Le crime d'Orcival de Émile Gaboriau

Le crime d'Orcival de Émile Gaboriau

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Ravenbac, le 31 juillet 2011 (Reims, Inscrit le 12 novembre 2010, 58 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 342ème position).
Visites : 3 066 

Et vlan !

La comtesse de Trémorel a été assassinée au château d’Orcival. Le juge d’instruction est persuadé de tenir les coupables et de régler cette affaire en deux temps trois mouvements. Mais les apparences peuvent être trompeuses. Et c’est sans compter sur la sagacité de l’agent de sûreté Lecoq à démêler le vrai du faux.

Emile Gaboriau est considéré comme le père du roman policier. Son personnage emblématique, l’enquêteur Lecoq, résout des énigmes par ses capacités déductives hors-normes. Il a inspiré de nombreux auteurs comme Conan Doyle, Gaston Leroux ou, plus proche de nous, Agatha Christie. Cette dernière a perfectionné la « recette » en multipliant les coupables plausibles (faisant perdre au roman son caractère réaliste) et en gardant ses cartes dans ses manches plus longtemps.
Mais Gaboriau a un vrai talent de conteur et, contrairement à Dame Agatha, une belle écriture agile et déliée. Dans « le crime d’Orcival », nous connaissons à peu près tout du déroulement du crime aux deux cinquièmes du roman. Pourtant Gaboriau arrive à nous tenir en haleine jusqu’au bout. Car il reste à découvrir le plus important : le mobile du meurtre. Et tout en connaissant le coupable, Gaboriau nous embarque pour 300 pages supplémentaires. Vlan ! Des rebondissements jusqu’à la fin. Un régal !

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Un vrai Polar à l'envers !

8 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 30 mai 2022

L'auteur avec son crime d'Orcival réussit à créer un des premiers crimes à l'envers. Précurseur du célèbre Columbo où le délit était dévoilé et le spectateur assistait à la découverte d'un coupable qu'il connaissait déjà.
Ici tout est dit dans les premières pages (qui ne sont d'ailleurs pas les meilleures), mais il n’est question que des apparences. La description d'un meurtre et les premières constatations.
Le réel enjeu de ce texte se déroule en amont, au passé, de tout ce qui s'est accumulé, ces haines, ces frustrations, ces désillusions qui s'assemblent peu à peu et créent un climat palpitant.
Gaboriau, né en 1832 et décédé à l'âge de quarante ans avec quand même une bibliographie imposante mais qui est tombée dans l'oubli. Seul ORCIVAL garde ses dorures par la bizarrerie de sa structure qui sort le roman policier de sa conception linéaire.
Bref pour qui s'est intéressé à la littérature du dix neuvième siècle les personnages sont la réplique de la conception de la société, les nobles, désargentés ou pas, les bourgeois riches qui rêvent de marier leur fille à un noble et ce quel qu'en soit le prix. Puis vient la classe des vassaux et enfin la plèbe, ceux qui mangent pour dix sous de pain au déjeuner et logent les soupentes.



la comtesse de Tremorel, née Lechaillu Berthe. Très jolie, fille de l'instituteur, manipulatrice et insatisfaite.
Le Comte Hector de Trémorel. Ami de Clément, ruiné par une vie de débauche. Lâche et jouisseur il se réfugie chez son ami qui l'accueille comme un père.
Clément Sauvresy, premier époux de Berthe. Un homme bon et juste, méthodique à l’extrême. Si bon qu'il lasse sans doute la belle dame.
Sur son lit de mort, il dira à Berthe : « Trémorel est arrivé, et tu as cru voir en lui l’idéal de tes songes. Tu admirais les rides précoces du viveur comme le sceau fatal qui marque le front de l’archange déchu. Tu as pris pour des lambeaux de pourpre les guenilles pailletées de son passé qu’il secouait sous tes yeux. »
Et de terminer par cette sentence : « Sachez donc que la haine est plus forte encore que l’amour, et que jamais l’adultère n’aura les perfidies de la vengeance. Soyez sûrs que je n’ai rien laissé au hasard, rien oublié. »

Voilà donc une invitation de lecture qui mérite de s'y arrêter. Un fois encore je remercie le lecteur qui me conseilla ce titre... le bonheur de lire est une chose, mais quand il est partagé, cela devient un régal.

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