De beaux lendemains de Russell Banks

De beaux lendemains de Russell Banks
( The sweet thereafter)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Jules, le 31 décembre 2000 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 25 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (460ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 12 599  (depuis Novembre 2007)

Un livre palpitant par un grand écrivain américain

Comme un peu partout aux états-Unis, le car de ramassage scolaire passe pour prendre les enfants et les conduire à l’école. Ce rituel débute les journées.
Ici, nous sommes dans un petit village de l'état de New York et en hiver. Le car est conduit par une femme qui fait cela depuis des années. Nous assistons à la tournée et, il faut bien l’avouer, après quelques arrêts et la description de la route, cela devient un peu lassant. Mais ne perdez surtout pas patience !… Malheureusement, cela va s’accélérer… Par hasard, le père d'un enfant suit le car et voilà qu'il a l’impression que la conductrice en perd le contrôle ! Le verglas est fort et il lui est quasiment impossible de s’arrêter !… C'est l'accident !… Sous les yeux du père qui suit !… Malgré les secours, plusieurs enfants mourront dans l'accident. Dans le village c'est l'effondrement ! Le chagrin est collectif et immense. Et tout le monde connaît des plus intimement la conductrice. Le chagrin de chacun s'exprimera de façon différente, mais au départ on soutient la conductrice. Survient alors dans le village un avocat qui veut porter une plainte collective contre l’administration. Ici aussi chaque habitant aura un avis différent. Encore un de ces charognards qui veut se faire payer, au pourcentage de ce qui sera touché, sur la douleur des gens ?… Pas si simple !. Pas si simple non plus de juger les responsabilités… Et puis, certains ne veulent pas remuer leur douleur, alors que d'autres se disent qu'après tout…
La tension monte avec les hésitations, et la pauvre conductrice ne cesse de s’enfoncer dans un horrible sentiment de culpabilité. Un roman parfaitement mené, une excellente description de ce qu’est la vie d'un petit village secoué par une catastrophe sans nom. Une belle écriture. Une excellente analyse psychologique. Russell Banks sait nous emporter et nous tenir en haleine. Un grand écrivain !

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En attendant des jours meilleurs

9 étoiles

Critique de Ndeprez (, Inscrit le 22 décembre 2011, 48 ans) - 20 septembre 2013

D'un accident de bus sordide tuant de nombreux enfants d'une bourgade de l'état de New York , Russell Banks fait un portrait d'un bled paumé des USA, de la mentalité de ses habitants et passe en revue certains travers de cette société.
Pour ce faire il raconte les évènements et ceux qui suivent le drame à travers le regard de quatre personnes ayant , de près ou de loin, été les témoins. (le personnage de l'avocat est monstrueusement réussi)
Une élégante maitrise, un livre fort , émouvant , narrant simplement la vie de braves gens foudroyés par le deuil.

La subtilité du "fait divers"

9 étoiles

Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 25 juin 2011

De beaux lendemains, ce que l'on espère tous... Un roman qui ne demande pas l'éclat, qui reste tout en nuances et en détails sous-jacents, qui dévoile avec respect des âmes humaines faites de contrastes. Les vraies, en somme. Celles qui voudraient bien faire semblant, celles qui essaient de trouver du sens à une vie à laquelle on en a volé tant. Dans des tentatives de récupération d'équilibre, tous les personnages de ce roman sont touchants, même dans leurs faiblesses et leurs côtés sombres, même dans leurs efforts désespérés de trouver une contenance ou au contraire dans leur lâcher-prise, dans leur acceptation de l'échec. Dans l'abandon.

Russell Banks a choisi un sujet qui aurait pu virer facilement dans la sensiblerie. Mais non. Son regard d'auteur dépasse la surface et la facilité du (mélo)drame social. Il va plus loin. Juste un peu plus loin. Il explore l'éclatement des trajectoires après le choc et leurs multiples et tortueuses directions.

Et on le suit sur ce chemin chaotique. Sans hésiter.

Une écriture qui vous happe...

