Biographie et analyse du roman

Choderlos de Laclos - une carrière militaire, un engagement politique et un projet littéraire dont le moteur aurait été l’ambition. Un premier volet retrace la bio de Laclos, le deuxième analyse le roman. Cette deuxième partie me semble plutôt scolaire et sans surprise. Il y est question du roman épistolaire, de l’influence de Rousseau (La Nouvelle Héloïse) ou de l’étique du libertinage. A mon avis, le bouquin vaut le détour plutôt pour la partie biographique.

Extraits :
« stil sec, aigu, insolemment classique »
« Le paradoxe de ce livre, c’est qu’il tourne en dérision ce qu’il prétend exalter ». Il tourne en dérision la morale, la religion, l’amour, précise l’auteur.
« Laclos voulait illustrer le danger des liaisons, et il a écrit le roman de la séduction. Le moraliste a été vaincu par le romancier ».

Dans la partie biographique, une scène de guerre :
« Doumouriez commande une de nos armées. [ ] Il a occupé les hauteurs de l’Argonne pour couvrir Paris. [ ] Au début de septembre est crée le camp de Châlon [ ]. Là affluent les volontaires envoyés de Paris : deux mille par jour. Des émeutiers et non des soldats, indisciplinés, pillards, mais ardents patriotes. [ ] Laclos, parvenu sur les lieux, établit dans le camp un minimum d’ordre. Encore faut-il armer ces hommes de bonne volonté. Les fusils manquent. Beaumarchais a été chargé d’acheter 60 000 armes entreposéees en Hollande, affaire embrouilée, qui n’aboutira pas. [ ] On prend le parti d’armer les volontaires avec des piques. Cette mesure est parfois mal comprise des historiens. On y voit une aberration démagogique. C’est méconnaître les conditions du combat d’infanterie au XVIII siècle. On doit se rappeler qu’on continue alors à charger le fusil par le canon. Bourrer la poudre dans le tube, introduire le projectile, placer l’amorce : l’opération est longue et délicate. On réduit les délais et les ratés par un entraînement intensif. Ce qu’a obtenu, mieux que toute autre, l’armée prussienne, grâce à un drill impitoyable. Sur le champ de bataille, après la première salve, l’infanterie perd sa puissance de feu, du fait que les fantassins sont occupés à recharger leurs armes. « Messieurs les Anglais, tirez les premiers » n’est pas, comme on le croit, un geste de courtoisie, mais une habileté : si ces Anglais tirent les premiers, ils auront perdu leur feu »(p105).

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  Laclos ou Le paradoxe [Texte imprimé] René Pomeau,...

  de Pomeau, René
  Hachette
  ISBN : 9782010209901 ; 2,98 € ; 19/05/1993 ; 260 p. p. ; Broché

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