C'est une chose étrange à la fin que le monde de Jean d' Ormesson

C'est une chose étrange à la fin que le monde de Jean d' Ormesson

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Isis, le 10 février 2011 (Chaville, Inscrite le 7 novembre 2010, 79 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 122ème position).
Visites : 6 932 

Si les mystères du monde nous étaient contés

L'illustre académicien nous livre ici, au crépuscule de sa vie, à la fois le fruit de son (immense) érudition et de ses (profondes) interrogations sur l’Histoire du monde, son origine, le devenir de l’homme et le sens de la vie. Force est en effet de constater, nous dit-il, que les multiples progrès et découvertes scientifiques enregistrés au fil des siècles et scrupuleusement recensés dans cet ouvrage improprement, mais volontairement dénommé roman, «n’ont jamais rien changé à notre humaine condition : naître, souffrir et mourir».
Ces réflexions sont classées en trois parties : dans la première, Jean d’Ormesson dénoue, pas à pas et à l’image de Thésée, ce qu’il appelle «le fil du labyrinthe» ou l’état de nos connaissances du point de vue historique, scientifique et cosmographique et sous l’œil indulgent voire détaché de Dieu, qu’il nomme ici familièrement «le Vieux» ; cette appellation fait en fait ici référence à Einstein qui, un jour, écrivit au physicien Max Born «La théorie apporte beaucoup, mais du mystère du Vieux, elle nous rapproche à peine. En tout cas, je suis persuadé que le Vieux ne joue pas aux dés».
La deuxième partie se fait pour sa part, dans son titre, l’écho de la célèbre question posée par Leibnitz au 17ème siècle «Pourquoi y a-t-il quelque chose au lieu de rien ?»
Dans la troisième partie, cet agnostique qui ne sait pas mais «aimerait bien savoir» fournit des éléments de réponse à la question essentielle :«la mort : un commencement ?»
Manifestement, l’auteur a pris plaisir à rédiger ce roman du monde où transparaît à chaque page son humour malicieux ; il déclare même en en avoir tiré profit :«il (ce livre) m’a guéri de mes souffrances et de mes égarements. Il m’a donné du bonheur, une espèce de confiance et la paix. Il m’a rendu l’espérance»
Changera-t-il pour autant son lecteur, il n’en est pas certain, lui-même. En tout cas, il l’instruira certainement par l'étendue de ce survol encyclopédique, tout en le distrayant par sa grande légèreté.
Un monument de sagesse et de savoir empreint d’une totale modestie, parachevé sur le plan métaphysique par cette phrase assez pascalienne «Il faut toujours penser comme si Dieu existait et toujours agir comme s’il n’existait pas» et par cette évidence «Dieu n’est pas un savoir. Il est une croyance»

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Les éditions

  • C'est une chose étrange à la fin que le monde [Texte imprimé], roman Jean d'Ormesson,...
    de Ormesson, Jean d'
    R. Laffont
    ISBN : 9782221117026 ; 21,50 € ; 19/08/2010 ; 313 p. ; Broché
  • C'est une chose étrange à la fin que le monde [Texte imprimé] Jean d'Ormesson,...
    de Ormesson, Jean d'
    Pocket / Presses pocket
    ISBN : 9782266215565 ; 7,60 € ; 06/10/2011 ; 288 p. ; Poche
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Les livres liés

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Astrophysique, métaphysique et philosophie pour comprendre le monde

8 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 28 avril 2019

A l'automne de son existence, l'auteur, qui s'autoproclame "le vieux", tente d'élucider le fonctionnement du monde, en rappelant quelles sont ses grandes clés de lecture. La création de l'univers et son évolution, les considérations métaphysiques de sa genèse et les rapports de la foi à la science, les grandes valeurs philosophiques et celles, fort optimistes, qui meuvent l'écrivain sont donc ici présentées à cette fin.
Avec une grande humilité, un esprit aussi joyeux qu'apaisé, Jean d'Ormesson nous livre une invitation à la sérénité et au questionnement permanent, qui ne sont en rien opposés. Une leçon de vie, sous un certain angle de vue tout à fait assumé, est ici tirée. S'il reste à chacun de la moduler à sa façon, elle fait du bien, tant il est bon de revenir à des généralités substantielles. Ce livre fait du bien et paraît utile, en effet.

... à la Prévert

6 étoiles

Critique de Lejak (Metz, Inscrit le 24 septembre 2007, 50 ans) - 20 février 2018

Jean d'Ormesson était un homme généreux, plein de malice, de fougue et de passion. Son récit lui ressemble bien sûr. Quel enthousiasme, quelle culture et quelle générosité ! en effet, J.d'O. cherche avant tout à partager ses connaissances de l'univers avec le plus grand nombre et à déclamer son admiration.
Les thèmes abordés restent néanmoins universels et assez conventionnels : influence des religions, objectifs de la science, d'où vient le monde et où va t-il ... ? débats vains sans réponses satisfaisantes. Mais au moins, J.d'O. le fait avec poésie et humour.
Cet ouvrage est court et facile d'accès. Il s'agit probablement d'une oeuvre de bienfaisance, peut-être même d'utilité publique !?
Néanmoins, je reste sur ma faim car au bout du compte, la démonstration manque de profondeur. On reste globalement à la surface des choses : c'est simple et beau, mais un peu court. Difficile de développer, de creuser sans devenir barbant pour le plus grand nombre ... ? peut-être ...
En tous cas, les inventaires à la Prévert qui parsèment cet ouvrage, listes de d’œuvres, d'auteurs, de monuments ... etc. alourdissent le style et semblent vouloir allonger inutilement un discours parfois pompeux.
Dommage.

