Devoir et vocation

Gildas est le second de la fratrie des Marguern, des paysans vivant à la ferme de Penmur, près de Muzillac en Bretagne. C’est le début de la Grande Guerre, cette guerre qui a déjà pris l’aîné de la famille. Dans la maison il y a Jean-guillaume, le patriarche, Marie la mère, les enfants, de Gildas à Armandine en passant par Ange et Alexis, Denise la veuve enceinte du fils aîné et Anna la cousine et servante.

Jean-Guillaume n’a pas assez de ses trois fils pour s’occuper de la ferme et des « champs des veuves » comme il dit, propriété de ces familles orphelines privées de mari, de père, de frère… Les Marguen sont charitables, c’est un devoir pour eux. Ils ont déjà donné un fils à la guerre et voilà que le second s’en va rejoindre le front. Un sacrifice pour cette famille qui manque de bras. Un sacrifice aussi pour la belle Anna qui aime son cousin. Et ce dernier l’aime aussi… ce qui va rendre son combat plus difficile encore. Car cela fait longtemps qu’il a ressenti l’appel, celui qui le réclame tout entier, malgré son père qui le veut à la ferme, et malgré son amour pour Anna. Une lutte qui demande à chacun et selon son caractère, renoncements, abnégation et loyauté…

Une jolie écriture, un livre qui fleure bon les temps anciens, les coiffes bretonnes, le cidre et le parfum de cette terre à fleur de mer. Mais un livre moralisateur, d’un autre temps. La religion comme une douleur, un mal nécessaire qui est un bien, ce concept très latin que la souffrance est une bonne chose. Une histoire qui n’est donc pas très moderne ou qui s’adresse à ceux et celles qui se retrouvent confrontés au choix de cette vie hors norme. Pour les passionnés du genre ou les amateurs de belles lettres.

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  Magnificat

  de Bazin, René
  Calmann-Lévy / Pourpre
  ISBN : SANS000025919 ; 01/01/1948 ; 248 p. ; Poche