atmosphère inhabituelle

Une fois n’est pas coutume, voici un polar qui nous tient en haleine plus par l’atmosphère que par l’intrigue liée au crime.
« L’ingratitude des fils » plante son récit en toute fin de seconde guerre mondiale. Paris libéré a été rendu à ses habitants dans un état de délabrement avancé. L’Etat et ses institutions en ruine doivent redémarrer leurs activités avec les moyens du bord. La police n’échappe pas à cette réalité difficile.
Cette fiction est rythmée par l’actualité à scandale de l’époque, la crise du logement consécutive aux bombardements, la météo rude de l’hiver 1944 (une première période d’enneigement conséquent suivie d’inondations colossales liées à la fonte de l’épais tapis blanc)… Partout dans le livre l’on retrouve ce souci de reconstituer l’évolution de l’opinion publique séduite et rassurée dans un premier temps par l’intervention de ce vieux Maréchal, ce personnage qui disposait d'une capacité tout à fait moderne à jouer de son image.
Les crimes et enquêtes mornes du transparent inspecteur Maurice Clavault ne sont en fait qu’une occasion pour l’auteur de nous plonger dans une réalité quotidienne inexistante dans les livres d’histoire. Il y a (on le sent à la lecture de chaque chapitre) une réflexion intense de l’auteur qui, partant des faits historiques, cherche à restituer l’état d’esprit du citoyen lambda traversant cette époque.
C’est ce travail littéraire qui rend véritablement le livre enrichissant pour son lecteur. Le bouquin fait moins de 200 pages. Une heure par-ci par-là, il ne vous en coûtera pas plus d’une semaine. Je n’ai aucun regret d’avoir investi ces quelques moments à le lire.

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  L'ingratitude des fils [Texte imprimé] Pierre d'Ovidio

  de Ovidio, Pierre d'
  10-18 / 10-18. Série Grands détectives
  ISBN : 9782264051080 ; 22,40 € ; 06/01/2011 ; 248 p. ; Broché

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