10 étoiles

Critique de Zorrewind (, Inscrit le 7 août 2009, 57 ans) - 7 août 2009

Russel Banks c’est un peu mon auteur fétiche puisque c’est lui qui m’a ramené à la lecture après presque 5 longues années d’abstinence littéraire (!!!). C’est lui aussi qui m’a amené à m'intéresser à la littérature américaine contemporaine. J’aime cet auteur pour son étonnante capacité à se mettre intimement dans la peau de ses personnages. Il prend de manière aussi magistrale la voix d’un homme ou d’une adolescente et on y croit. L'univers de Russell Banks, c'est une Amérique provinciale où se mêlent le clair et l'obscur, le pur et l'impur, le net et le trouble. Il faut découvrir sans tarder cet écrivain envoûtant, exigeant et passionné, dont on ne se lasse jamais de goûter toutes les subtilités. Russell Banks nous offre un récit fort et poignant loin des clichés ou des conventions, il nous fait observer et comprendre des êtres meurtris. Bien sûr, il ressort de tout cela une atmosphère de tristesse et d'accablement, mais comment pourrait-il en être autrement? L’histoire est prenante, le récit est sensible et délicat. On est touché par ces personnages pris entre la colère la tristesse et la résignation. Un livre impressionnant et émouvant, une écriture qui vous happe, un grand moment...

Je n'ai pas aimé

4 étoiles

Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 17 novembre 2008

Je suis moi aussi très mitigée au terme de cette lecture. On peut dire que j’ai deux avis totalement contradictoires sur ces témoignages. D’abord, c’est de la grande qualité; la souffrance y est décrite d’une manière extrêmement sensible qui ne peut faire autrement que de nous rentrer dedans. Je pense notamment aux témoignages de Billy Ansel et de Nicole Burnell, deux personnages emmurés dans une souffrance si bien écrite… qui ne me donnait plus tellement envie de la lire. Voilà le petit paradoxe de ma première incursion dans le monde de Russel Banks; j’ai trouvé cette lecture pesante, noire, déprimante. Je lis pour me détendre et pour me changer les idées, et ce roman est définitivement trop gris à mon goût. J’ai eu l’impression qu’il n’y avait que la souffrance comme fil conducteur de l’histoire. C’est un récit sans surprise, qui reprend sans cesse les mêmes séquences sous différentes perspectives, retournant parfois dans le passé… Bref, il n’y a pas de suspense, pas de note joyeuse, rien pour nous faire saisir le sens de ce qui y est raconté, autre que la peine et les tourments des personnages. Un peu comme quand ça arrive dans la réalité... Mais ce n’est pas pour moi. Je ne comprends absolument pas le si joli titre de mon premier Russel Banks… Je devrai retenter le coup avec American Darling pour me faire une meilleure idée.

La spirale de la souffrance

7 étoiles

Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans) - 21 août 2008

Je dois donc avouer un sentiment assez mitigé à la lecture de “De beaux lendemains” de Russel Banks, qui pourtant a reçu les faveurs des lecteurs un peu partout sur le net.

J’ai été assez déroutée et un peu déçue aussi par le développement que fait Russel Banks de son histoire, qui n’était pas du tout celui que j’avais imaginé en lisant les différents billets un peu partout sur les blogs et les forums. Au lieu de décrire le ressenti des différents protagonistes suite à l’accident, chacun raconte sa vie d’avant. Cela ne me pose pas de problèmes, a priori, si ce n’est que j’ai trouvé cela trop exagéré et que j’ai parfois eu l’impression que l’accident passait au second plan.

De plus, j’ai lu il y a peu de temps “American Darling” du même auteur, et je trouve que du point de vue du style, celui-ci ne tient pas la comparaison. L’écriture y est plus pauvre et moins flamboyante. Même l’histoire et les personnages m’ont semblé creux à côté.

C’est dommage, car malgré que “De beaux lendemains” soit un roman poignant, j’ai l’impression d’être passée à côté.

Cependant, je termine sur une note positive, en confirmant qu’il y a de nombreux beaux et émouvants passages. Et certains personnages sont excessivement bien campés, notamment Dolorés Driscoll et Nicoll Burnell (avec une mention spéciale pour cette dernière d’ailleurs)
Notons aussi que l’auteur excelle à dénoncer les comportements les plus mesquins et les plus noirs enfouis au plus profonds de l’Homme. Mais qu’il est également habile à décrire la douleur vécue par les parents et la spirale de haine dans laquelle elle peut entraîner même les plus gentils d’entre nous. Et rien que pour cela, ce roman mérite d’être lu.

Sensibilité, pas sensiblerie

8 étoiles

Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 20 juillet 2006

Peu de nouveaux éléments à apporter aux critiques précédentes… Sensibilité sans sensiblerie, c’est probablement l’atout majeur de Russel Banks. Une histoire, un drame, un accident d’autobus dans lequel des enfants perdent la vie. Et ensuite, la culpabilité, les vautours, les opportunistes, l’autodestruction, mais aussi la dignité, la compassion.

