Moon palace de Paul Auster
( Moon palace)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Un très bon livre
" Moon Palace " est un de mes livres préférés de Paul Auster, avec " Leviathan " et " M. Vertigo ".
A nouveau, j'ai beaucoup aimé les premières lignes et, cela, c'est souvent important pour moi. " C'était l'été où l’homme a pour la première fois posé le pied sur la Lune. J’étais très jeune en ce temps-là, mais je n'avais aucune foi dans l'avenir. Je voulais vivre dangereusement, me pousser aussi loin que je pourrais aller, et voir ce qui se passerait une fois que j’y serais parvenu. ". Tout un programme !
Le héros, Marco Fogg, n’a pas connu son père et a perdu toute mémoire quant à l’apparence de sa mère. Il n'en a même pas une photo. Pour seule famille, il a son oncle Victor qu'il adore. C'est un doux farfelu, sympathique et chaleureux en diable. Marco Fogg fait des études à New York et vit dans un petit appartement. Un jour, il reçoit une carte de son oncle qui lui dit que rien ne va plus, qu'il n’a plus un sou. Quelques jours plus tard, il apprend la mort de son oncle, suite à un infarctus. Marco Fogg s'en remet très mal : c'était son seul parent, il n'avait que cinquante-deux ans et rien ne laissait prévoir ce décès. Là, les choses vont commencer à évoluer mal pour lui : " Toute une chaîne de forces avait été mise en mouvement, et à un certain moment je me suis mis à vaciller, à voler autour de moi-même en cercles de plus en plus larges, jusqu'à me trouver enfin chassé hors de l'orbite.
Il devra très fortement rationner sa nourriture, ne saura plus payer son loyer, ni ses études. Il dormira à Central Park, même en hiver. Au bout du rouleau, il trouvera un job auprès d’un vieux Monsieur immensément riche, cloué dans un fauteuil. Celui-ci a une cuisinière et le prend pour le promener dans son fauteuil roulant et pour parler de temps à autre. Il est capricieux, parfois même tyrannique. Mais ils commenceront à mieux se connaître et à s'apprécier. Le vieux Monsieur lui racontera sa vie, fabuleuse par ailleurs !.
Un des grands moments du livre se situe lorsque le vieux Monsieur raconte qu’il a été, un jour, tout à fait seul, en plein milieu d'un désert, complètement hors de la route de tout être humain. Il a des tubes de couleur et quelques morceaux de toiles. Il regarde autour de lui et peint, peint, peint. Il se cache quand, par hasard il voit des hommes de loin. Quand il n'a plus de toile, il peint sur les murs de sa grotte, quand il n'a plus de couleurs, il écrit, sur n'importe quoi !… J'ai ce passage en mémoire comme un grand moment de lecture et de visions.
Chez Auster, le hasard joue un très grand rôle dans la vie de ses personnages. Ici, pour du hasard, il va y en avoir !… Le vieux Monsieur est un sacré bonhomme et il va solidement bousculer la vie de Marco Fogg. À vous de découvrir la suite, si vous en avez envie. Tout ce que je puis ajouter, c'est que cela en vaut la peine.
Les éditions
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Moon palace [Texte imprimé], roman Paul Auster trad. de l'américain par Christine Le Boeuf
de Auster, Paul Le Bœuf, Christine (Traducteur)
Actes Sud
ISBN : 9782868695284 ; 23,00 € ; 07/12/1993 ; 372 p. ; Broché -
Moon palace [Texte imprimé], roman Paul Auster trad. de l'américain par Christine Le Boeuf
de Auster, Paul Le Bœuf, Christine (Traducteur)
Actes Sud / Babel (Arles).
ISBN : 9782868698926 ; 3,82 € ; 26/04/1993 ; 480 p. ; Poche -
Moon palace [Texte imprimé] Paul Auster roman trad. de l'américain par Christine Le Boeuf
de Auster, Paul Le Bœuf, Christine (Traducteur)
le Livre de poche / Le Livre de poche.
ISBN : 9782253137283 ; 0,66 € ; 01/01/1995 ; 316 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (23)
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Le hasard et les coïncidences
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 2 juin 2024
Marco Stanley Fogg, dont le nom nous fait déjà voyager, est le personnage principal de ce roman. Il se retrouve rapidement orphelin, pris en charge par un oncle, puis vraiment seul quand ce dernier décèdera. Il se laissera dépérir jusqu"à perdre son domicile et à devoir dormir dans Central Park. Puis il rencontre, ce vieil homme dans un fauteuil roulant au caractère difficile ...
