Arrêtez-moi là ! de Iain Levison
(The cab driver)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
Moyenne des notes : (basée sur 12 avis)
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levison, toujours à fond sur le klaxon !
Comme toujours chez Levison, c'est drôle, c'est intelligent, ça sonne bien.
Là, c'est l'histoire d'un type, accusé de meurtre, qui se prend le mur de la confrontation avec la justice de son pays (les Etats unis en l’occurrence, mais ça marche avec la France). C'est "La métamorphose" jouée à Fleury Mérogis. Avec plus de blagues.
C'est rare un livre où, en même temps, on réfléchit, où on rigole et où on se demande ce qui va se passer.
Un livre bien, par un gars bien.
Les éditions
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Arrêtez-moi là ! [Texte imprimé] Iain Levison traduit de l'anglais (États-Unis) par Fanchita Gonzalez Batlle
de Levison, Iain Gonzalez-Batlle, Fanchita (Traducteur)
Liana Levi
ISBN : 9782867465659 ; 18,00 € ; 03/03/2011 ; 245 p. ; Broché -
Arrêtez-moi là ! [Texte imprimé] Iain Levison traduit de l'anglais (États-Unis) par Fanchita Gonzalez Batlle
de Levison, Iain Gonzalez-Batlle, Fanchita (Traducteur)
Liana Levi / Piccolo (Paris. 2002)
ISBN : 9782867465963 ; 9,50 € ; 01/03/2012 ; 245 p. ; Broché -
Arrêtez-moi là ! [Texte imprimé] Iain Levison traduit de l'anglais (États-Unis) par Fanchita Gonzalez Batlle
de Levison, Iain Gonzalez-Batlle, Fanchita (Traducteur)
Feryane / Policier (Versailles)
ISBN : 9782363600509 ; 19,00 € ; 15/09/2011 ; 1 vol. (325 p.) p. ; Broché -
Arrêtez-moi là !
de Levison, Iain Gonzalez-Batlle, Fanchita (Traducteur)
Liana Levi
ISBN : 9782867466090 ; 10/05/2012 ; 245 p. ; Format Kindle
Les livres liés
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Les critiques éclairs (11)
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Un taxi pour l’enfer
Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 9 septembre 2014
Ecrit au présent à la première personne, avec des phrases simples mais efficaces, ce roman tout en ironie grinçante nous met dans la peau d’un chauffeur de taxi trentenaire, déjà las d’une vie dominée par les échecs amoureux et un job monotone pas très lucratif, mais qui veut juste bosser et qu’on lui foute la paix
L’auteur se fait ainsi la voix d’un sans-grade parmi tant d’autres, jeté en pâture dans l’arène tonitruante d’une Amérique gonflée de certitudes, et dépourvue d’états d’âme quand il s’agit d’exposer tel un trophée un homme à la vindicte générale, quand bien même l’enquête serait bâclée. C’est aussi tout un système qui est dénoncé, dans toute son absurdité, un système où tout semble faussé par l’appât du gain et une avidité sans bornes. Iain Levison en profitera vers la fin pour évoquer la crise des subprimes de 2008, qui avait vu des milliers de personnes expulsées de leur maison du jour au lendemain, comme une image inversée du personnage principal qui subit de manière toute aussi injuste l’enfermement. Ce qui n’empêchera pas ce dernier de fustiger les rêves dérisoires de « nouveaux riches » de ces autres victimes. Inspiré d’une histoire vraie, un très bon roman dans lequel le lecteur se fait en quelque sorte l'avocat silencieux du personnage principal.
Présumé coupable
Critique de Malic (, Inscrit le 9 décembre 2005, 83 ans) - 8 août 2014
« Arrêtez-moi là ! » est un roman noir bien plus qu’un roman policier. A travers le calvaire de son personnage, Iain Levison pointe les tares de la justice américaine : flics incompétents, enquêtes bâclées et purement à charge, présomption de culpabilité qui se substitue de fait à la présomption d’innocence. Ce roman souligne aussi le rôle déterminant de l’argent, les chances pour l’accusé de s’en sortir étant proportionnelles à la valeur de l’avocat qu’il peur s’offrir. Il arrive aussi qu’une officine d’avocats, ultra compétente et motivée celle-là, propose à un accusé d’assurer sa défense, mais ce sera bien moins par amour de la justice que pour toucher un pactole de l’Etat et des médias.