Lorsque Nicole s’exprime dans la quatrième partie du livre, on pouvait craindre que Banks donne dans l’émotion facile. En effet, Nicole, adolescente, a survécu à l’accident, mais y a perdu l’usage de ses jambes. Banks réussit à ne pas tirer sur la corde sensible tout en décrivant les pensées de Nicole dans ce qu’elles peuvent avoir de plus douloureux.

Petit bémol pour la dernière partie, lorsque Dolorès, la conductrice du bus, prend à nouveau la parole. En particulier, une scène m’a semblé assez confuse, peu probable.

Même si ce roman n’égale pas « Continents à la dérive » qui est un pur chef-d’œuvre (mais ça n’engage que moi), je garderai le souvenir d’un livre bien écrit, d’une histoire difficile à raconter et de quatre personnages nuancés.

De la nuance en écriture

9 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 4 décembre 2005

Mes débuts avec Russell Banks. Une belle découverte, toute en douceur et en profondeur. Pas un coup de foudre, non, mais quelque chose de plus fort, parce que plus durable. La narration en quatre tons + 1, quatre protagonistes principaux dans cette histoire d'accident de bus scolaire qui a coûté la vie à quatorze mômes, est efficace et offre quatre visions différentes mais complémentaires d'un même drame. Outre les témoignages, c'est également un portrait de toute une société qui est brossé, en filigrane, à travers les intentions des uns et des autres face à l'éventuel procès, ou à travers leurs réactions à l'absence. Quatre portraits entre et dans les lignes, avec les non-dits et le pouvoir des mots. Russell Banks a judicieusement choisi la voie de l'économie, il ne se perd pas en détails scabreux ou en accusations qui auraient égaré le lecteur. Dolorès est touchante dans cette culpabilité qu'elle porte sur les épaules, Billy Ansel l'est également. Les blessures profondes sont mises à jour sans voyeurisme, avec humanité et réalisme. La légèreté de l'écriture se marie à la perfection avec la gravité du propos. J'ai aimé, oui, cette évocation d'un drame sans effets hollywoodiens, avec une préférence accordée aux acteurs plutôt qu'aux faits. Et cette neige qui tombe, synonyme du temps qui passe et laisse des traces...

L’impuissance

10 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 14 octobre 2005

Quel roman magnifique. Une étude de mœurs dévastatrice. En empruntant la voix de quatre personnages infiniment humains, Banks dépeint un coin reculé dans toute son intimité, ne négligeant rien. Avec ces témoignages d’une authenticité ahurissante, il aborde l’après-coup d’un accident d’autobus scolaire qui a provoqué la mort de plusieurs enfants, en se concentrant sur la notion délicate de responsabilité. Car il faut blâmer quelqu’un. Quelqu’un doit payer pour ce désastre…

On plonge alors dans le délire de parents meurtris et aveuglés par la promesse de compensations monétaires, rapidement s’éloignant des valeurs bien simples qui avaient par le passé combler leurs attentes. C’est la confrontation de l’Amérique rurale à l’Amérique urbaine, la globalisation déshumanisante versus l’esprit de communauté.

De la littérature troublante comme elle se doit toujours de l’être.

L'hiver

9 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 31 juillet 2005

Lu le livre sans avoir vu le film. Lu ce livre également sans avoir jamais lu Russell Banks auparavant. C'est une belle découverte !
Nord de l'Etat de New York, vers la frontière canadienne, dans cette région montagneuse desAdirondacks, l'hiver. L'hiver, donc neige, verglas ... Les conditions du drame sont posées. Un bus de ramassage scolaire conduit par Dolores, conductrice expérimentée et appréciée de la communauté s'envoie dans le ravin. Des enfants morts, d'autres blessés, et un traumatisme detoute la communauté.
R. Banks ne cherche pas à nous imposer une version ou nous apitoyer, mais par le biais de 4 protagonistes, il projette une lumière sans cesse différente sur le drame, ses tenants et ses aboutissants.
En outre, R. Banks doit apprécier les Adirondacks car nous avons de jolis passages sur cette contrée rude, belle et ... américaine.
De beaux lendemains, dit-il ? Ca se mérite, manifestement !

Restée sur ma faim...

