Nouvel abécédaire russe de Katia Metelizza, Elena Balzamo (Traduction), Jean-François Martin (Illustration)

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances , Littérature => Russe

Critiqué par Dirlandaise, le 14 avril 2011 (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans)
La note : 8 étoiles
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Nationalisme, machines à café, réfrigérateur et tutti quanti !

Recueil de chroniques parues dans la presse russe écrites par la journaliste Katia Metelizza. Les textes tirés de ses deux premiers recueils ont été choisis en raison de leur contenu particulièrement significatif et présentent des attitudes et des mœurs russes et occidentales typiques. Les thèmes sont variés et souvent insolites : nationalisme, nourriture, machines à café, réfrigérateur, gourmandises, coupures d’eau chaude saisonnières, tenue vestimentaire, fêtes de fin d’année, vacances à la datcha, visite de supermarché et questionnement sur l’authenticité de différents produits de consommation.

Je raffole de ce genre de chroniques remplies d’humour et traitant du quotidien présent et d’un passé révolu et nostalgique. Nous avons tous des souvenirs d’objets du quotidien ou d’habitudes de vie la plupart du temps issus de notre enfance et adolescence. Katia Metelizza évoque les siens avec un humour et une irrésistible drôlerie. J’ai particulièrement aimé le texte sur les vacances à la datcha et tout le bric à brac accumulé au fil des années, tous ces objets kitsch qui ne serviront plus jamais mais qu’on entasse parce qu’ils possèdent une valeur sentimentale irremplaçable ayant appartenus à des membres de la famille maintenant disparus. Le texte sur les machines à café est également très amusant. Comment rester sérieux lorsque Katia avoue que la machine en question est devenue sa meilleure amie et qu’elle préfère regarder l’intérieur de son frigo à sa télé ! Et tous les inconvénients découlant des coupures annuelles d’eau chaude ! Le texte sur la difficulté extrême pour nombre de Moscovites de trouver une adresse dans l’immense ville de Moscou et leur fierté leur interdisant d’acheter une carte de la ville et passer pour de vulgaires touristes est savoureux.

Katia nous entraîne dans la Russie postsoviétique de l’intérieur et cela est fort réjouissant. Les difficultés du quotidien et les petits tracas de la vie en société, voilà ce dont l’auteure a voulu nous entretenir et je dois avouer que c’est très divertissant. Je me suis bien amusée.

« Plus le pays est riche, plus on y trouve d’ordure ménagères, surtout des emballages. Pourquoi Moscou, aujourd’hui, étouffe-t-elle sous les masses d’ordures, empestée par des poubelles éventrées ? Parce que, d’un côté, elle est désormais une ville riche et occidentalisée, dotée de supermarchés ; et de l’autre, elle n’a pas encore compris que la propreté est une partie intégrante de la notion de confort, tel qu’on l’entend en Occident. Chez nous, on continue à cracher sur le trottoir ; en Chine, ce n’est plus le cas. Chez nous, on continue à doter les maisons nouvellement construites de vide-ordures, cette invention diabolique du socialisme. Toutefois, il y a déjà ici et là des personnes qui achètent des sacs-poubelles — qui aurait pu imaginer une chose pareille il y a quelques années ? »

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