Le Cri du goéland de Gilbert Bordes

Le Cri du goéland de Gilbert Bordes

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Gilou, le 9 juillet 2011 (Belgique, Inscrite le 1 juillet 2001, 76 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 337ème position).
Visites : 3 788 

Renaissance par l'Amour

En Bretagne, de nos jours. Paul Benelec, excellent marin-pêcheur et bon patron subit une grande tempête. Il est le seul survivant du naufrage de son bateau.
Parmi les naufragés, son petit frère Alexandre, chouchou de leur Maman.
Paul ne s’en remet pas, se sent coupable jusqu’au plus profond de son être et n’a plus l’envie de vivre.
La culpabilité est trop forte. Il ne réussit pas son suicide.

La seule décision valable à ses yeux est de se consacrer à Dieu. Il fuit sa fiancée et son village pour intégrer une communauté d’où il ressortira prêtre, après six ans de réflexion intense.

La Bretagne étant un village, il est nommé curé pas loin de son ancienne vie et subit alors les médisances et autres commérages. Ce ne sera pas de tout repos. Il s’attache à Amaury, petit garçon rebelle que la vie n’a pas épargné non plus. Entre eux ce sera, d’abord, l’approche à petits pas, et comme le début de la renaissance pour Paul.

Je n’en dis pas plus. Ce serait trop dévoiler en ne vous laissant pas le plaisir de découvrir ce beau roman.
G. Bordes entraîne ici les lecteurs sur le chemin douloureux et tortueux d’un homme qui se cherche, tout en affrontant ses démons.

En toile de fond, les paysages magnifiques et sauvages du bord de l’Océan, comme si on y était.
Pour ceux qui aiment le bruit des flots et les cris des goélands, je vous recommande ce roman, facile à lire et plein de bons sentiments.

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Un bon roman agréable à lire...

8 étoiles

Critique de Shelton (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 67 ans) - 3 septembre 2011

Je sais que certains lecteurs boudent les romanciers de l’école dite de Brive. Pendant longtemps, je dois avouer que je n’ai pas beaucoup ouvert de romans écrits par ces auteurs que pourtant de très nombreux Français achètent, lisent et relisent. C’est pour cela que depuis quelques temps, j’ai accepté d’en ouvrir et j’ai découvert que mes préjugés m’avaient privé, indiscutablement de bons textes qui, à défaut d’être dignes des grands Nobel de la littérature, n’en étaient pas moins des sources de plaisirs… Ainsi, Gilbert Bordes pouvait entrer dans ma bibliothèque…

Son dernier roman, Le cri du goéland, est un très beau texte qui mérite notre attention. Trois points doivent être développés : le thème et l’histoire, les personnages, la qualité de l’écriture…

Le thème tout d’abord ! Un homme peut-il racheter ses fautes, doit-il chercher un rachat et comment peut-il le faire ? Général mais crucial quand le « fauteur » est un marin pêcheur qui rentre au port sans son chalutier et en déplorant trois disparitions humaines. Est-il vraiment responsable ? Probablement car il a pris la mauvaise décision sans pour autant être certain qu’un autre choix aurait pu changer le destin, son destin et celui de ses hommes. Celui de Marie, aussi ! Cette femme était sa compagne, ils avaient prévu de se marier mais rien n’était plus possible, pour lui, après ce drame… Paul Bénalec, c’est de lui qu’il s’agit, porte tout cela en lui et sa vie est comme un corps mort qu’il doit traîner. Jusqu’où ? Avec quelle énergie ? Dans quel but ? Peut-on reconstruire sa vie après de tels évènements ?

Pour avancer, Paul choisit la religion. Une retraite dans un monastère, six ans durant, pour faire le point, oublier, redonner de la consistance à sa vie. Il semble y arriver, en tous cas, il en est certain, et il décide de demander l’ordination de prêtre. Paul, devenu prêtre, est affecté dans une paroisse du bord de l’océan, un lieu où certains connaissent son histoire, une histoire qui va lui rebondir à la face…

N’en disons pas plus pour l’histoire car ce roman est construit un peu comme un roman policier et je ne voudrais pas gâcher votre lecture en disant trop… d’autant plus que l’auteur a réussi à bien mener son affaire en gardant assez de rebondissements crédibles en cours de récit.

Venons-en donc aux personnages. Chacun d’eux, et ils sont nombreux, est vivant, bien décrit, crédible. Oui, si c’est bien normal pour les principaux, Paul, Marie son ancienne compagne, Odile sa mère et Pétronille l’épouse d’un de ses équipiers disparus, c’est aussi vrai pour tous ceux que l’on rencontre plus épisodiquement comme les gens du village de Sabrenat, la famille d’accueil d’Amaury et ce jeune garçon lui-même qui est pour moi un personnage clef, attachant et violent, enfant et adulte, excessif et crédible…

La qualité de l’écriture doit enfin être relevée. Je sais que cela peut sembler secondaire aux yeux de certains ou improbable à d’autres qui ne peuvent pas imaginer qu’un romancier populaire puisse avoir un style… et pourtant ! Oui, je trouve que ce roman est bien écrit, avec un vocabulaire riche mais pas écrasant, avec des descriptions qui permettent à l’amateur de la Bretagne de s’y retrouver, avec une chaleur humaine éloignée des mièvreries et un grand respect de notre langue. Oui, Gilbert Bordes est aussi cela, un défenseur de notre belle langue et à ce titre je le remercie beaucoup…

Pour terminer, je reconnais que nous sommes en présence d’un roman qui ouvre à la réflexion religieuse car ce prêtre, Paul Bénalec, prône une religion de l’amour, du respect de l’autre, de l’accueil et de l’écoute, et qu’il ira jusqu’au bout de ses convictions…

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