8 étoiles

Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 23 janvier 2005

Je viens de terminer ce livre et ayant passé mon adolescence dans des bus scolaires, je me suis sentie en terrain connu dès le début. J'habitais un petit village très isolé de l'Abitibi et le milieu décrit correspond assez bien à ce que j'ai connu. La présentation du drame par les différents personnages, leur point de vue et leur implication, les conséquences sur leur vie future et présente est très réussie. Je suis par contre restée sur ma faim. J'aurais aimé plus de détails sur la vie de chacun et aussi je m'attendais à un procès passionnant ce qui ne fût pas le cas. Cela m'a déçue. Beaucoup de matière restée en suspens mais un très bon livre tout de même. Le personnage de Dolorès m'a touchée ainsi que celui de Ansel. L'avocat venu de New York et Nicole un peu moins mais chacun des quatre personnages principaux abrite un drame dans sa vie et c'est ce que j'ai trouvé particulièrement intéressant.
J'aime le style de cet auteur et je commence la lecture de "Continents à la dérive" histoire de continuer cette belle expérience. À lire....

Shakespeare

6 étoiles

Critique de Ghislaine (, Inscrite le 13 avril 2004, 24 ans) - 1 novembre 2004

"Ce livre me fait penser à une phrase dont je ne connais plus l'auteur et qui dit "Quand la neige fond, où va le blanc ?"
Il s'agit de Shakespeare.

Tu as trouvé là une belle réplique à Shakespeare !

La neige finit par fondre

8 étoiles

Critique de Maria-rosa (Liège, Inscrite le 18 mai 2004, 69 ans) - 25 octobre 2004

Ce livre est dur, poignant, il vous remue jusqu'au fond des tripes. Et pourtant le titre en est : de beaux lendemains... Et effectivement il se termine sur une note d'espoir, un souffle de vie qui renaît. Parce qu'il faut toujours se relever.
L'idée de Russell Banks de donner la parole à 4 personnes différentes bouleverse toutes nos certitudes, nuance les jugements que nous pourrions porter. Je l'ai lu il y a longtemps.
Ce qu'il m'en reste : le blanc immense et impitoyable de cette neige qui ensevelit la petite communauté, induit ses réactions et influence sa manière d'être, une adolescente blessée, un père (l'avocat) qui souffre de la souffrance de sa fille et les images qui lui reviennent du temps du bonheur.
Ce livre me fait penser à une phrase dont je ne connais plus l'auteur et qui dit "Quand la neige fond, où va le blanc ?
A laquelle, j'ai envie de répondre : Quand la neige fond, il y a l'espérance qui nous tient debout, malgré tout ce qui a pu arriver, qui pourrait encore arriver.

Relever les ruines pour bâtir des lendemains qui chantent... un jour... plus tard

10 étoiles

Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 25 octobre 2004

Pour ma part, je comprends de la critique de Jadsmine que celle-ci n'exprime pas son opinion, mais celle de son "mon homme". Là, je ne peux pas m'empêcher de sourire parce que cette expression me fait penser au "mononc'Victor" de ma grand-mère... Mais fermons la parenthèse, et revenons à nos moutons: la critique par Jadsmine (ou plutôt par son "monhomme") des "Beaux lendemains" de Russell Banks. Et là, je suis comme Jules, je reste sur ma faim... Ce peut être intéressant de savoir que tout le monde n'a pas aimé "De beaux lendemains", ce serait encore plus intéressant de savoir pourquoi...

"De beaux lendemains", pour moi, c'est le livre qui m'a fait découvrir Russell Banks, et le "déclic" qui m'a amenée à m'intéresser à la littérature américaine contemporaine. Je l'ai lu en décembre 1997, après avoir vu le film - magnifique - d'Atom Egoyan. Et le livre comme le film m'ont bouleversée. Impossible de ne pas être pris de compassion pour cette communauté villageoise frappée en plein coeur par la perte de ses enfants et confrontée en outre à un choix difficile: entamer une action en dommages et intérêts qui pourrait leur rapporter gros financièrement, mais qui risque aussi de durer des années - des années à ruminer sans arrêt ce qui s'est passé, à remettre à vif des plaies qui commenceraient à peine à se cicatriser - ou bien "tourner la page" et reconstruire une vie pour les survivants, un choix rendu plus difficile par la pauvreté dans laquelle vivent la plupart des familles des victimes, un choix délicat, en particulier, pour la famille de la jeune Nicole (incarnée par la formidable Sarah Polley dans le film d'Egoyan), une adolescente qui a perdu l'usage de ses jambes suite à l'accident. Nicole est d'ailleurs pour moi le personnage le plus marquant du livre (encore qu'ils le soient tous) par le courage avec lequel elle s'efforce de reprendre sa vie en mains malgré les blessures qu'elle a encourues dans l'accident, et malgré d'autres blessures plus anciennes. Et c'est à elle que reviendra d'ailleurs la décision finale d'engager le village - ou non - dans une longue procédure judiciaire.