Je ne veux pas trop préciser l'histoire pour ne pas gâcher la lecture de futurs lecteurs. Ce roman repose sur des thèmes récurrents de l'oeuvre de Paul Auster. Il aborde le hasard que beaucoup d'écrivains n'osaient plus aborder en littérature car il a tendance à rendre les textes moins crédibles. Le lecteur accueille facilement le hasard dans son quotidien, moins en littérature car il semble souligner des failles ou des facilités dans un récit. Chez Paul Auster c'est un élément qui compose ses histoires et donne une logique peu justifiable à l'enchainement des faits comme c'est le cas souvent dans notre existence. A ce thème, s'ajoute celui de la quête d'identité. A la fin du roman, le lecteur aura beaucoup appris sur M.S.Fogg. Ce roman peut s'apparenter à un roman d'apprentissage sans forcément rappeler ceux du XIXème siècle français. Le personnage se découvrira à travers ses multiples rencontres. La thématique du voyage est très présente dans ce roman, en tant que découverte de nouveaux horizons, mais il y a aussi des voyages intérieurs ou dans le passé.
Paul Auster est un excellent narrateur, mais ses textes sont profonds et posent de nombreuses questions. On ne mesure pas toujours la richesse de ses textes. La narration séduit aussi les lecteurs. Certaines scènes sont marquantes et totalement romanesques. Les récits sont enchâssés les uns dans les autres. L'on écoute les histoires de plusieurs individus et tout s'imbrique comme les pièces d'un puzzle. Dans ce roman, il y a un souffle, des personnages intrigants, une construction intelligente et des éléments qui font réfléchir sur l'existence. Les phrases de l'auteur sont très travaillées aussi. On passe d'une idée à une autre avec habileté. Tout est intelligent. Et puis il y a cette lune évoquée dans le titre, qui est déclinée de diverses manières dans ce roman. On la retrouve régulièrement dans le texte comme s'il établissait un lien entre tous les faits. Cela fait du bien de lire un tel texte !
Fabuleux
Critique de Kabuto (Craponne, Inscrit le 10 août 2010, 64 ans) - 1 juillet 2023
De New-York au far West
Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 5 avril 2021
De Neil Armstrong à l’enseigne du Moon Palace, des clairs de lune de Blakelock au crâne chauve et brillant de Salomon, notre lunatique héros mène sa quête d’identité et de sens dans un vaste désert affectif où l’amitié et l’amour ne sont pas assez solides et durables face à la spirale de ses maladresses.
Une fois n’est pas coutume, Paul Auster sort ses héros de New York et les emmène à deux reprises dans un voyage initiatique vers l’ouest américain, à travers les paysages peints par Ralph Albert Blakelock et Thomas Moran. Car pour une fois ce n’est pas l’écriture mais la peinture qui sert d’exutoire à la folie.
Bref, un Paul Auster un peu différent mais fidèle à lui-même, à ses thèmes, à ses ambiances. Un ton en dessous City of Glass ou de Brooklyn Follies mais les aficionados apprécieront.
New York et Ouest américain
Critique de Gregou (, Inscrit le 20 février 2013, 38 ans) - 18 mars 2021
Du Paul Auster
Critique de Killing79 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 45 ans) - 10 novembre 2013
Paul Auster est un vrai conteur rêveur, qui écrit toujours magnifiquement, mais ce "Moon Palace" ne m'a pas fait aussi forte impression que les précédentes lectures de son oeuvre. Je n'ai pas forcément d'explications, même si le manque d'empathie pour les personnages est peut être la cause de ce demi-enchantement.
Ce livre reste tout de même une belle évasion de l'esprit dans la grande tradition "Austerienne".
Evasion garantie
Critique de Isis (Chaville, Inscrite le 7 novembre 2010, 79 ans) - 10 novembre 2011
Une évasion garantie pour le lecteur, avec toutefois un petit bémol en ce qui concerne les quelques invraisemblances de la dernière partie ; je rejoins, certes, à cet égard l’avis de Dirlandaise, mais regrette néanmoins qu’en déflorant ici l’épilogue du roman, elle ait du même coup, rompu quelque peu le charme de cette découverte, pour le moins stupéfiante !