Si ce roman dénonce un certain nombre de maux de la justice et de la société américaines, ce n’est pas pour autant un « roman à thèse » désincarné, bien au contraire. Jeff Sutton est un personnage attachant et il fait constamment preuve d’un humour grinçant et parfois désespéré devant l’absurdité des situations dans lesquelles il se trouve plongé, rendant l’histoire à la fois poignante et drôle.
Bien loin d'Hollywood
Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 25 mars 2014
C'est bien écrit, Levinson manie avec bonheur une ironie féroce et mordante pour dénoncer les défaillances et les faiblesses du système judiciaire américain. Le livre se lit rapidement, le lecteur tombe d'étonnement en abasourdissement devant le bon fonctionnement d'une machine bien huilée jusqu'à l'absurde dans laquelle il y a juste un problème : le présumé coupable ne l'est que sur des présomptions ma foi bien légères !
Pour ma part, j'ai quand même un petit problème avec cet ouvrage plein de grandes qualités. La dénonciation du système judiciaire américain est trop prégnante pour apprécier les déboires de ce pauvre Jeff ; le treizième chapitre est d'ailleurs l'occasion de décrire par le menu quelques cas emblématiques d'erreurs judiciaires flagrantes. Ce pauvre Jeff, donc, a tiré un sacré numéro, concentrant toute la malchance du monde sur sa personne : policiers fainéants sans expérience ni motivation, avocat sans motivation ni compétence, le couloir de la mort en guise de protection. Rien ne nous est épargné : ni la grande boite d'avocats requins qui attendent un verdict qu'ils savent sans fondement pour se faire plus d'argent en appel, ni les shows télévisés sur comment Dieu m'a ramené à lui pendant mon passage en prison, ni les critiques des séries télévisées américaines à mille lieues de la réalité. C'est un peu "too much" à mon goût.
J'ai découvert ce roman qui manque un peu de finesse à l'occasion du prix CL 2014. Une lecture sympathique mais qui, à mon sens, n'a pas sa place dans la catégorie "roman Policier et Thriller" !
Les portables ont changé la vie des chauffeurs de taxi. Autrefois, ils devaient faire abondamment la conversation. Désormais ils doivent écouter celle des autres. On dirait qu'aucun individu n'est capable de tenir cinq minutes dans un taxi sans appeler un être aimé pour lui dire qu'il est dans un taxi.
Ce ne sont pas l'ennui, l'injustice et l'absence de raison qui tuent, c'est l'espoir. L'espoir est un poison. L'espoir vous brulera de l'intérieur. L'espoir est un verre de soude caustique.
Iain Levison fait son Victor Hugo ?
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 20 février 2014
Iain Levison livre, sous la forme déguisée d’un polar, un réquisitoire lui aussi contre - sinon la peine de mort - au moins les erreurs judiciaires et les failles du système judiciaire américain. C’est quand même assez didactique, même si l’ensemble reste crédible, mais le fait de passer par le biais d’un polar rend la chose, à mon sens, assez bancale.
« J’appelle Charlie pour lui dire que je serai là dans quelques minutes. J’attrape mes clés, mon portefeuille et mon portable, et je m’apprête à descendre chez Sullivan quand on frappe à la porte. Un jeudi à une heure de l’après-midi, qui ça peut bien être ? Sans doute une livraison. Je commande beaucoup sur Amazon.
J’ouvre et je vois trois hommes : un flic en uniforme et deux types en civil, l’air très grave. Ma première idée est qu’un parent éloigné est mort et qu’on vient m’en informer. Trois types pour cette démarche, c’est un peu gaspiller l’argent des contribuables.
Je dis : « Salut. Qu’est-ce qui se passe ? »
Un des types en civil pose la main contre la porte et l’ouvre plus largement. Il passe la tête à l’intérieur et regarde. « Pouvons-nous entrer ? » »
C’est ainsi que peut commencer une erreur judiciaire. Avant cette visite de la police pendant sa journée de congé, Jeff Sutton avait chargé une femme d’affaires à l’aéroport, l’avait conduite chez elle et avait dû rentrer chez celle-ci le temps pour elle de mettre la main sur l’argent de la course.
