Le chiendent de Raymond Queneau
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Attention à l'imagination, folle du logis!!!!
C’est le premier roman de Raymond Queneau, publié en 1933. Roman très difficile à résumer de par le nombre de personnages et de situations. Je ne le tenterai donc pas. Je voudrais vous faire partager le plaisir intelligent pris à la lecture de cette oeuvre importante pour la littérature française du XXème siècle.
Ces années 30 avaient vu naître des génies novateurs de cet art, comme James Joyce et William Faulkner. Raymond Queneau , qui les admiraient, est à mon avis aussi important pour la langue française.
Il venait de quitter André Breton et le Surréalisme. Il n’acceptait pas l’écriture automatique qui pourrait abolir les usages techniques de la langue. A l’opposé des libertés du subconscient,il préfèra l’usage de la RAISON.
“La mathématique permettrait un jour d’ouvrir le ciel opaque pour les humains”. Il y avait la nécessité de faire quelque chose, sans doute j’avais le virus de l’écriture”.
L’idée était de transposer en français moderne “Le discours de la méthode” de René Descartes!
Le livre avait été fixé sur plan, les modes du discours s’harmonisaient, malgré l’emploi de modes variés comme : les monologues intérieurs et écrits, les dialogues et dialogues rapportés, les narrations, les récits, coupures de journaux, rêves,l’argot, etc..
Le mot clé est : réinvention du langage, d’une langue française moderne (en hommage à Joyce).
“Ecrire quelque chose sur tout ce qu’il y a!”
Avec son neveu, un enfant à l’oreille trop prompte, Mme Cloche, sage-femme se lance à la poursuite d’un trésor, à l’existence duquel tout le monde finit par croire.
Tout était neuf à cette époque . Le nom des personnages, Mme Cloche, Narcense, M & Mme Belhotel, le chien Jupiter, Saturnin, le sans domicile fixe La Taupe, Thémistocle, etc
le langage phonétique : le “bouffer” (pour le repas), ou “Saturnin voulait écrire; mais ça ne venait pas. Il n’était pas en train. La plume en l’air, il fixait d’un oeil morne les casiers vides du courrier. Puis , baissant la plume, il coucha sur le papier cette phrase : l’ouazo sang vola,.”
les atmosphères : “Les mouches voletaient autour des cerveaux"
les descriptions: d’une plage en été :”Des corps sans nombre jonchaient la plaque qui de jaune d’or en devenait noir-de-mouche ; il y en avait des tout-petits qui pleuraient sans cesse, et des tout-grands qui dormaient tout l’ temps. Il y en avait des qui avaient des seins et il y en avait des qui n’en avaient pas; il y en avait des en costume de bain et des plus habillés; il y en avait des difformes, et il y en avait des formes; il y en avait des épais, et il y en avait des transparents. L’ensemble n’était pas brillant.”.
Révolutionnaire pour l'époque.
A+
Les éditions
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Le chiendent [Texte imprimé] Raymond Queneau
de Queneau, Raymond
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070365883 ; 9,20 € ; 07/06/1974 ; 431 p. ; Poche
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Un fourre-tout, un kaleidoscope, un capharnaümn ...
Critique de JEANLEBLEU (Orange, Inscrit le 6 mars 2005, 56 ans) - 2 juin 2011
Le magicien Queneau arrive a faire se tenir en un miracle d'équilibre cette structure romanesque complexe qui tient tout à la fois du San-Antonio, du Prévert, du Céline, du Flaubert, du Aymé, ...
Cette histoire, difficile à résumer, peut sembler parfois décousue et pourtant on veut en savoir la suite. La charpente qui tient tout cela c'est le style de Queneau. Inimitable ! Et toute cette histoire est aussi le support de méditations métaphysiques et poétiques. Comme des travaux pratiques de quelques grandes théories philosophiques.
Une oeuvre très riche qu'il faut déguster petit à petit...
Une expérience fantastique en tout cas...
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