Paternité, responsabilité, et amour
Critique de Panda (VLG, Inscrit le 24 décembre 2009, 44 ans) - 24 décembre 2009
J'ai passé un très agréable moment à le lire, et je dois dire que ce qui m'a touché, c'est la réflexion sur la paternité et sur la responsabilité qu'elle entraine. Voir même sur la parentalité au moment où la petite ami de Fogg tombe enceinte !
C'est aussi l'histoire d'une chute vers le monde des sans abris et des laissés pour compte (superbement décrite, et assez déconcertante)
Bref, comme d'habitude avec Auster, un livre à tiroirs, qui permet de le lire selon une multitude d'axes.
A conseiller !
Identités gigognes
Critique de Lindy (Toulouse, Inscrite le 28 mai 2006, 46 ans) - 25 octobre 2009
Je n’en dirai pas davantage pour ne pas dévoiler le clou de l’histoire. Cette dernière, construite à la façon des poupées gigognes, réserve à notre héros des rebondissements assez étonnants et émouvants, notamment sur son propre passé.
Il y a trois parties distinctes dans ce roman, toutes présentées par le personnage principal qui narre l’histoire à la première personne. Malgré l’évolution qui est présentée de façon très claire, il m’a semblé que cela manquait d’un fil conducteur. On passe vraiment d’une histoire à l’autre sans revenir trop à la précédente alors que tout le permet. En fait, le réalisme est très présent et l’enrobage un peu « merveilleux » que j’aime dans le roman m’a personnellement fait défaut.
J’ai toutefois passé de bons moments à lire « Moon Palace ».
De la terre à la lune
Critique de Grass (montréal, Inscrit le 29 août 2004, 47 ans) - 14 septembre 2007
Auster nous tiens en haleine, même lorsqu’on sent le récit dériver. Et dériver, le récit ne fait que ça. Loin de nous emmener où on pourrait le croire au début, l’histoire de Fogg devient celle des autres, de ceux qui sont mis sur son chemin par hasard, ou par destin, devrait-on dire. Rarement la solitude aura-t-elle été aussi bien sentie et décrite en littérature, en ce qui me concerne, du moins. Auster nous tient dans un genre d’immobilisme actif, où chaque manifestation de chacun des sens trouve son compte et son importance. Ça n’aura jamais été aussi impliquant de ne rien faire.
Un palace où l'on se love !
Critique de Lig (Gouesnac'h, Inscrite le 23 juin 2006, 41 ans) - 20 septembre 2006
En effet, le style d'Auster, qui m'était encore inconnu, m'a séduite.
Et pour l'avoir lu en version originale, je dirai que son style est d'autant plus admirable. Je n'ai eu aucun problème de vocabulaire ou plutôt de compréhension, ce qui m'arrive tout de même la plupart du temps lorsque je lis en anglais.
De plus, chose rare mais que j'apprécie au plus haut point lorsque cela arrive : les premières lignes m'ont fait entrer d'emblée dans l'histoire de Fogg, personnage très attachant de surcroit.
On se laisse emporter, glisser par les cascades de mots, nous emmenant loin, loin des paysages que l'on connait, nous dépaysant donc totalement, pour arriver dans un monde coloré, vrai.
Une écriture donc presque parfaite dans le sens où l'on ressent à peine les descriptions présentes - qui pourtant me gênent la plupart du temps lorsqu'elles sont trop abondantes - .
On vit, tout comme Fogg, plusieurs vies en l'espace de 300 pages, bien fournies.
Je suis vraiment surprise, en y repensant, d'avoir tant aimé, malgré les descriptions et les passages un peu long , comme par exemple l'histoire de Effing.
Mais non, c'est bel et bien passionnant! je le conseille, et dès qu'il me sera possible, je me replongerai dans un autre Auster, et pourquoi pas le tout dernier?
Un voyage initiatique dans les avatars de la solitude.
Critique de Alphabétix (, Inscrit(e) le 16 mars 2006, - ans) - 3 avril 2006
Même alourdie d'un luxe de détails parfois superflus, cette histoire est tout simplement fascinante. La lucidité exacerbée du protagoniste principal subjugue et l'on se prend à avaler cette masse de mots sans discontinuer.
On tente tous de construire notre vie. Le protagoniste, lui, se contente tout simplement de la vivre comme elle vient, à fond dans le bonheur comme dans la déchéance. Une vie sans autre but que celui de voir ce qui va arriver sans tenter d'influencer le cours des événements. La fin pourrait vous rappeler un passage de Forrest Gump même si ce film a été tourné quelques années après l'écriture de ce roman.
