Baudolino de Umberto Eco
( Baudolino)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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Une superbe fresque !
Voilà refermé le dernier roman d’Umberto Eco !
Force m'est de reconnaître que ce fut fastidieux, et pourtant, je puis jurer que j’aime et adore Umberto Eco, mais il m'a semblé que celui-ci traînait un peu en longueur. Ou plutôt, non, que la première partie se traînait en languissant…
L’histoire est belle, les aventures de ce jeune piémontais, Baudolino, qui de hasards en circonstances se retrouve fils adoptif de Frédéric, dit Barberousse, sont tout simplement grandioses. On peut le suivre au travers de ses pérégrinations qui le conduisent de Paris à Constantinople en passant par toutes les villes, toutes les guerres et toutes les quêtes qui parcheminent le monde en ce treizième siècle échaudé. De cette magnifique fresque historique, Baudolino en est le conteur intarissable et sa langue est zéphyr aux oreilles, surtout lorsque sa façon de présenter les événements prend des détours aussi sinueux que son imagination débordante.
Outre l'aspect historique indéniablement intéressant, vrai ou non, ceci peut être lu comme l’Histoire telle qu’elle aurait pu être, il y a encore et toujours la richesse de la langue, la précision des descriptions et la finesse du héros principal.
Et, à côté de cela, la façon de présenter l’Histoire est un savant mélange entre les aventures de Sinbad le marin, celles du baron de Munschausen, les croyances bien moyenâgeuses sur les monstres (licornes, basilics, cynocéphales et autres…), les cartes du monde en vigueur à l’époque et les quêtes religieuses, agrémentées ou non de reliques, fausses pour la plupart…
Nous suivons donc notre petit piémontais pendant plus de cinquante ans sur les routes du monde et l’enchantement prend petit à petit le pas sur le reste et, rapidement, nous nous retrouvons transportés au sein de son monde magique, imaginaire ou non, mais toujours peuplé des personnages les plus intéressants. Un roman d’aventure digne des plus grands, le style, la culture et l’érudition en plus.
La deuxième partie rattrape magnifiquement la première et c’est donc avec une joie maintenant habituelle que je referme ce dernier Eco que je vous conseille pour cet été, si vous avez le temps.
Les éditions
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Baudolino [Texte imprimé], roman Umberto Eco trad. de l'italien par Jean-Noël Schifano
de Eco, Umberto Schifano, Jean-Noël (Traducteur)
B. Grasset
ISBN : 9782246615019 ; 24,00 € ; 12/02/2002 ; 420 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (10)
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Mitigé
Critique de Loic3544 (Liffré (35), Inscrit le 1 décembre 2007, 46 ans) - 19 septembre 2011
Pour le reste, si le début est intéressant, il traine beaucoup trop en longueur à mon goût et m'a bien refroidi. La seconde partie rattrape bien ça, mais pas suffisamment à mes yeux. Elle n'a pas réussi à complètement me transporter.
Au final un sentiment mitigé, un livre bien écrit mais moins bien que d'habitude, une érudition et un humour moins présents, une histoire qui traine en longueur mais qui est intéressante quand elle décolle enfin. Ce ne sera pas mon Eco préféré, mais ça reste un livre agréable à lire malgré ces défauts.
Un roman à découvrir
Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 8 décembre 2010
Baudolino est un paysan italien, aussi doué pour les langues que pour l’affabulation, qui devient homme de confiance du grand empereur, mêlant son destin personnel et celui l’empire. Pour servir des desseins politiques, il va inventer sur la foi de témoignage incertains le royaume du Prêtre Jean avant de se lancer à sa recherche à travers les mirages de l’Asie où la réalité donne corps à son imagination (à moins que ce ne soit l'inverse).
Erudit comme toujours avec Umberto Eco, le roman est facile à lire car il est autocontenu et peut être apprécié sans avoir à chercher des clés ou les événements historiques. Pittoresque et picaresque, fantaisiste et magique, servi par la verve et le culot irrévérencieux de Baudolino il offre un grand moment de plaisir et de détente que viennent rehausser des descriptions ciselées et une leçon de théologie néoplatonicienne délivrée par la troublante Hypathie.
