Retour parmi les hommes de Philippe Besson
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Un come back raté
En dessous du médiocre, Philippe Besson rate complétement ce roman qui avait tout pour être merveilleux.
Portant le deuil de son amant, Vincent fuit la France et son milieu aristocratique. Il voyagera sur les traces de Rimbaud en Arabie puis partira pour New-york avant de rentrer à Paris où il croisera Radiguet.
La déception est à la hauteur de l'attente tant il est vrai que le premier roman de Besson, en l'absence des hommes, était d'une sensibilité et d'une fragilité bouleversante. Dix ans après ce premier opus réussi, Besson déçoit par son style qui n'en est pas un, une narration qui est une succession de lieux que décrivent des listes d'adjectifs convenus. Ainsi l'on tombe de clichés en clichés (les tentures sont lourdes et empêchent la lumière du jour d'entrer, New-York est une ville qui ne dort jamais .... ).
Trop vite écrit, sans préparation sérieuse, les anachronismes sont légions (l'évocation du Chrysler Building ... qui sera construit 10 ans après la date où se déroule l'action) et la lassitude gagne vite tant l'imagination fait défaut.
Divisé en 4 parties, chacune composée de très courts chapitres de deux à trois pages, on s'attriste de voir comment l'auteur a gâché un tel sujet et l'on imagine ce qu'un Philippe Roth aurait pu en faire !
Sur le même thème, celui de l'absence, du deuil, je conseille vivement 'pompes funèbres' de Jean Genet.
Les éditions
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Retour parmi les hommes [Texte imprimé], roman Philippe Besson
de Besson, Philippe
Julliard
ISBN : 9782260018575 ; 18,50 € ; 06/01/2011 ; 213 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (4)
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"Le nombre, au fond, ce serait peut-être une manière de parler, de ne pas être condamné au mutisme, à l'imprécision, à l'infériorité."
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 10 septembre 2011
Ce livre de 210 pages en gros caractères et petit format se parcoure en 2 heures et ne vaut sans doute pas l'investissement.
Cependant, cela a été une délicieuse lecture, par différents aspects : déjà, le style littéraire, sobre et riche à la fois. Ce narrateur, jeune homme de la vingtaine, et ses paroles si distantes et si empathiques à la fois.
"On est aussi dans un désarroi inexprimable, puisque, d'un coup, on a dépassé les limites du vocabulaire, appris l'inanité des mots. Le nombre, au fond, ce serait peut-être une manière de parler, de ne pas être condamné au mutisme, à l'imprécision, à l'infériorité."
Et puis cette errance inaboutie, celle d'un homme qui se rattache à son être, qui n'est plus.
Et cette histoire qui se dresse, où se mêlent différents thèmes, originaux et percutants : la guerre de 14-18, les amourettes d'artistes, le deuil d'un amant de quelques nuits.
Je n'ai pas envie de parler de points négatifs à ce roman, même s'il y en aurait, car il m'a procuré quelques belles minutes de douceur.
Sans doute pour ceux qui n'ont pas encore touché à d'autres romans, peut-être meilleurs, de Philippe Besson.
Une suite...
Critique de Monito (, Inscrit le 22 juin 2004, 52 ans) - 2 juin 2011
Nous le retrouvons dans son exil, abattu par la mort de l’homme avec lequel il n’aura vécu qu’une passion de 7 jours.
Cette suite c’est l’histoire de cette fuite de Vincent, à travers le monde, à toute vitesse, sans faire de bruit, un spectre qui circule de ville en ville, de pays en pays, retenant peu, ne donnant rien. Une fuite en avant qui est aussi la preuve que le salut ne viendra pas de l’oubli.
Puis le besoin de s’ancrer, la certitude que cet exil doit avoir une fin : la traversée vers les Etats-Unis aux côtés de ceux qui ont tout perdu durant la grande guerre ou n’ont plus rien à gagner sur le continent.
Toujours Vincent nous semble seul, tout passe trop vite. Philippe Besson veut montrer par là cette folle quête, mais il nous frustre aussi.
Brutalement, Vincent est trainé vers la France, vers le Paris des années 20. 7 ans d’exil tout de même. Paris a bien changé. Si Vincent est moins seul en retrouvant sa mère, c’est au contact de cette jeunesse créatrice du Paris des années folles que Vincent renaît à la vie. C’est déjà la fin du roman quand il rencontre un jeune auteur plein d’avenir, ami-amant de Jean Cocteau, le jeune Raymond Radiguet.
Ce Raymond, synthèse d’Arthur et de Marcel. Cette rencontre brutale qui doit forcément confirmer une condamnation au malheur auquel Vincent serai voué.
Trop court, trop bref pour ne pas laisser un sentiment d’inachevé.
artificiel et creux
Critique de Hazdu (, Inscrit le 21 février 2011, 54 ans) - 19 mai 2011
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J'ai donc été dupé.
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Cette histoire est totalement artificielle. Cela ressemble plus à une dissertation d'un ado qui s'essaye à la littérature qu'à un réel roman . L'auteur a du style mais ne croit pas à ce qu'il écrit. Pourtant à chaque instant, on sent poindre une belle histoire . Tout est malheureusement gâché par la fainéantise d'un écrivain mal d'inspiration.
C'est une commande d'éditeur ?
Un retour tiède
Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 16 mai 2011
Philippe Besson raconte qu’il a écrit cette suite car un grand nombre de lecteurs du premier opus lui demandaient des nouvelles de Vincent. Le lecteur retrouve donc le jeune héros où il l’avait laissé, totalement dévasté par la mort de l’être aimé. Sa souffrance le suit sur tous les continents, et ce n’est qu’à Paris qu’il recommencera à aimer.
Le trio amoureux, le désir, l’amour, et bien sûr la mort, tous ces ingrédients sont à nouveau réunis dans ce roman qui s’inscrit dans une veine qui commence à ressembler fortement à une marque de fabrique de l’auteur. La présence de Jean Cocteau, même si elle n’est que fugace, ramène à celle de Marcel Proust dans le précédent roman. Bien sûr ce parallèle est voulu, mais on peut se demander s’il est nécessaire à cette histoire de renaissance d’un homme décidément marqué par la malédiction de la disparition.
Cette suite n’a pas la force du premier volet de l’histoire de Vincent, et on ressort forcément un peu déçu de cette lecture et de ces retrouvailles dont on espérait la même émotion. Et l’on en viendrait presque à se poser la question de la nécessité de poursuivre une histoire si belle et si tragique. A titre personnel, je préfère me souvenir de Vincent là où je l’avais laissé, à la fin du superbe “En l’absence des hommes”.
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