Le tour d'écrou de Henry James
(The Turn of the Screw)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Mary Poppins au pays des fantômes!
Une gouvernante chargée de l’éducation de deux petits orphelins est sujette à des apparitions et se persuade que les enfants, Flora et Miles, en sont également les victimes. Grâce à Mrs Grose qui a connu les précédents occupants, elle identifie un homme et une femme, un valet et la gouvernante précédente, tous les deux décédés. Elle en conclut qu’il s'agit de leurs spectres qui rôdent autour des enfants…
Ce conte de Noël noir peut se lire comme une histoire de fantômes qu'une éducatrice attentive veut éloigner de la compagnie de deux enfants innocents ou comme le récit d’une détraquée qui, confinée dans une endroit isolé et à qui on a confié une charge trop lourde, pète les plombs et se monte un scénario à la hauteur de ses inhibitions et de ses propres peurs.
C'est aussi une illustration du désarroi, de la fragilité de l'adulte confronté à l’enfant, à son innocence supposée, à l’absence de repères pour interpréter leurs comportements, leurs silences, grillager des conduites déviant de la norme (le contexte est celui de l'époque victorienne).
C'est aussi bien une mise en cause de la parole de celui qui parle, une incitation à remettre en cause la véracité des faits proposés et une mise en doute par là même de la parole de l’auteur. Si la narratrice ment, si elle est folle, l’auteur qui la met en scène ment peut-être aussi. Lui aussi fait surgir des êtres, il fait croire à leur existence, il monte de toutes pièces des histoires entièrement fabriquées pour faire peur et émouvoir. La leçon de Heny James est peut-être celle ci : méfiez-vous des éducateurs de toutes sortes qui, en voulant vous éloigner d’un mal arbitraire, vous y précipitent ; sachez que les auteurs qui vous racontent des histoires censées vous édifier, des histoires à dormir debout, vous mentent en livrant leurs rêves hantés dans la nuit de mots.
Les éditions
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Le tour d'écrou [Texte imprimé] Henry James trad. de l'anglais et présenté par Jean Pavans
de James, Henry Pavans, Jean (Traducteur)
Librio / Librio (Paris).
ISBN : 9782277302001 ; 2,00 € ; 01/11/1998 ; 155 p. ; Poche -
Le Tour d'écrou [Texte imprimé] Henry James
de James, Henry
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253043065 ; 5,90 € ; 01/10/1987 ; 157 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (21)
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Curieuse histoire.
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 5 mai 2023
Une jeune dame est engagée par le tuteur de deux jeunes enfants qui résident dans un château entouré d'un parc et d'un étang. Le tuteur ne veut qu'une chose c'est de ne pas être importuné.
La nouvelle gouvernante prend donc ses fonctions et la petite fille, Flora huit ans et le garçon Miles dix ans sont charmants.
Mais un mystère semble peser sur la demeure. D'abord les motifs du renvoi de Miles de son collège sont obscurs.
Peu à peu la quiétude des lieux est perturbée par l’apparition de fantômes et le comportement de tous les occupants des lieux commence peu à peu à changer.
Une nouveauté pour l'auteur, plus enclin à des thèmes riches et des personnages (comme Isabelle Archer) qu'il détaille dans toutes leurs complexités.
Ici, Henry James ne répond à aucune question et laisse le lecteur se débrouiller pour rédiger mentalement les manquements de la trame.
Agréable à lire, ce court roman a servi de base à une nuée de films et téléfilms.
Il est vrai que l'auteur qui est dans l'ensemble de son œuvre assez austère parvient ici à dompter un texte plus facile.
Les interdits sexuels nous hantent
Critique de Zarahli (, Inscrite le 24 avril 2016, 56 ans) - 24 avril 2016
"Flippant"
Critique de Nathafi (SAINT-SOUPLET, Inscrite le 20 avril 2011, 57 ans) - 24 septembre 2013
Soit ce style fantastique n'est décidément pas fait pour moi, soit les images qu'offre cette histoire me marquent l'esprit plus que de raison, toujours est-il que "Le tour d'écrou" me fait un drôle d'effet, "flippant", passez-moi l'expression.
J'essaierai de lire d'autres ouvrages de cet auteur, pour me faire une plus ample idée de son oeuvre, car j'apprécie beaucoup son écriture, ce style me charme.
la clé: le narrateur non-fiable
Critique de Nevermoref (Issy les Moulineaux, Inscrite le 16 août 2013, 49 ans) - 16 août 2013
qui permet plusieurs niveaux de lecture selon que l'on croit les 2 narrateurs ou pas.