Très déçue
Critique de Alexavi (, Inscrite le 12 janvier 2010, 45 ans) - 12 janvier 2010
Il n'est pire menteur que Baudolino : il en arrive à se mentir à lui-même.
Critique de Fa (La Louvière, Inscrit le 9 décembre 2004, 49 ans) - 27 novembre 2009
J'aime aussi assez l'idée que les contes et légendes qui constituent en fin de compte notre paysage culturel sont à la base bien souvent des cornichoneries d'un esprit inventif qui a parfois quelque peu forcé sur l'usage de substances psychotropes. Le pire, c'est que ça marche plutôt bien. La vérité devient en définitive ce que tout le monde considère comme tel. Tout le monde considère que la terre est plate? Donc la terre est plate.
Le livre est truffé de raisonnements tordus, de considérations délirantes qui en définitive finissent par s'imposer. Un vrai régal, et je ne pense pas que notre époque "scientifique" permette d'y échapper complètement. Tant mieux cela laisse de la place pour l'imagination.
Seul tout petit bémol, quelques longueurs aux trois quarts du livre. Mais ce n'est pas sans utilité que le rythme ralentisse à ce moment.
Ecomme on l'aime
Critique de Cedrox (Jette, Inscrit le 21 juin 2006, 49 ans) - 21 juin 2006
Le premier chapitre peut sembler un peu ardu mais passé ce cap, on s'attache à Baudolino et à sa quête du prêtre Jean. Malgré quelques passages difficiles, Baudolino est un roman amusant mais qui demande une certaine concentration. Effort donc mais modéré.
La lecture de Patryck Froissart
Critique de FROISSART (St Paul, Inscrit le 20 février 2006, 77 ans) - 20 février 2006
Auteur : Umberto Ecco
Traduit de l’italien par Jean-Noël Schifano
Editeur : Grasset – 2002
Baudolino est sans doute le menteur le plus génial de tous les temps. Baudolino ment pour la bonne cause, pour son village, pour son empereur, Frédéric Barberousse, que ses premières affabulations d’adolescent ont séduit et qui, sous l’incognito d’un voyageur de passage, et contre monnaie sonnante, obtient de ses parents paysans la permission de l’emmener avec lui en tant qu'homme de compagnie.
A la cour de Barberousse, Baudolino se met alors à écrire l’Histoire, non pas en racontant les événements, mais en les créant et en les forçant à se produire.
Après avoir inventé par exemple le royaume du Prêtre Jean et le Graal, Baudolino, qui croit dur comme fer à ses fables, se met à leur recherche, chargé d’une légation officielle par l’empereur, à qui a été envoyée par le Prêtre Jean en personne une invitation créée de toute pièce par le héros et ses compagnons, sous la forme d’un parchemin qui devient un document historique pour tout le monde, y compris pour ses inventeurs.
Et bien sûr au cours de ses voyages, au long de ses années, Baudolino rencontre tous les êtres qu’il a imaginés, visite toutes les régions nées de sa pensée poétique, vit tous les événements qu’il a prédit de voir, et en fait la chronique officielle.
Et bien sûr il tombera amoureux d’une Hypathie, créature de ses propres rêves, avec laquelle il vivra une très belle histoire d’amour, malgré les jambes velues et les sabots de la belle jeune fille-chèvre.
Baudolino, pris dans son mensonge, ne peut que s’efforcer de rendre réel ce qu’il dit :
« J’étais désormais consacré au mensonge. Il est difficile d’imaginer ce qui se passait dans ma tête. Je me disais : tant que tu inventais, tu inventais des choses qui n’étaient pas vraies, mais elles le devenaient… »
Le pouvoir du mensonge est tel qu’il suffit « de croire vraie une relique » et « on en perçoit le parfum »…
La narration est truculente, succulente. Il y a du Rabelais et du Cervantès dans cette fresque gaie, paillarde, crue, et le lecteur s’amuse jusque dans le récit, souvent délirant, des pires atrocités. Les inventions lexicales sont autant de joyaux qui rehaussent l’éclat des faits narrés et les discours des personnages.
Etonnant et détonnant, le roman, picaresque et baroque, est ponctué de réflexions qu’on mettrait volontiers dans l’esprit critique de Montaigne.