Auster creuse son sillon
Critique de Guigomas (Valenciennes, Inscrit le 1 juillet 2005, 54 ans) - 3 janvier 2006
La recherche d'identité de celui qui est hors d'une lignée est un des thèmes principaux : là où David Zemmour, le héros du Livre des illusions est privé de filiation, Marco Fogg est privé de paternité... La valeur d'une oeuvre d'art qui ne serait admirée par personne en est un autre : films d'Hector dans le Livre des illusions, peintures de Thomas Effing dans Moon Palace.
Au final, cela pourrait laisser une impression de déjà lu désagréable. Or, il n'en est rien tant l'auteur nous tient par la barbichette de bout en bout, grâce à un style unique, une imagination sans borne et, tout simplement, l'art de raconter des histoires.
Clair de lune
Critique de Sibylline (Normandie, Inscrite le 31 mai 2004, 74 ans) - 26 novembre 2005
Et arrivé au terme de ses ressources, littéralement, il fond. Physiquement, la faim lui fait perdre toute graisse, puis ne laisse de lui qu’un squelette ambulant et il fond également en tant qu’individu. Il n’occupe plus de place, n’a plus de rôle social, plus de revenus, plus de logement. Caché dans les buissons de Central Park, il est devenu invisible, il a disparu.
Quand, grâce à ses amis, il reprend pied peu à peu, il apparaît comme un homme totalement malléable. Il est prêt à se prêter à ce qu’on voudra faire de lui. C’est cette attitude ouverte, patiente et réceptive qui lui permettra de s’enrichir de la seconde partie de l’ouvrage
Pour finir, j’ai été assez surprise par l’état d’esprit du héros dans les, disons, vingt dernières pages, que je m’explique mal, mais comme je ne peux pas en discuter ici sous peine de déflorer l’œuvre, vous irez vous faire votre idée vous-même.
très bon livre
Critique de Gab (bruxelles, Inscrite le 31 décembre 2004, 50 ans) - 23 mai 2005
Ça fait du bien !!!!!
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 29 octobre 2004
Quand M.S. Fogg a rendez vous avec la lune...
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 8 juillet 2004
Si vous voulez la lune...
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 17 juin 2004
J’ai relevé deux thèmes principaux, récurrents chez Auster : l’identité et le soi-disant hasard. La recherche d’identité traverse le livre de part en part. Marco Fogg glisse lentement dans une superbe spirale auto-annihilante lorsque son oncle décède. Comme vêtement, il ne revêt plus que le costume que ce dernier lui a légué, le portant comme une seconde peau : il ira même jusqu’à dire que son corps se disloquerait s’il l’enlevait. D’autre part, il passe son temps à lire les ouvrages hérités de son oncle. Les caisses qui les contenaient fondent petit à petit, au rythme de ses lectures et de ses ventes (il faut bien trouver de l’argent pour manger), laissant son appartement sans mobilier car les caisses lui en tenaient lieu. Il se dissout en tentant de maintenir le contact avec son oncle. Troisième exemple, la transformation finale de Sol Barber. Obèse et chauve, sa graisse et ses couvre-chefs sont un déguisement sous lequel il se cache éperdument. Lorsqu’il assumera et révélera son identité réelle, son poids diminuera quasi de moitié et ses cheveux repousseront. La concomitance des deux événements est chargée de sens. Quant au hasard, il est tellement omniprésent qu’on en ressort légèrement ivre !
Auster est un magicien, peut-être l’ai-je déjà dit. Il fait ici sortir de son chapeau un livre gigogne où les histoires connexes nous laissent entrevoir des couleurs par foisonnement, livre sur lequel veille une lune qui toujours accompagne Marco Fogg.
Vous voulez la lune ? Ce livre en est peut-être un élément…
Presque une habitude ?...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 13 mai 2003
La lune, l'orbite, le tour du monde et de soi-même...
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 13 mai 2003
Reprenant mes notes, je revois mes cotes précédentes : un 16, un 17, un 17.5 et trois 19/20… Celui-ci, j'hésite entre 20 et 21 sur 20 ! C’est dire !