Elle voit des fantômes partout
Critique de Nb (Avion, Inscrit le 27 août 2009, 40 ans) - 22 décembre 2011
Je n'ai pas été conquis par ce court roman. Si l'histoire est intéressante, et l'aspect psychologique bien présent, j'ai trouvé que le tout traînait un peu. Les hésitations de l'héroïne sont tout à fait compréhensibles, néanmoins leur accumulation et leur longueur m'ont un peu repoussé. Comme d'autres, il m'a semblé que le style avait un peu vieilli.
Par contre, je trouve la scène finale particulièrement réussie: elle permet de conserver toute l'ambiguïté qui ressort de ce genre de situation.
Multiples interprétations
Critique de Perlimplim (Paris, Inscrit le 20 mars 2011, 48 ans) - 3 novembre 2011
Une fin géniale
Critique de Alfredo (, Inscrit le 12 juin 2011, 69 ans) - 12 juin 2011
Pour moi, il est bien clair que c'est l'héroïne qui a étranglé Miles dans un moment d'hallucination et de folie, que le cri de Miles "Démon!" s'adressait à elle et non à un quelconque fantôme. Le fantôme de Quint, n'est autre que la sexualité naissante de Miles qui terrifie l'héroïne comme un danger qui va détruire l'enfant innocent.
La scène la plus saisissante est, pour moi, le dialogue entre Miles (C'est la première fois qu'on entend sa voix dans le livre) et l'héroïne devant l'église.
Avec une maturité exceptionnelle Miles lui donne tous les éléments: il lui fait remarquer qu'il grandit et le rapport affectif entre eux deux risque de prendre une tournure ambiguë dont lui a pleinement conscience et elle, semble-t-il, absolument pas. Il lui avoue aussi que son personnage de blondinet angélique est "joué" pour lui faire plaisir, mais qu'il pourrait choisir de se comporter autrement, comme le fameux soir.
L’héroïne étrangle Miles pour "sauver son innocence" et le protéger de la puberté, et c'est terrifiant!... C'est elle, le monstre.
C'est incontestablement un excellent roman, mais...
Critique de LaCritiqueuse (, Inscrite le 14 avril 2011, 35 ans) - 19 avril 2011
Si quelque chose dans le récit avait laissé présager pareil dénouement j'aurais certainement applaudi cette sortie, mais elle est - et d'après mon humble avis, sans queue ni tête ; comme si l'auteur avait voulu se dérober à sa propre histoire.
Mis à part ce petit bémol ainsi que l'abandon du conteur du début de l'histoire, qui ne revient à aucun moment et que je trouve complètement inutile- je dois avouer que j'ai bien aimé l'atmosphère. J'ai même eu quelques frissons ^^ Surtout lorsque l’héroïne commence à suspecter la duplicité des enfants qu'elle pensait au dessus de tout soupçon. Je le recommande donc aux fanas du genre!
A lire au coin du feu!
Critique de Lalie2548 (, Inscrite le 7 avril 2010, 39 ans) - 1 février 2011
Toutefois, j'ai eu l'impression que c'était long et répétitif à certains moments ce qui a un peu gâché la découverte. de plus, la fin m'a déconcertée. Je ne m'y attendais vraiment pas et je ne sais pas bien quoi en penser. Je suis restée sur ma faim. Un peu dommage mais je mets quand même trois étoiles pour la qualité du texte et de l'atmosphère.
(livre découvert en audiobook)
Prose fantomatique
Critique de Ianf (, Inscrit le 30 août 2010, 30 ans) - 31 août 2010
Outre les divers messages délivrés par ce (petit) roman, outre les symboles et les interprétations que l'on peut en tirer (qui s'étendent de la remise en question de l'innocence à la délicate frontière qui sépare le réel et le fantastique, et l'on serait tenté de voir dans cette dernière du Edgar Allan Poe dans toute l'ambiguïté de son oeuvre), c'est surtout l'écriture d'Henry James qui séduit. C'est une prose superbe, riche en qualificatifs, en descriptions imagées qui nous plongent au coeur de la scène, et c'est aussi cette capacité à resserrer le récit, à focaliser l'attention du lecteur sur des détails, à rythmer l'action comme pour des pulsations cardiaques (pour reprendre cette intéressante métaphore déjà énoncée dans l'une des critiques), qui permet à Henry James de prendre son lecteur à la gorge, de ne plus le lâcher, et de le subjuguer, de l'hypnotiser en même temps, tout en utilisant toujours ses phrases complexes, résolument longues mais, paradoxalement, terriblement efficaces.