Le tour de force d’Umberto Ecco est d’écrire au 21e siècle un roman médiéval et, de même que son Baudolino devient le héros des chroniques qu'il raconte, de même pousse-t-il le génie jusqu'à devenir, ce faisant, un écrivain médiéval : mais on connaît l’immense talent de l’auteur du Nom de la Rose.
Alors on se régale, on se pourlèche, on festoie, en bavant sans gêne et en s'essuyant rapidement du revers de la manche, pour ne pas en perdre ni goutte ni miette, de cette écriture gargantuesque, de ces combats épiques, de ces joutes d'imagination!
C'est énorme!
Voilà certes l’une de mes lectures les plus marquantes de ces dernières années.
Patryck Froissart, le 7 février 2006
Baudolino
Critique de Neithan (, Inscrit le 19 juin 2005, 37 ans) - 19 juin 2005
C'est une quête formidable qui s'ouvre à nous, pleine d'humour, certains passages sont tordants et les personnages sont tous charismatiques... Suivre les pérégrinations de cette bande de 7 compères, de Baudolino, fieffé menteur jusqu'au Poète en manque de vers, en passant par Boron, ennemi implacable de la théorie du vide, Abdul, adepte du haschich, Kyot, Solomon et enfin le Boidi, est passionnant, tous s'attellent à la tâche de défigurer la réalité pour le bien de leur empereur, Frédéric, à qui ils sont dévoués...
Baudolino est un personnage dévoué au mensonge, retiré dans un monde de prodiges: il crée des Saints inexistants, fait apparaitre des mages à travers le monde, fait naitre des merveilles fictives dans l'esprit des hommes, et le tout avec en plus l'érudition de maitre Eco, servie comme sur un plateau...
Un début difficile...
Critique de Acid Jazz (, Inscrit le 29 novembre 2004, 41 ans) - 29 novembre 2004
Je reste à la fois ravis et déçu de ce livre. Je préfère encore mieux Le nom de la Rose
Trop simple?
Critique de Sly (Verona, Inscrite le 9 novembre 2004, 42 ans) - 10 novembre 2004
Le Dottor Eco a-t-il voulu faire trop simple cette fois-ci?
Credo proprio di no...
Une sorte d'enchantement
Critique de Persée (La Louvière, Inscrit le 29 juin 2001, 73 ans) - 14 juillet 2002
Baudolino, jeune paysan lombard du 13ème siècle, est un fabulateur-né. Ses mensonges - dont nul n'est dupe mais qui le dépètrent de situations inextricables sans perdre la face - lui valent l'affection de l'empereur Barberousse qui décèle en lui le diplomate en herbe.
Avec Baudolino, les miracles ont des vertus stratégiques, les légendes se font chair, les faux respirent l'authenticité. Son grand projet : légitimer le pouvoir impérial en allant quérir la bénédiction du "prêtre Jean", détenteur du Graal, qui règne, dit-on, quelque part dans le blanc des cartes d'alors, par delà l'Orient.
Eco nous entraîne dans un récit picaresque qui s'écoule au fil d'une écriture simple, quoiqu'un peu soporifique. L'intérêt se ravive quand on se retrouve sur des Terres Inconnues où l'on rencontre ces créatures fabuleuses qui sont à l'homme du moyen Age ce que les OVNI et les Martiens sont à nos yeux. Eloge de la différence. Scène d'amour torride avec Hypthie qui, une fois son apathie perdue, révèle une nature assez, disons... inattendue.
Progressivement, après avoir ainsi flirté avec la "heroïc fantasy", le livre se transforme en énigme policière, s'ouvrant sur une finale bien tournée.
Divertissante mais longuette (556 p.) cette oeuvre nous fait entrer dans l'imaginaire moyenâgeux (plus facilement que "L'île du jour d'avant" nous faisait pénétrer l'esprit du 17ème siècle). On y trouvera une interprétation assez originale du paradoxe divinité-mal (Si Dieu est tout-puissant, pourquoi permet-il le mal ?)et quelques fleurs d'érudition, comme il se doit avec le Dottore Eco.
Les amateurs d'icelui resteront cependant sur leur faim. L'auteur n'a-t-il pas voulu faire trop simple cette fois-ci ? Credo che si.
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