Le syndrome du mauvais type au mauvais endroit. Dans la foulée, la petite fille de cette femme disparaissait - était enlevée selon toute vraisemblance - et la police retrouvait les empreintes digitales de notre brave chauffeur sur le cadre d’une fenêtre qu’il avait manipulée, reste de curiosité professionnelle d’un ancien boulot de poseur de fenêtre.
Donc la police débarque, emmène Jeff Sutton qui rentre dans « la machine à broyer le justiciable » et le véritable sujet de Iain Levison c’est bien ça : comment se faire broyer en bonne et due forme ?
C’est la même démarche que Victor Hugo. Ca reste Iain Levison qui n’a peut-être pas l’art de Victor Hugo mais qui sait s’y prendre pour harponner son lecteur et qui ne commet pas d’erreurs psychologiques ou de cohérence. Une bonne lecture, donc, mais pas à proprement parler un polar. L’intention, derrière, est trop présente …
Foncièrement optimiste
Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 2 février 2014
Le doute parfois, le découragement pour le manque d’empressement à chercher d’autres pistes de la part de la police ou de l’avocat commis d’office harassé quand les preuves accusent suffisamment, l’espoir, la peur des codétenus et les relations avec les surveillants, le manque de considération et la faible crédibilité de la parole du suspect, la suspicion des collègues et l’impossible réhabilitation forment un tissus dense et jamais ennuyeux. La vérité n’est dévoilée qu’à la fin mais l’auteur ne s’appesantit pas dessus car elle est anecdotique en regard de ce qu’il dénonce.
Le personnage principal est bien campé avec un profil psychologique volontariste. Ceux à qui il a affaire sont plus caricaturaux mais révélateurs de la réalité. On termine sur une tonalité optimiste grâce à une capacité de rebondir et à profiter des situations, quelles qu’elles soient.
Un chauffeur de taxi ramène une femme chez elle. Pendant qu’elle va chercher de l’argent, il s’approche d’une fenêtre et l’examine car son précédent métier étant d’en poser. En rentrant au central, il prend à son bord gratuitement 2 jeunes étudiantes ivres. Le lendemain, après qu’il ait nettoyé sa maison, on vient l’arrêter pour enlèvement de la fille de sa cliente, ses empreintes ayant été relevées sur la fenêtre.
IF-0114-4146
L’engrenage
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 23 décembre 2013
L’humour est grinçant, la prose franche et l’ironie abonde. Une lecture divertissante sans aucun temps mort. J’ai dénoté peut-être une petite erreur. La présomption d’innocence existe au Texas, contrairement à ce Levison laisse entendre. Rien pour gâcher le plaisir.
En lisant ce roman, on comprend pourquoi il y’a de moins en moins de bons samaritains, des gens qui aident ceux dans le pétrin. Il ne faut pas mettre la main dans les dents de l’engrenage, car plus souvent qu’autrement, on risque d’y passer en entier…
Je vois que je suis toujours en prison.
Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans) - 22 décembre 2013
Il est innocent mais les policiers vont créer des preuves et son avocat n'est pas assez efficace pour le défendre.
A travers cette histoire, l'auteur va mettre en évidence les dérives de la société et de son système judiciaire.
Nous suivons Jeff dans tous ses déboires et partageons ses analyses de la vie.
Un bon roman!
Froid dans le dos
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 8 décembre 2013
Il était simplement au mauvais endroit au mauvais moment.
Et on assiste avec effarement à l'engrenage de l'erreur judiciaire, confortée par un petit avocat commis d'office.
On assiste à la vitesse à laquelle un homme apprend la résignation.
Placé dans le couloir de la mort pour être isolé des autres détenus, il échange des dialogues surréalistes avec un dangereux tueur psychopathe qui a le mérite de lui faire comprendre: "N'espère pas trop. Tu n'es qu'un cheval de cirque."
Il apprend aussi combien les gens sont capables au mieux d'indifférence ou d'oubli au pire, la vitesse à laquelle ceux qu'il comptait parmi ses amis sont capables de croire qu'il est un violeur et un tueur d'enfant.
