Fille de rouge de Isabelle Alonso

Fille de rouge de Isabelle Alonso

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Marvic, le 22 janvier 2011 (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans)
La note : 6 étoiles
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Une jolie couverture

Libertad « involue »en vieillissant. Elle rapetisse, oublie ou mélange des faits , des personnes, des souvenirs.
« Quel visiteur, croisant dans le couloir la petite dame aimable qu'est devenue Libertad, fragile comme la candle in the wind de la chanson, imaginerait l'incandescente fantaisie de ma mère, son énergie, son courage , sa drôlerie? Elle, comme les autres, porte en bandoulière le feuilleton de sa vie tel un livre fermé dont le poids la ferait tanguer ».

Sa fille Anne va nous raconter l'enfance de sa maman dans une Espagne franquiste auprès de sa maman Virtudes , femme courageuse puisqu'elle élèvera seule, son mari mort quelques semaines avant la naissance de Libertad, ses 4 enfants, dans une Espagne rigide, secouée par la guerre sous les bombardements de Madrid.
« Les vieilles personnes ne perdent pas la tête. Elles anticipent. S'installent à pas menus dans un monde où le temps n'a pas d'importance. Elles ne perdent pas la mémoire, elles la jettent aux orties. Les souvenirs sont un bagage inutile quand on voyage au pays d'anachronie avec ceux qui restent et tous ceux qui ont disparu. »

En parallèle, elle va évoquer ses années d'enfance et particulièrement, ses années au collège, le refus de passer de l'enfance à l'adolescence, le traumatisme des transformations de son corps.
Ce sont d'ailleurs dans ces passages que l'on trouve beaucoup d'humour, dont une analyse savoureuse des paroles des chansons de Salvatore Adamo.
Elle évoquera aussi la souffrance d'être différente parce qu'Angel le papa n'est qu'un ouvrier fraiseur; le bonheur, chaque été de retrouver la chaleur et la famille espagnole, et particulièrement Tete, un oncle qui avait réussi à conserver sa liberté individuelle sous le franquisme grâce aux livres.

Un livre emprunté au hasard parce qu'il avait une jolie couverture, cela ne m'arrive pas souvent, heureusement. Car, si le sujet me semble très « porteur » en ce moment, je n'ai pas été passionnée par ce roman. Il reste de belles phrases, et quelques très amusantes répliques mais pas un souvenir inoubliable.
Pas mal, pour un livre choisi sur sa couverture!

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