Russell Banks dresse un portrait tout en nuances de cette communauté confrontée à l'innomable, et il recourt pour ce faire à 4 narrateurs différents: Nicole, Dolorès - la conductrice du bus, Bill - qui suivait le car dans sa voiture le jour du drame et dont les 2 enfants sont morts dans l'accident, et l'avocat qui se propose d'entamer une procédure judiciaire au nom des villageois et dont le rôle ne me paraît, hélas, que trop plausible, alors que je passe tous les soirs devant un énorme panneau publicitaire pour un cabinet d'avocats spécialisé dans ce genre de cas - "autres lieux, autres moeurs" en effet. D'où 4 versions des faits qui parfois se complètent, et parfois se contredisent. Un dispositif qui à l'époque m'avait surpris, mais que j'ai depuis retrouvé chez Russell Banks ("Trailerpark"), et aussi chez Larry Watson ("Justice") et surtout, surtout dans la merveilleuse "Année du silence" de Maddison Smartt Bell.

Des années après ma lecture, "De beaux lendemains" reste dans ma mémoire comme une très belle découverte et comme mon livre préféré de Russell Banks, avec le monumental "Pourfendeur de nuages". Alors, non, décidément, je ne comprends pas que l'on n'aime pas ce livre... surtout si on ne m'explique pas pourquoi.

Fait d'hiver !

8 étoiles

Critique de Léonce_laplanche (Périgueux, Inscrit le 22 octobre 2004, 88 ans) - 24 octobre 2004

Pour des raisons mal connues, un car de ramassage scolaire quitte la route et plonge dans l'eau. Bilan catastrophique!
L’histoire se déroule dans les environs d'une petite ville d'Amérique du nord: climat difficile, région en marge du développement économique....
L'auteur envisage les conséquences de ce drame sur la population locale, à travers les yeux de quatre protagonistes.
Bien sûr, il ressort de tout cela une atmosphère de tristesse et d'accablement, mais comment pourrait il en être autrement ? Histoire prenante, récit sensible et délicat.
Je ne sais pas comment est la version originale, mais la version française est excellente!
L'auteur a une vision à la fois lucide et compréhensive sur des acteurs qui ne comprennent pas grand chose à ce qui leur arrive (c'était déjà le cas avant le drame!) et qui solutionnent leurs problèmes comme ils le peuvent.
Seul petit bémol, je n’ai pas été convaincu par le rôle joué par l'avocat, je ne le trouve pas très plausible! mais bon! autres lieux autres meurs!

J'avoue

8 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 24 octobre 2004

J'avoue ne rien comprendre àaux phrass de Jadsmine de Tours à propos de ce livre. Je serais ravi qu'elle nous explique un peu mieux pourquoi elle n'a pas aimé... C'est son droit, mais j'aimerais savoir.

à voir mais à ne pas lire...

1 étoiles

Critique de Jadsmine (TOURS, Inscrite le 31 août 2004, 55 ans) - 23 octobre 2004

mon homme, il n'a pas aimé du tout... il a dit que c'était nul, mal écrit...

mais il m'a dit aussi de ne pas le mettre, que ça ne me concernait pas...

oui, mais moi, devant tant de belles étoiles, j'ai voulu un peu montrer que d'autres n'aimaient pas...

J'adore !

10 étoiles

Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 12 juin 2004


Cette histoire est extrêment simple : un bus scolaire a eu un accident, 14 enfants sont morts, une ado est restée paralysée, la conductrice est indemne.
Nous avons le témoignage de 3 personnes, dont celui de la conductrice au début et à la fin du livre...
C'est poignant.
Le style de Russel BANKS me fait penser un peu à Pat CONROY.
C'est rempli d'humanité, on a la gorge très très serrée et le tout sans aucun misérabilisme.
Un très très bon livre que je conseille fortement

