La patience des buffles sous la pluie de David Thomas

La patience des buffles sous la pluie de David Thomas

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Alma, le 22 août 2011 (Inscrite le 22 novembre 2006, - ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (50 523ème position).
Visites : 4 574 

Le blues du quadra

Un recueil de nouvelles, peut-être……ou plutôt une savoureuse et piquante compilation de 73 courts textes de longueur variable ( entre 1/2 page et 3 pages) , sortes de monologues à la première personne dignes d’un one-man show où l’homme actuel ( plus rarement la femme) exprime ses moments de crise ou de déprime , d’explosion ou de lamentation sur l’usure du couple , s’adressant parfois à sa (son ) partenaire ou ruminant en silence « le goût âpre de la déception ».

Ce pourrait être déprimant, au contraire, c’est pétillant grâce à la justesse des traits, à l’ écriture moderne au rythme vif, heurté, proche de la langue parlée, de ses jaillissements, de ses ruptures, qui sait traduire les désillusions de l’homme qui enchaîne les liaisons ou se trouve mal à l’aise dans « les imperfections de la vie de couple »

Le portrait d’une génération : les trentenaires et les quadra s’ y reconnaîtront , avec leurs faiblesses mais aussi leur endurance, leur patience analogue à celles des buffles « qui se maintiennent solidement sur leurs quatre pattes, baissent la tête et attendent immobiles, que cesse la pluie »

Entre humour et tendresse, ironie et cruauté, un cocktail salé-sucré, doux et amer de micro-comédies dans l’air du temps, à siroter tranquillement, le sourire au coin des lèvres

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Destiné à l'oubli

4 étoiles

Critique de Gnome (Paris, Inscrit le 4 décembre 2010, 53 ans) - 21 décembre 2013

Je me suis un peu ennuyé à la lecture de ces tout petits textes. Au milieu d'un verbiage totalement auto-centré et au style médiocrement contemporain, on trouve c'est vrai quelques jolies réflexions, mais l'ensemble donne une impression cafardeuse, amère et surtout de gâchis.
Et puis, au détour de quelques platitudes on trouve cette jolie "nouvelle" (moi, j'appelle cela plutôt un paragraphe) intitulée "Passé inachevé" et que je ne résiste pas à recopier ici :

"Comme tout le monde, je vis avec un passé inachevé. C'est ce passé inachevé qui m'empêche de vivre dans une totale tranquillité. J'essaye de vivre du mieux que je peux entre les gouttes acides de la mélancolie ou du ressentiment, et celles, plus douces, de la quiétude. C'est ce passé inachevé qui fait de mon avenir une chose floue et incertaine dans laquelle je ne projette rien. Je crois que l'on commence à vieillir le jour où l'on craint de vieillir. Et je ne veux pas vieillir car je n'attends plus rien de la vie. Non pas qu'il ne m'arrivera pas de belles et fortes choses, il n'y a pas de raison que je sois épargné, mais je n'espère plus rien. Je n'ai plus les rêves qui me donnaient envie de poursuivre ma vie pour les réaliser un jour. Je la poursuis simplement, comme un marathonien continue à courir sans connaître l'aboutissement de la course. Je ne sais pas ce qui m'attend, et je ne veux pas le savoir"

C'est amusant mais après avoir recopié ce texte, je ne le trouve plus aussi joli que lorsque je l'avais lu. J'aime bien le début, l'idée de départ, mais cela part en vrille rapidement et finit par un truc qui tombe complètement à plat. Il est un peu à l'image de ce livre : il y a certaines idées intéressantes par leur fond ou bien par leur angle de traitement, mais dans l'ensemble elles auraient mérité que David Thomas se donne un peu plus de mal pour dépasser la pénible complainte du quadra citadin.

Au final, j'ai trouvé ce livre un peu paresseux, un peu prétentieux, assez mal écrit et je pense que je l'aurai complètement oublié d'ici deux ou trois jours.

Il est vrai que j'aurais dû me méfier; en quatrième de couverture, Nicolas Rey (que je considère comme LE non-écrivain absolu) est cité : "J'ai découvert LE livre. Celui que l'on n'était jamais censé rencontrer".
Cela n'augurait rien de bon.

La splendeur de l'ennui

5 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 58 ans) - 19 novembre 2012

Journaliste et écrivain français, né en 1959, David Thomas est l'auteur de pièces de théâtre, de nouvelles et de romans. "La patience des buffles sous la pluie" a reçu le prix de la Découverte 2009 de la Fondation Prince Pierre de Monaco.

Un recueil de 69 courtes (très courtes) nouvelles autour du "bilan de la quarantaine" (vu par des hommes et des femmes) qui pourrait se résumer à cette phrase :
" J'aimerais que ce jeune type avec mes 20 ans de moins ne me juge pas. J'aimerais qu'il me pardonne de l'avoir trahi".
La préface de Jean-Paul Dubois laisse augurer une "pépite" mais j'avoue m'être considérablement ennuyé.
Même s'il faut avouer que de nombreuses situations sont bien vues et analysées; ça reste du "déjà vu".
Oui, l'Amour, ça n'existe pas et il ne dure pas toute la vie... pas un scoop !
Accordons à l'auteur quelques passages de qualité :
"Notre quotidien a substitué notre vie " .
"Croire; c'est avoir tout contre toi et miser quand même. C'est oser tordre le destin".

Nostalgie, humour, petites lâchetés humaines et grandes désillusions... un bilan plutôt sombre des rapports hommes-femmes.
Un recueil qui se lit vite quoiqu'on en pense !


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