Démons et vermeils de Jean-Bernard Pouy

Démons et vermeils de Jean-Bernard Pouy

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Tistou, le 2 septembre 2011 (Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans)
La note : 6 étoiles
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Un titre à la « Poulpe ».

Un titre à la « Poulpe » pour ce très court roman, mais quoi de plus normal pour Jean-Bernard Pouy, un des papas de cette série … tentaculaire. Foin de « Poulpe » donc ici, d’ailleurs il est difficile de trouver la case dans laquelle ranger cet ouvrage … On dira … roman ?
Par le thème – au cœur du monde du 3ème âge – et par le traitement, ce « Démons et vermeils » m’a furieusement rappelé Thierry Jonquet et son « Bal des débris », lu récemment. Même monde déjanté versant 3 – 4ème âge, déjanté parce que traité avec distance, humour et provocation.
Ulysse, personnel communal d’une petite cité du Sud de la France, sans aucune ambition et pour tout dire à la vie monotone et réglée, se voit amené à remplacer au pied levé Raymond, le conducteur du car municipal, pour la virée annuelle des « seniors » de la commune. C’est qu’ils ont l’air décatis et finis ces « seniors » mais Ulysse va aller de surprise en surprise.

« Bon, j’en avais trente. A peu près moitié-moitié, entre pépés et mémés. Dont deux femmes qui ne marchent plus très bien. Avec de l’aide, elles peuvent monter dans l’autocar, mais on emporte deux fauteuils pour les déplacements. »
De surprise en surprise mais aussi de mal en pis puisqu’il va être progressivement bloqué par un lumbago qui va sérieusement compliquer sa capacité à encaisser le choc … culturel, générationnel, … tout ce qu’on voudra. Et il s’avèrera que ces « petits vieux » peuvent ne pas être aussi inoffensifs que cela.

« J’ai tenté de me lever, mais la douleur m’a cisaillé le ventre. Le car a démarré et je suis retombé sur la banquette en geignant, tentant de récupérer ma respiration coupée par le coup de poignard que je venais de me prendre dans le dos. J’ai réussi à me tasser un peu sur le bout pour pouvoir regarder dans la travée centrale. Lucien était au volant, j’apercevais un peu de sa veste de velours jaune. Henri, Simone et André étaient devant, ce qui m’a légèrement rassuré, ils avaient l’air, comment dire, d’être les chefs, les meneurs, comme on dit dans une bande de loubards, et on pouvait compter sur eux. »

Au bilan, une pochade amusante, qui ne va peut-être pas au bout de ses possibilités, qui laisse bien un peu le lecteur sur sa faim, mais qui représente une soirée de lecture décontractante.

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