Le Tour d'écrou se lit vite, très vite. On regrettera peut-être la pâleur de certains évènements, l'absence d'une scène réellement effrayante, mais l'addition de toutes participe à la création d'une atmosphère envoûtante, douce et inquiétante. Le Tour d'écrou, ou le talent de Henry James, à savoir comment concilier prose raffinée (j'oserais presque dire alambiquée) et histoire de fantômes...
Frustrant !
Critique de Lindy (Toulouse, Inscrite le 28 mai 2006, 46 ans) - 14 février 2010
L’histoire narrée par cette gouvernante est introduite par un conteur que l’on ne retrouve pas à la fin, ce que j’ai du même coup trouvé sans grand intérêt. De plus, ce conte sans queue ni tête est alourdi par des phrases qui n’en finissent pas, des situations qui retombent comme un soufflet tant les qualificatifs dont il est fait usage pour les annoncer sont sans commune mesure avec ce que l’on nous présente.
Je me suis aussi beaucoup ennuyée, attendant avec impatience une amorce, un dénouement fabuleux, quelque chose de vraiment étonnant mais rien ne vient, tout n’a été que frustration…
Atmosphérique
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 3 février 2010
C’est un peu ce que j’ai ressenti en lisant cette nouvelle. Ça a une bonne ambiance, mais l’écriture est (très) lourde par moments. Reste que la trame a quelque chose de classique : une jeune femme commence son nouvel emploi de gouvernante de deux enfants et sera tôt témoin de manifestations bizarres... et de fantômes ? La gouvernante, folle ou victime ? L’auteur laisse une ouverture aux lecteurs de faire ses propres interprétations et c’est pour moi ce qui fait le charme de cette histoire. Mon adaptation préférée est celle avec Patsy Kensit (1992) et la musique de Simon Boswell.
Apparitions surnaturelles
Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 18 janvier 2006
Après avoir laissé tomber plusieurs lectures en cours, j'ai eu envie de calmer mon insatisfaction avec un "classique", espérant trouver dans le côté rébarbatif et lénifiant que leur lecture m'inspire habituellement une forme d'expiation pour mes pinaillages.
Hé bien pas du tout !
J'ai été charmée dès le départ par le style d'Henry James, qui n'utilise à mon sens pas un mot de trop, qui décortique avec précision la moindre pensée de cette gouvernante qui s'enfonce dans une spirale de plus en plus aliénante.
L'histoire enfin m'a rendue captive, je voulais absolument en connaître le point final.
Par contre, à trop entendre que le film "Les autres" en était inspiré, j'imaginais un tout autre épilogue, mais à bien y réfléchir je ne suis pas déçue.
Stupeur et tremblement !
Critique de THYSBE (, Inscrite le 10 avril 2004, 67 ans) - 28 février 2005
En fait, il a était le premier livre que j’ai lu de cet auteur, et je dois dire que j’ai du m’y prendre à plusieurs fois pour interpréter certaines phrases.
Mais j’ai trouvé ce récit très dense et intensif. L’auteur nous promène dans une atmosphère à la fois mystique et psychique ou l’on a du mal, par moment à jauger ces états. Court et bien construit, il m’a fait passer un bon moment.
Bof...
Critique de Manu55 (João Pessoa, Inscrit le 21 janvier 2004, 51 ans) - 19 mai 2004
Fantômes tranquilles
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 12 mars 2004
Le film "Les Autres" a décidemment beaucoup plus d'intérêt que le roman qui l'a inspiré.
Thèmes intemporels
Critique de Gabriel (, Inscrit le 9 mars 2004, 51 ans) - 9 mars 2004
Les innocents
Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans) - 4 février 2003
Je n'ai pas lu le livre mais je voulais juste ajouter que si il a inspiré le réalisateur du film "Les autres", il a aussi été adapté au cinéma en 1961 par Jack Clayton sous le titre "Les Innocents" avec Deborah Kerr et Pamela Franklin
vieilli
Critique de Echemane (Marseille, Inscrit le 12 juillet 2002, 45 ans) - 6 août 2002
Pas convaincue
Critique de Nelle (Bonne, Inscrite le 9 janvier 2001, 49 ans) - 22 avril 2002
Un roman d'atmosphère
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 22 avril 2002
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Le Tour d'écrou | 23 | Tistou | 26 septembre 2013 @ 15:15 |