide qui souvent ne viendra jamais au lieu de leur dire clairement pourquoi on ne retient pas leur candidature et ainsi peut-être mieux les aider. Ces lignes qui ont un quart de siècle gardent toute leur cruelle actualité.
Certes « Les nains de la mort », qui a été écrit quand Coe avait moins de 30 ans, n’est pas son meilleur livre mais il est intéressant pour celles et ceux qui suivent son travail car il annonce « Testament à l’anglaise », « Bienvenue au club », « Le cercle fermé » ou encore « La vie très privée de Mr Sim ». Et pour les autres, voilà un roman qui leur fera passer un bon moment. Je lui ferai toutefois le même reproche que celui déjà formulé pour « Testament à l’anglaise » : la fin est un peu trop grand guignol et le personnage de Karla quelque peu outré. Mais je sais que d’autres critiques ne partagent pas ce point de vue.
Le livre se referme sur le point d’interrogation de la vie qui continue. Mais « reviendra-t-elle jamais à la normale ? » (Morrissey)
Punk is not dead !
Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 62 ans) - 18 mars 2011
Et puis la construction, cet immense flash back entre les événements un rien "polar" du début et de la fin du livre. Quelques scènes sont restées gravées dans ma mémoire, en particulier celle de l'attente du bus un dimanche matin... j'ai l'impression de l'avoir vécue moi même à plus d'une reprise.
Lisez le !!!!
Ne vous fiez pas au titre
Critique de Maylany (, Inscrite le 11 novembre 2007, 44 ans) - 31 janvier 2009
Ce livre ne me tentait absolument pas ; je dirais même que tout me repoussait : le titre, la couverture, le résumé ... sauf l'auteur dont j'avais déjà lu 2 livres qui m'avaient beaucoup plu.
Je l'ai donc pris complètement au hasard à la médiathèque histoire d'avoir "mon compte de lecture" et n'arrivais pas à me décider à le lire une fois dans ma PAL.
Finalement, je m'y suis quand même attaqué et j'ai vraiment beaucoup aimé. L'écriture est tellement agréable, fluide et rythmée. L'histoire, contrairement à ce que je pensais, est très intéressante et pas du tout loufoque (malgré cette histoire de nains) et William est très attachant.
Bref, du petit lait !
Heureusement, il y a le style…
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 4 juin 2008
Mais l’art de Jonathan Coe transcende les faits décrits. Et donc, ceux-ci, même faiblards comparés par exemple à « Bienvenue au club », nous font rire et on se dit qu’il est fort, ce Coe, à tel point que lorsqu’il fait du « sous-Coe », ça reste quand même bon…
un moment de vie peu banal
Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 5 septembre 2005
Un soir, il va être témoin d’un meurtre, sa vie va basculer. Il nous raconte son quotidien jusqu’à cet événement.
La trame de l’histoire est passionnante même si à première vue l’histoire de William semble banale. Jonathan Coe décrit un Londres particulier. Un roman intimiste plus qu’un policier !
Pauvre William
Critique de Marz (Aulnay sous bois, Inscrite le 1 juin 2004, 41 ans) - 25 juin 2004
Cependant, j'ai moi aussi trouvé ce livre un peu moins bien que Testament à l'anglaise ou La maison du sommeil. Il y a quelques longueurs dans ce livre, même si on passe plutôt un bon moment.
Rocambolesque et hilarant
Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans) - 14 novembre 2002
J'ai longuement hésité avant d'acheter ce roman et ensuite, une fois acheté à le lire. En effet, l'intrigue décrite dans la quatrième de couverture ne me tentait pas vraiment. Mais, fan de l'auteur, je me suis finalement décidée, et je ne le regrette pas. Construite sur un tempo rapide, l'histoire nous entraîne dans la vie de William. Je ne reviendrai pas sur l'histoire ni sur l'humour présent dans le livre, Bolcho en a très bien parlé.
J'aimerai ajouter un commentaire sur les personnages, qui sont à mon avis les plus attachants de Jonathan Coe. Non seulement William, mais aussi la plupart des personnages secondaires. Comme Tina, la colocataire de William, que l'on ne voit presque pas mais dont on connaît la vie via les petits mots qu'elle laisse pour William et les messages de son petit ami sur le répondeur, Derek et Stacey, les amis d'enfance du héros ou encore son ami musicien. J'ai également apprécié le rythme des chapitres emmené par la composition d'un morceau de musique par le héros, sorte de fil rouge du livre.
Géant !
Critique de Esperluette (*, Inscrite le 19 juin 2002, 52 ans) - 27 août 2002
Le jour où William décide que son avenir doit prendre un tournant décisif, c'est la catastrophe. En l'espace de quelques heures à peine, il se trouve mêlé à un trafic de drogue puis témoin d'un assassinat. Et, comme si cela ne suffisait pas, sa petite amie décide de rompre, tandis que sa co-locataire tente de se suicider.
Déprimant ? Et bien, non. Pas du tout, car Jonathan Coe, comme tout britannique qui se respecte, maîtrise parfaitement l'humour noir. C'est une oeuvre qui tient à la fois du roman initiatique, du polar humoristique et de la critique sociale (mais sans moralisme excessif ou mal placé). Bref, Les nains de la mort est un roman comme j'aimerais en lire plus souvent et que je conseille vivement.
Ce sont les frustrations qui nous élèvent.
Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 11 août 2002
Ce bouquin est drôle, et il faut un grand fond de tristesse (banlieusarde ici) pour réussir la vraie drôlerie. Le récit lui-même, la trame, les événements, tout cela aurait pu être n'importe quoi d’autre.
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