Un très beau livre

9 étoiles

Critique de Florence (Grenoble, Inscrite le 13 mai 2004, 49 ans) - 13 mai 2004

Russell Banks traite avec brio de la question de la culpabilité, mais aussi de nos rapports aux morts. Beaucoup de subtilité dans cette histoire qui met en avant la complexité de juger. J’ai particulièrement été sensible à la voix de Dolorès, femme généreuse et émouvante, détruite moralement par sa responsabilité potentielle dans l’accident et le regard de la communauté de Sam Dent. L’auteur a une très belle plume qui fait passer les émotions. Les personnages sont crédibles et rendent l’histoire d’autant plus intéressante que l’on ne peut s’empêcher de se demander : qu’aurai-je fait dans cette situation ? Qu’aurai-je pensé ? Qu’aurai-je ressenti ? Je me suis sentie très impliquée dans cette fiction si réaliste. Enfin, j’ai été subjuguée par les descriptions magnifiques des paysages d'hiver. Une très belle histoire.

Déprimant mais tellement beau

8 étoiles

Critique de Nutella (Rhode-Saint-Genèse, Inscrite le 31 décembre 2000, 44 ans) - 11 janvier 2004

De beaux lendemains, c'est un véritable drame dépeint de manière magnifique et tellement réaliste. C'est bien écrit et construit de manière originale. A lire! (quand le moral est au beau fixe...)

Le Deuil avant la Justice

8 étoiles

Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 26 décembre 2003

Non loin de Montréal, dans l'état de New York, les habitants d'un village des Adirondacks situé à flanc de montagne ont vu leurs enfants mourir dans un accident impliquant un autobus scolaire, qui a plongé dans un lac par un matin d'hiver.
L'auteur rend bien l'atmosphère lourde qui a pesé sur cette communauté pendant l'interrogatoire des témoins capables d'incriminer la conductrice, qui roulait à une vitesse légèrement supérieure à la limite permise. Mais la population a préféré faire leur deuil sans mêler la Justice à une procédure qui aurait empêché les blessures de se cicatriser et qui aurait dénoué les liens très étroits qui caractérisent les petites communautés.
L'auteur a exploité un fait divers fréquent dans les régions soumises aux intempéries hivernales pour montrer que ces incidents fatals connaissent un meilleur dénouement s'ils ne font pas l'objet de poursuites judiciaires. C'est un roman d'une grande sagesse. Toute la communauté a convenu de ne pas juger la conductrice fautive comme cela s'est produit dans mon village natal. S'il y a des reproches à formuler, c'est à l'endroit des autorités scolaires qui tardent à fermer les écoles les jours de neige ou de bruine verglaçante.
Ce roman est très humain et aucunement larmoyant. C'est écrit avec détachement, laissant aux lecteurs le soin de porter son jugement. C'est beau, c'est simple, c'est court et ça laisse filtrer une tristesse beaucoup plus efficace que les larmes.

O, que c'est beau!

8 étoiles

Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 4 décembre 2001

"Une enquête où tout le monde serait coupable ou innocent", dit Apostrophe. Il me semble que c'est très généralement le cas chez Banks. Ses personnages sont tous innocents et coupables, donc tous innocents. Des fétus de paille, des fragilités pathétiques, des êtres imparfaits que les éléments extérieurs malmènent et qui, malgré tout, continuent à faire leur travail de vivants. Une des scènes finales, cette espèce de dialogue muet entre la foule du village et la conductrice du bus, c'est un concentré d'émotion pure.

0 étoiles

Critique de Chat pitre (Linkebeek, Inscrite le 23 février 2001, 53 ans) - 12 février 2001

J'ai adoré!!!

Un livre phare de la littérature contemporaine

0 étoiles

Critique de Apostrophe (Bruxelles, Inscrit le 11 février 2001, 63 ans) - 11 février 2001

Ce qui m'a le plus frappé dans ce livre, outre l'étude minutieuse des personnages, a été l'originalité de la construction de ce roman. Chaque chapitre est le témoignage d'un acteur du drame ; à tour de rôle, ils se dévoilent comme pour une enquête mais une enquête où tout le monde serait coupable... ou innocent. Du grand art. J'ai adoré.

Encore d'accord avec Jules

0 étoiles

Critique de Chat pitre (Linkebeek, Inscrite le 23 février 2001, 53 ans) - 3 janvier 2001

Un maginifique livre, criant de vérité, qui décrit les personnages de manière très réaliste. Une histoire prenante.

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  Sujets Messages Utilisateur Dernier message
  petites explications à propos de mon avis 6 Jadsmine 26 octobre 2004 @ 08:09

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