En terre étrangère de Robert Anson Heinlein

En terre étrangère de Robert Anson Heinlein
(Stranger in a Strange Land)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par Nance, le 9 mai 2011 (Inscrite le 4 octobre 2007, - ans)
La note : 4 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 786ème position).
Visites : 4 198 

Je n'ai pas gnoqué avec plénitude

Valentin Michaël Smith est né sur la planète Mars et élevé par des martiens, alors que la première expédition humaine vers la planète Rouge n’a fait aucun autre survivant. Une vingtaine d’années plus tard, lors de la deuxième expédition, il est ramené sur Terre et le dépaysement ne se fait pas attendre...

« - Smith est une créature intelligente, avec une hérédité humaine, mais il est plus Martien qu'humain. Nous sommes les premiers hommes qu'il ait vus. Il pense comme un Martien, a des émotions de Martien. Il a été élevé par une race qui n'a rien en commun avec nous... même pas le sexe. Malgré son hérédité humaine, le milieu dans lequel il a vécu a fait de lui un Martien. Si vous tenez absolument à le rendre fou et à détruire cette "mine d'informations", faites venir vos professeurs. Ne lui donnez pas une chance de s'accoutumer à cette planète de dingues. Moi, je m'en lave les mains. J'ai fait mon devoir ! »

Roman d’aventure, roman initiatique, conte politico-philosophique de science-fiction, le livre a reçu le prix Hugo 1962, tout comme ce qui est considéré comme son antithèse (dont j’ai seulement vu le film de Paul Verhoeven) Étoiles, garde-à-vous ! qui avait reçu le prix en 1960. En effet, Étoiles, garde-à-vous ! prône le militantisme et l’étatisme, alors qu’En terre étrangère c’est plus le pacifisme et le libertarisme. D’ailleurs, il a eu le statut de livre culte dans les années 60-70 parmi les hippies. Aussi, on a même dit que le roman aurait inspiré Charles Manson pour créer sa secte, mais le célèbre psychopathe a dit ne jamais l’avoir lu ni entendu parler.

J’ai trouvé la première partie du livre excellente (plus axée sur la politique), bien rythmée, c’est la deuxième partie que j’ai pas accroché (philosophique, religieux). Elle traîne en longueur et a beaucoup de charabias pseudo-philosophiques. Pendant un moment, j’ai eu l’impression de lire du Bernard Werber... Ça m’a rappelé des mauvais souvenirs de lectures, mais aussi quelques sectes qui tenaient le même genre de discours que le roman.

Enfin, le livre a quand même quelques bonnes idées, je ne dis pas le contraire, mais j’ai décroché sur plusieurs points. Il y a quelques passages douteux, comme sur l’homosexualité (on voit une certaine ouverture, mais pas trop, cependant j’essaie de me dire que ça a été écrit dans les années 50), le viol (que la majorité du temps la victime serait - en partie - responsable), a un certain sexisme latent et a plusieurs de concepts que je n’adhère pas sur l’art, l’amour (il faut croire que je suis une grande romantique !), la philosophie et la religion.

De la créativité, de l’imprévisibilité, c’est dommage que ce n’était pas comme ça tout le long. J’ai trouvé l’histoire décousue, mais reste que c’est un livre culte, je peux voir - gnoquer - pourquoi, aussi c’est un des premiers meilleurs vendeurs en science-fiction, un livre qui a eu une grande influence sur la contre-culture américaine des années flower power. Je le recommande tout de même, ne serait-ce que pour ce que le livre représente, mais aussi que d’autres peuvent mieux apprécier que moi. En tout cas, ça ne m’a pas découragé de lire d’autres romans de Heinlein plus tard, j’ai encore plusieurs de ses oeuvres dans ma liste infinie de livres à lire.

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Et bien moi, je gnoque

10 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 41 ans) - 31 mars 2014

Chef d'oeuvre absolu d'un des plus grands auteurs de SF, tout simplement. La réputation de cet "En Terre Etrangère" récemment réédité (même format et éditeur que précédemment, Robert Laffont/Ailleurs & Demain - Classiques) est vraiment un chef d'oeuvre de pacifisme, d'humanisme, l'histoire touchante et remarquable d'un Homme né sur Mars, mais physiquement humain, et apprenant au sens littéral comment vivre sur la planète de naissance de feu ses parents (partis vivre sur Mars en colons, et y étant morts).
Roman culte sur les campus U.S. dans les années 60/70, roman culte chez les hippies (au même titre que "Le Seigneur Des Anneaux" de Tolkien), ce roman est tout simplement essentiel à tout amateur de SF. Robert Heinlein est un grand.

Moi non plus je ne gnoque pas

4 étoiles

Critique de Oburoni (Waltham Cross, Inscrit le 14 septembre 2008, 41 ans) - 6 mai 2013

Il y a des incontournables, comme cela, dont on ne comprends pas pourquoi ils sont incontournables.

Le premier problème avec 'En terre étrangère' est que c'est trop long. Beaucoup trop long. Dès sa sortie les éditeurs l'avaient déjà charcuté de près de 60 000 mots (de 220 000 à 160 000 environ) et, on comprend vite pourquoi.

Alors, je suis d'accord avec Nance (critique principale) : la première partie est assez bonne. La naïveté du 'Martien' Valentin Michael Smith sert à merveille un questionnement sur les conventions d'une société par trop étriquée (les Etats-Unis pre-flower power, en tous cas !). Ainsi, des machinations politiques au rôle de la presse en passant par la sexualité, la satire est intelligente et assez drôle.

Seulement voilà, Heinlein décide ensuite de nous en rajouter une couche avec une deuxième partie, où il se focalise presque uniquement sur la religion. Pourtant toujours partant pour bouffer du curé , là, c'est lourd et, surtout, trop farfelu à mon goût. Il critique très bien le mercantilisme et les petites accommodations morales de courants religieux en quête d'adeptes plus que de vérité mais, impardonnable faux-pas selon moi, il sombre lui-même dans le paranormal fumeux -par exemple, en faisant de certains de ses héros des sortes de psychiques capables de télépathie à la téléportation.

De plus, si c'est drôle par moment les critiques sont au final trop souvent faciles (la défense du pacifisme face à un Etat dont la police est comparée aux SS) et, certains personnages peuvent être agaçants (les tirades de l’écrivain et juriste Jubal Harshaw sont parfois assez lourdes).

Bref : facile, farfelu, peu convaincant.

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