Utilisant un humour grinçant, l'auteur nous emmène dans un monde terrifiant, capable de broyer un innocent.
"Vous pourriez transformer mère Térésa en gangster de South Dallas si vous l'habilliez en survêtement de l'administration pénitentiaire du Texas avec ceinture de cuir et chaines. Impossible de paraître innocent dans cet attirail. Si vous souriez, vous avez l'air diabolique. Si vous froncez les sourcils, vous avez l'air d'un pervers. Si vos épaules sont affaissées vous ressemblez à un pédophile dégénéré, si vous tenez la tête droite, à un chef de gang.
Un roman très fort, qui n'était pas rangé dans les romans policiers, qui interpelle, interroge... et fait froid dans le dos. Jusqu'aux derniers mots.
"La vérité c'est qu'une fois que vous savez que d'autres êtres humains peuvent vous mettre dans une cage, vous comprenez que votre liberté, et tout ce que vous tenez pour acquis dans votre vie, dépendent entièrement du caprice de quelqu'un de plus puissant que vous."
Fataliste mais vrai.
Critique de Clacla44 (, Inscrite le 4 mars 2011, 36 ans) - 5 janvier 2013
On découvre un univers carcéral impitoyable et un système judiciaire sans merci.
Ce qui m'a le plus frappée, c'est la façon dont un poignée d'hommes s'efforcent par tous les moyens (même la fabrication de preuves) pour en condamner et en détruire un autre, juste pour avoir un coupable. Il leur en faut un, ce sera lui point final; ça fait froid dans le dos!
Il se retrouve totalement seul; certainement comme toujours dans ce genre de situation.
A lire donc!
"Si il y a une chose que j'ai apprise de tout ça..."
Critique de Jerem (Ariège, Inscrit le 15 novembre 2012, 49 ans) - 19 novembre 2012
Un chauffeur de taxi qui commence à s'interroger sur sa vie très tranquille et sa solitude est amené à faire une course, comme tant d'autres, mais qui va l'amener direct dans le couloir de la mort.
Et on vit les sentiments de désespoir, d'impuissance et de frustration du chauffeur de taxi.
Par cette fable Levinson fait le procès du système policier, judiciaire et carcéral américain.
Il dédie ce livre à Richard Ricci, accusé de l’enlèvement et du meurtre d'une fillette, il est mort en prison avant d’être reconnu innocent.
Seul bémol l'auteur ne semble pas comment finir cette histoire, la fin me semble bâclée ou pas achevée. Dommage.
le Ken Loach de la plume
Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 27 juin 2012
Ici c’est une charge à la politique carcérale américaine.
C’est également une dénonciation du fonctionnement de la police, de la justice et du business qui s’est développé outre manche sur les erreurs judiciaires et qui devraient ne pas tarder à arriver jusqu’à nous si ce n’est pas déjà fait. Mais c’est aussi l’opinion publique toujours rapide à suivre l’opinion des médias qui est montrée du doigt.
Bref si vous êtes comme moi très critique sur ces institutions, vous allez vous régaler à la lecture des aventures de Jeff Sutton mais le mieux est encore de l’offrir à tous ceux qui préfèrent fermer les yeux.
Pour autant, l’écriture reste légère mais le bourre pif efficace.
Les détracteurs pourront dire que tout cela relève du cliché et ce n’est pas faux, mais il suffit de regarder tous les faits divers pour constater, effaré, que la réalité correspond souvent aux clichés.
Jeff Sutton est chauffeur de taxi quand une succession d’événements font de lui le coupable idéal d’un kidnapping sur enfant. Il pense pouvoir rapidement s’expliquer mais quand la machine policière a des certitudes, le manque de preuves formelles ne pèse pas lourd. Voilà comment un innocent va connaître la prison, perdre tout ce qu’il possède jusqu’à son statut d’humain. La seule personne qui sera son réconfort est celle d’un condamné à mort, dangereux psychopathe mais aussi la seule personne lucide sur le fonctionnement du système.
La prison broie l’homme, c’est la seule chose qu’elle fasse efficacement.
Bonne lecture
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