L’histoire est comme d'habitude bien résumée dans la critique de Jules et admirablement complétée dans les éclairs successifs. Que puis-je ajouter ? Peut-être que M.S. Fogg est cet être en pleine déréliction que nous sommes tous un jour ou l’autre ? Pas de père, une mère qui meurt alors qu'il n’a qu'onze ans, un oncle plus proche de l'ami que de la famille ; et quand celui-ci meurt, plus rien ! Rien que ses livres que M.S. vendra à mesure qu’il les lit, ne fut-ce que pour manger. Et le dernier livre refermé et vendu marque la fin de la vie de M.S. Enfin, la fin d’une certaine forme de vie. Il abandonne, il s’abandonne. Il lâche prise pour sombrer dans le néant, dans ce néant d’où il croit venir et qu’il veut rejoindre. Sauvé (littéralement) par un ami de collège et par Kitty Wu, son amour magnifié, il reverra la surface.
Transformation accomplie. Il peut maintenant survivre, mais pas encore vivre, il doit encore plusieurs fois se faire avaler par la baleine et se faire recracher pantelant sur le rivage.
L'étape suivante est sa rencontre avec le vieil homme qui deviendra son mentor, Thomas Effing. Comme de juste avec Paul Auster, ce vieil homme est « mauvais à l’extérieur mais bon en dedans » et M.S. apprendra énormément à son contact. A-t-il le choix de toute façon !?
Je passe les détails. Après Thomas Effing vient le fils de celui-ci, Salomon Barber, et une visite au cimetière bouclera la boucle. Marco Stanley Fogg a fait le tour de lui-même !
Ce chef-d'œuvre est somptueux de détails et d'anecdotes, d’idées et de rappels, tout concorde à nous mettre sur la voie. Cette « Lune » qui revient sans cesse, en constante orbite autour de Fogg, Moon Palace, enseigne lumineuse, seule vision vers l’extérieur, la tête de Salomon qui est comme une lune autour de ce corps si rond, la pleine lune si présente dans les tableaux de Barber ou de Blakelock et j'en passe…
Et puis, il y a ces histoires dans l'histoire, celle de Salomon, celle de Julian, celle de Kitty. Et puis, il y a le texte que Salomon a écrit lorsqu’il était jeune, avec ces sorciers indiens qui devaient passer par plusieurs métamorphoses avant d’arriver à la connaissance, avant de pouvoir vivre leur vie. Comme Marco Stanley Fogg. dont le nom a constitué l’histoire !
"La lune est le futur"
Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans) - 25 février 2003
J'ai moi aussi été passionnnée par l'histoire de M.S. Fogg et du vieil homme, un livre dont on ne peux se détacher.
Je n'ai pu m'empêcher de noter certaines similitudes entre Moon Palace et Le Livre des Illusions. En effet, les deux romans racontent la déchéance de leur héros suite au décès d'un ou plusieurs de leurs proches. Dans les deux cas, le héros doit sa rédemption à la "rencontre" d'un homme extraordinaire, artiste peintre ou cinéaste, qui a un jour décidé de changer de vie. Il est d'ailleurs amusant de constater que david Zimmer, personnage principal du Livre des Illusions fait ici une apparition, en tant qu'ami de Fogg. Paul Auster y ajoute d'ailleurs un clin d'oeil en faisant de la première petite amie de Zimmer, une certaine Anna Blume, qui l'a quitté pour rejoindre son frère journaliste.
Comme l'ont très bien souligné Jules et Bluewitch, le hasard et les coïncidences jouent un rôle important dans l'oeuvre de Paul Auster, hasard souvent du à une mort accidentelle qui fait basculer une destinée ou à une rencontre fortuite qui influe sur la vie. Mais sont-ce vraiment des hasards?
Et cette lune qui constitue une sorte de fil conducteur au récit, dont l'évocation débute et clôt le roman, ne serait-elle pas, finalement, synonyme d'espoir? Comme le souligne cette citation de Tesla, auteur favori du viel homme, "Le soleil est le passé, la Terre est le présent, la lune est le futur", citation qui aura une grande signification dans la destinée de Fogg
Un excellent roman!
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 25 février 2002
Un autre monde
Critique de Stéphanie (Chevreuse, Inscrite le 12 juillet 2001, 53 ans) - 27 août 2001
ouaip!
Critique de Virgile (Spy, Inscrit le 12 février 2001, 45 ans) - 23 mars 2001
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A propos de "Moon Palace" | 1 | Jules | 20 septembre 2006 @ 18:40 |