Quelques mots sur " Le Vieux "

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 12 septembre 2011

S’il est vrai que c’est une chose étrange à la fin que le monde, il est aussi bien étrange de vouloir en parler dans un livre de 300 pages environ. Or, l’auteur a relevé le défi, avec brio. Il nous invite à examiner, une fois de plus, le parcours de l’être humain, depuis l’âge des cavernes, l’antiquité, Athènes et Rome, le moyen-âge, … jusqu’à nos jours. A assister aux balbutiements de la science jusqu’à son emprise quasi-totale sur nos vies au XXl. Voici pour la première partie. Ensuite nous passons à du plus scabreux. L’espace, le temps, la mort, la divinité ( s’il y en a une ! ). Jean d’O ( vous me permettrez cette familiarité, certes , un tantinet déplacée – mais je n’irai pas jusqu’au langage de certains forums où l’on a surnommé l’homme en question de « Jeannot « - ), lors, Jean d’O, disais-je, est un petit futé. Ainsi, il nous cause du big bang en nous rassurant, « oui, je vais parler de Dieu, une minute « ; puis il nous dit, peut-être que derrière le Mur de Planck, se trouve … Dieu. Il n’en sait rien, il dit peut-être. Puis il nous cause de Kant, d’ Einstein, de Freud et nous dit aussi « je sais que vous voulez que je parle de Dieu, du « Vieux « , mais l’avez-vos mérité ? Etes-vous bien réceptif à ce que je dis ? « .
Jean d’Ormesson est admirable ! ( savez-vous qu’il supporte de moins en mois lorsque des jeunes filles de dix-sept ans ( on n’est pas sérieux quand … ) lui disent « vous savez, Monsieur, mon arrière-grand-mère vous admire tant et tant « ). Il a relevé l’improbable challenge : nous parler du « Vieux « . Dont acte !


Extraits :

- Un enfant de sept ans en sait plus aujourd’hui sur l’univers autour de lui et sur son propre corps qu’Aristote et Descartes. Et tous nos Prix Nobel réunis n’en savent pas plus sur le temps qui passe, sur la mort, sur le sens de l’univers, sur le destin des hommes, sur une autre vie possible ou peut-être impossible qu’un gamin d’Ur ou de Thèbes, de Milet ou d’Elée, ou de l’Athènes de Périclès.


- Sur le temps et la mort, nous en savons autant que les hommes de la préhistoire.


- Je suis un bon garçon ( … ). Je préfère qu’on ne torture pas les autres, qu’on en les massacre pas, qu’on ne les méprise pas, qu’on ne les détruise pas, qu’on ne les humilie pas d’une façon ou d’une autre.


- La beauté, le bien et le mal, la justice, la vérité, le hasard et la nécessité, notre liberté, l’histoire nous font tourner la tête. Nous sommes des rats dératés qui courent dans tous les sens, des grelots déchaînés et sonores, des pantins ivres d’eux-mêmes, des nains aux rêves de géants.

un petit bijou de la littérature française !

10 étoiles

Critique de Keox (, Inscrit le 24 février 2010, 40 ans) - 1 mai 2011

Ce livre de Jean d'Ormesson m'avait été offert par ma grand-mère.

Je l'ai dévoré comme on dévore les "très" bons livres.

J'ai été littéralement scotché devant tout le savoir de l'Académicien d'envergure intergalactique.

Il nous éclaire dans l'obscurité avec les lumières de son savoir.

La vérité : c'est énorme toute la culture qu'il possède. Des références de luxe à l'appui.

En se mettant comme ça dans le rôle de Dieu qu'il nous décrit comme un vieux blasé de l'homme, il nous raconte ainsi le roman ou l'histoire de la vie. Il parle à la fois de tout et de rien : du langage, des religions, du temps, de la philosophie, des sciences, de la physique à l'astrophysique en passant par la médecine, de l'homme, de la mythologie, de Einstein-Darwin-Newton-Gallilée-Freud bien entendu etc...

Tout est bon à prendre et à apprendre. C'est très bien écrit.

Ce livre m'a marqué. Il est beau, érudit, humain, touchant etc.

C'est une bouffée d'air frais. Il nous navigue dans le monde invisible des idées d'une manière brillante.

J'y ai pu percevoir la lumière au bout d'un tunnel obscur.

Ce livre relève un divin...

Matériellement, il n'existe pas assez de mots pour le décrire. Difficile de dire "toute" la vérité. Pourtant, en lisant ce livre j'avais l'impression qu'elle se dérobait devant moi.

Un délice d'humanité et d'optimisme

10 étoiles

Critique de Deashelle (Tervuren, Inscrite le 22 décembre 2009, 15 ans) - 28 avril 2011

Une source à laquelle on rêve de boire... avec l'ivresse de l'azur.

Un livre qui se lit avec la douceur de la légèreté de l'être.
Un livre de délices philosophiques, qui se savourent à chaque page, par le verbe, la poésie et la science.

Un livre qui dévoile les dernières théories et les rêves de l'homme face au divin et face à l'angoisse existentielle.

Un livre de confidences profondes.
Un livre où souffle l'esprit.

Un livre respectueux des athées, un livre que l'on emporte avec soi sur la route. Qui rassure sur la nature humaine et sur le divin.

A vous de rentrer dans le jeu!
Il est lumineux.

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