Un bûcher sous la neige de Susan Fletcher

Un bûcher sous la neige de Susan Fletcher
(Corrag)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Ludmilla, le 28 août 2011 (Chaville, Inscrite le 21 octobre 2007, 68 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 202ème position).
Visites : 5 046 

La « sorcière » et le pasteur

1692. L’Écosse. Deux personnages. Une « sorcière ». Un pasteur.
Carrog, la « sorcière », enchaînée dans une geôle, en attendant que la neige ait fondu et que l’on puisse allumer le bûcher.
Charles, pasteur jacobite (partisan de Jacques VII Stuart) bloqué par la neige, et cherchant des informations sur un massacre qui aurait été commis à Glencoe par les anglais, Glencoe où était la sorcière.
« Puisqu’elle a assisté à ces morts, elle doit être d’une certaine utilité. Elle aura vu les soldats anglais, or toute parole, fût-ce celle d’une sorcière, vaut mieux que rien.

Charles va donc interroger la « sorcière » sur le massacre. En échange, « Parlez de moi. De moi. De ma petite vie. […] Dites Corrag était innocente. Dites qu’elle ne méritait pas de mourir brûlée, et solitaire. […] Venez vous asseoir devant moi pour écouter l’histoire de ma vie et après je vous parlerais de Glencoe »

Le livre alterne entre les « babillages » de Carrog et les lettres de Charles à son épouse, restée en Irlande.
Et, comme l’écrit Charles « Elle sait raconter » « Elle a déployé la vallée devant moi avec toutes ses brumes et ses collines, si bien que je me serais cru là-haut sur les rochers. Oui, elle sait parler. »
Moi aussi, je me serais crue dans cette vallée.

Un vrai plaisir de lecture, avec une fin…

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Les éditions

  • Un bûcher sous la neige [Texte imprimé] Susan Fletcher traduit de l'anglais par Suzanne Mayoux
    de Fletcher, Susan Mayoux, Suzanne V. (Traducteur)
    Plon / Feux croisés (Paris)
    ISBN : 9782259211413 ; 4,92 € ; 26/08/2010 ; 408 p. ; Broché
  • Un bûcher sous la neige [Texte imprimé], roman Susan Fletcher traduit de l'anglais par Suzanne V. Mayoux
    de Fletcher, Susan Mayoux, Suzanne V. (Traducteur)
    J'ai lu / J'ai lu
    ISBN : 9782290025253 ; 8,50 € ; 29/03/2013 ; 475 p. ; Broché
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Fille de l'hiver

8 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 65 ans) - 28 décembre 2014

Corrag est une jeune fille accusée de sorcellerie. Dans le cachot de la prison d'Inverary en Écosse, elle attend la fin de l'hiver de l'an 1691, que le bûcher soit suffisamment sec pour être brûlée vive.

Corrag, c'est la réunion de Cora, prénom de sa mère, et de Hag,qui signifie gueuse. Mais dans la langue des Highlands, c'est le mot qui désigne un doigt. Glencoe, dans les Highlands où Cora a vécu les dernières années avant son emprisonnement. Au milieu des MacDonald, peuple fidèle au roi Charles VII exilé. Mais toutes les familles de Glencoe ont été massacrées. Corrag a été le témoin de cette tuerie et son témoignage intéresse énormément Charles Leslie, évêque irlandais, fidèle lui aussi au roi Charles contre le règne du roi Guillaume.

Corrag va raconter sa vie, ses fuites, les condamnations de sa grand-mère, de sa mère, ses souffrances mais aussi ses joies, sa liberté, les incroyables rencontres comme celles de Mossmen (brigands) avec lesquels elle vivra quelques mois, puis les MacDonald et particulièrement Alasdair.
Elle dont la mère avait fait promettre de ne jamais aimer.
Elle va vivre son histoire au milieu de l'histoire déchirée de l'Ecosse : les Highlands et les Lowlands "les basses terres qui détestent les hautes terres, les gens civilisés qui détestent les sauvages."

Les chapitres relatant la vie de la jeune fille, s'intercalent avec les lettres de Charles Leslie à son épouse. Elles nous permettront de suivre l'évolution de son point de vue, l'élargissement de ses pensées, la tolérance à la différence, son attendrissement, sa compréhension, jusqu'à son attachement.

Susan Fletcher nous livre le destin original d'un personnage tendre et attachant. Bien sûr, on pourra lui reprocher des portraits un peu convenus, manichéens mais l'auteure n'a pas son pareil pour magnifier les décors. Comment ne pas partager l'admiration de Corrag pour les soleils levants ou couchants dans ces extraordinaires paysages ?
Comme pour "Les reflets d'argent", j'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de cet original et très beau roman.

Un coeur qui n'a pu s'empêcher d'aimer

7 étoiles

Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 56 ans) - 28 novembre 2013

J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman… et à y rester. Mais finalement, et paradoxalement, j’ai bien aimé !
A la fin du XIIème siècle, en Ecosse, Corrag (contraction de Cora et de ‘hag’, gueuse) est la fille d’une fille mère taxée de sorcière parce qu’elle connaissait les herbes qui soignent. Cora fut pendue pour cela, comme plus de 30.000 autres ce siècle-là dans ces contrées. A cet instant, Corrag a quinze ans. Elle s’enfuit vers le nord-ouest et fuit sur son cheval pendant plus d’un an. Jusqu’à ce qu’elle trouve asile dans les highlands, sur les terres des MacDonald où elle se construit une cabane de fortune et vit dans la nature.
Au moment où le récit débute, Corrag est emprisonnée et attend son exécution : en fait, on attend le dégel pour pouvoir la brûler sur le bûcher. Elle reçoit alors la visite d’un révérend, Charles Leslie, venu d’Irlande espionner l’ennemi et comprendre ce qui s'est passé lors d'un massacre pour lequel on accuse Corrag de trahison. Sa première réaction est le recul devant cette créature sale, mais au fil des jours, il se laisse apprivoiser jusqu’à éprouver de la pitié et même de la compassion pour Corrag.
Il écrit ces conversations dans ses lettres à sa femme. Les chapitres alternent donc entre le récit de Corrag et les lettres du révérend.
Le style est empreint d'une extrême poésie et respire la nature, sa météo, les animaux qui entourent Corrag, jusqu’aux odeurs de la nature qui sont très présentes. Quel que soit le temps et sa rudesse, Corrag aime tout de la nature. Par contre, j’ai moins apprécié les redites incessantes, qui alourdissent le récit et l’allongent inutilement. C’est ce qui rend la lecture ardue, je pense. Le personnage principal est extrêmement attachant, de par sa bonté naturelle, ce qui rend, par contraste, l’injustice qui lui est faite encore plus cruelle. C’est un être que les événements ont rendu farouche comme un animal.

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